09 juillet 2012

Lectures d'été



Du sang neuf chez Macula. Devenu difficile d'accès, l'important - et passionnant - texte de Georges Didi-Huberman (Invention de l'hystérie) vient de reparaître il y a peu. L'édition est très largement augmentée et propose une iconographie de grande qualité. Enorme opus, certes, mais qu'il serait fâcheux de laisser passer...





Après l'imposant travail de Francis M. Naumann & Hector Obalk (Affect. Marcel. The selected Correspondence of Marcel Duchamp - Thames & Hudson, 2000), on retrouve les deux Totors en correspondance inédite, éditée par Scarlett et Philippe Reliquet, aux éditions du Mamco (Genève). Près de 300 pages pour les découvreurs et amoureux de Duchamp et de l'auteur de Jules et Jim.



Livraison du mois. Picabia, encore Picabia !



Et parce que l'Origine ne cesse de nous questionner ...

01 juillet 2012

"Et maintenant, c'est la Fin"


C'est une fois de plus grâce au remarquable travail d'éditrice de Claire Paulhan que l'on peut lire, depuis peu, les dernières lignes du Journal de Mireille Havet. Ce volume couvre presque entièrement l'année 1929 : il débute au premier janvier et s'achève au 29 octobre. Il restera à Mireille Havet 29 mois à vivre (nous indique Claire Paulhan dans son Epilogue) dans une grande détresse morale, une santé finissante (les drogues et la tuberculose la conduisent sûrement vers une fin dont elle est pleinement consciente) et une misère quotidienne.

"Je suis vieille et laide. Pas habillée, pas maquillée, rien. Ma figure fout le camp. J'ai à peine trente ans. Je hurle à la mort vraiment, et j'ai peur d'elle. J'ai perdu mon intelligence, c'est elle qui me tue en étant morte la première quand j'étais encore vivante. [...] Et maintenant, c'est la Fin [...] Regardez mon écriture, c'est la Fin." (Dimanche 12 mai 1929, 5 heures de l'après-midi, Paris).

A noter : le premier tome du Journal de Mireille Havet (1918-1919), épuisé, a fait l'objet d'une nouvelle édition revue, augmentée et corrigée. On attend le retour aux origines avec le Journal 1913-1918, à paraître.

11 juin 2012

Ex abrupto & ab ovo




En dépit de la faible documentation consacrée à Georges Herbiet, on se reportera à l’article de Yves Poupard-Lieussou « Christian. Le pérégrin dans l’ombre » paru dans les Cahiers dada-surréalisme, n° 3, 1969, pp. 20-21. Christian est l’auteur d’un dessin intitulé L’Œuf pourri (1921) sur lequel on peut lire de violentes critiques adressées au milieu parisien de cette époque. Peu commenté, ce dessin aux commentaires injurieux et parfois violents s’en prend à Dada, au parisianisme et à l’ensemble du monde artistique alors en vogue au début de ces années 1920. Il fut exposé lors de la rétrospective Dada à Beaubourg en 2005. L’Œuf pourri, dessin à l’encre réalisé à Saint-Raphaël en 1921, tient en équilibre sur une Tour Eiffel. Divisé en deux parties, L’Œuf contient, dans sa partie haute, les remarques suivantes, recouvrant le mot ART/GENT, également reporté en-dehors de L’Œuf :



« VEROLE/Voronoff/OPIUM/Cocteau/BAR/Luxe/PICASSO/DADA/MERDE/Politique/Quinson/Modernisme/CASINOS/ MOYSES/CHABANAIS/PEDERASTES/Poufs/SPORT/Volterra/     Li fou-fou/Juifs/BERNSTEIN/BATAILLE/IMPUISSANCE/Crédit/Dettes/Nudisme/

SURREALISME/MENDES LORRAIN/Elégance/Antoine coiffeur/PEINTRES/POLICE/AUTEURS/Bluff/américanisme/Internationale du S.R./Marchands de viandes humaines/CANNES/DEAUVILLE/NEVROSES/INCAPACITE/BIARRITZ

et dans sa partie basse, comme sous-titres aux mots précédents :

SNOBS INCULTES/Vieux ardents/ dehors de L’Œuf, cette phrase : « Ici, le reste du Monde. Plus de 300.000.000 habitants qui s’en foutent Vieilles chaudes/ NULLITES les C./Concours des plus belles Pourritures.»

***

On appréciera...

11 mars 2012

Pan ! Pan ! Pan ! Pansaers !




"Je voudrais écrire à Pansaers mais j'ai si peu de courage. Veux-tu le lui dire ? Pourquoi a-t-il trente-deux ans ? Demande-lui pour moi sa photographie. Le Pan-Pan est vraiment ce qu'il y a de mieux de lui jusqu'ici."

Extrait d'une lettre de Louis Aragon à André Breton [peu après le 9 août 1920, nous précise Lionel Follet qui a établi, présenté et annoté cette correspondance parue il y a quelques mois]. L. Follet précise opportunément que Pansaers est alors âgé de trente-cinq ans. Les annexes de cette correspondance sont impeccablement réalisées : bibliographie sélective, index des titres d'Aragon, index des titres d'André Breton, index des noms et des titres, index des périodiques, table détaillée des lettres. De quoi ravir tout amateur de l'histoire littéraire du mouvement dada et surréaliste.


25 février 2012

29.02.2012



Il s'agit donc des Éditions du Chemin de fer qui s'apprêtent à proposer le "Novénaire de l'attente" de Clément Pansaers. La mise en page est audacieuse et franchement réussie. Premier volume de la collection Le Cheval vapeur, le texte de Pansaers (le plus-que-dada) a été confié à deux graphistes : Alex Balgiu & Thibaud Meltz. Postface de votre serviteur.

13 février 2012

Sous presse



Mais qui est donc ce mystérieux éditeur qui a eu l'audacieuse idée de republier ce très beau texte de Clément Pansaers, écrit entre 1916 et 1917, paru entre mars et mai 1918 dans la revue Résurrection et quasiment introuvable depuis sa première réédition sous forme de reprint au début des années 1970 ? Réponse sera donnée, ici même, dès que l'ouvrage sera disponible, i.e. très bientôt ! 

30 janvier 2012

Juste une mise au point : Cocteau à Picabia, 29 mars 1920





© Bibliothèque littéraire Jacques Doucet

03 janvier 2012

Happy New Year 2012 to the followers and the others


Visite du groupe dada à Saint-Julien-le-Pauvre, avril 1921, coll. Timothy Baum

Une bonne année aux lecteurs du blog Cacodylate - et aux autres évidemment. Je constate ce soir que, lors de ces trois dernières années, près de 50.000 pages de ce blog (bien que peu alimenté, il faut bien le reconnaître) ont été consultées. A mon grand étonnement, c'est le post consacré à René Blum qui a été le plus consulté. Par ailleurs, parmi les mots clés les plus sollicités, c'est celui de Raymond Radiguet qui arrive en tête. Rien d'autre à dire, si ce n'est que 2012 sera une grande année - pour reprendre John Fante, que je relis en ce moment, avec Thomas Bernhard et un certain E. Vila-Matas. Merci à vous tous !


Petite surprise viendra en février ou mars à venir...


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Oublié de dire, malgré le lien indiqué, que je suis fan du Journal de Jane. Un de ses derniers posts propose une formidable version de I put a spell on you, agrémentée d'une superbe photographie. Je me suis souvenu, à cette "lecture", de mon retour de Rome, via Marseille, pour me retrouver, circa 2003, dans les jardins d'une incroyable abbaye cistercienne du Gard, que nous appelions alors "la ferme aux animaux". A peine débarqué, au bord d'une belle et brute piscine, dans un jardin bordé de palmiers nains, j'ai marché sur un petit scorpion tandis que résonnait, dans la salle principale de cette formidable bâtisse, I love Paris de Screamin' Jay Hawkins. Ânes, chiens, chats, cocottes fofolles, sévères pigeons voyageurs, etc., faisaient cercle tandis que nous buvions un sublime Beaume de Venise, les pieds dans l'eau.