Au chapitre "maltraitons nos idoles", je ne résiste pas à l'envie de reproduire ici une annotation de Philippe Soupault, trouvée dans un catalogue de vente et écrite en marge de son exemplaire de L'aventure dada (Georges Hugnet, Galerie de l'Institut, Paris, 1957), à la suite de la phrase "La nature chaleureuse de Picabia" :
"Picabia était envieux, méfiant, mauvais copain, vaniteux, et surtout affreusement peureux. Guillaume Apollinaire considérait Picabia comme un caméléon. Les deux méfiants se considéraient comme des chiens de faïence."
Il ne s'agit pas, ici, de prendre pour argent comptant cette déclaration de Philippe Soupault mais de la considérer comme une simple indication (comme dirait Thomas Bernhard) à verser au copieux dossier de l'histoire "alternative" du mouvement dada.