21 juin 2005
« Je suis affamé de liberté. Et me saoule à la paresse. » Clément Pansaers [3]
20 juin 2005
« Je suis affamé de liberté. Et me saoule à la paresse. » Clément Pansaers [2]
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19 juin 2005
A maman et à papa, tendrement, Pierre de Massot, 1926 [3]
Pierre de Massot à Pontcharra (1928)
Comme le fit Jacques Rigaut, de Massot s’adonne, en ces années trente, à diverses drogues (héroïne, morphine, cocaïne, opium, éther, haschich) ainsi qu’à l’alcool, en dépit d’une santé déjà fragile. Quelques tentatives de désintoxication ne viendront pas à bout de ce tempérament excessif et foncièrement désespéré. De Massot consignera son quotidien tourmenté dans les pages de son « Cahier noir », un journal qui reste inédit à ce jour. Malgré le soutien de sa compagne Robbie (de son vrai nom Eliga Helen Stewart Robertson, une jeune femme écossaise que lui présenta Man Ray en 1922), de Massot ne rencontre que peu de répit dans son existence contrainte par une situation financière qui désormais ne s’améliorera plus. Le couple entreprendra quelques voyages au terme desquels il se séparera. Ils auront un fils, Pierre-François, né en avril 1932. Robbie (qui dut ce surnom à Marcel Duchamp) quittera de Massot quelques mois pour vivre une aventure avec une amie commune. Malgré cette relation difficile, parfois déchirante, de Massot et Robbie se marient en juillet 1928, année où paraît Soliloque de Nausicaa, illustré de cinq dessins de Jean Cocteau qui, quelques années auparavant, lui fit part de son soutien : « J’affirme n’avoir jamais vu en toi un petit provincial que tout écorche mais un cœur adorable que tous essayent de durcir. Ce n’est pas pareil. » Le couple restera lié, sans toutefois mener une vie commune, jusqu’à la mort de Robbie survenue à la fin du mois d’août 1951.
Les années trente marquent la prise de distance du poète avec les mouvements littéraires et en particulier avec le surréalisme. Resté proche d’André Breton, le « déserteur » de Massot passe par une période d’introspection qui verra naître deux textes autobiographiques : Billy, bull-dog et philosophe, ou Prolégomènes à une éthique sans métaphysique, paraît en 1930, et Mon corps, ce doux démon, « écrit en 1932 à bord de L’Horizon », le yacht de Francis Picabia ancré dans le port d’Antibes si l’on s’en tient à la précision de l’achever d’imprimer de l’ouvrage qui ne sera publié qu’en 1959 et dans lequel il relate sa bisexualité : « La plupart des mes amies sont, pour employer la terminologie de Marcel Proust, gommorhéennes (...) Je recherche (...) toujours l’amitié des invertis des deux sexes, quelle que soit la classe sociale à laquelle ils appartiennent, pour ce qu’ils bénéficient d’une intelligence et d’une sensibilité extrêmement aiguës, et que la liberté pour eux n’est pas un vain mot. Aussi quelle joie lorsque Robbie, notre intimité tout à fait établie, m’avoua des goûts des préférences identiques aux miennes, et aux miens, et fortement, son propre sexe. Cette dernière déclaration m’enchantait : on admettra que dès lors je misse tout en œuvre pour la concrétiser. » Ces deux derniers textes mis à part (les plus longs de l’ensemble de son œuvre), l’activité littéraire de Pierre de Massot se ralentit notablement. Son étude sur le music-hall, Jolies poupées, semble marquer une pause dans sa production littéraire en cette année 1931, où il écrit « Le déserteur », un poème qui paraîtra dans le n° 3 de la revue Orbes (première série, printemps 1932) dirigée par Jacques-Henry Lévesque et Olivier de Carné. La seconde série d’Orbes accueille ses notes de lecture, parmi lesquels figure sa recension (Orbes n° 2, été 1933) de L’Opposition et les cases conjuguées sont réconciliées, un traité d’échecs que Marcel Duchamp et Vitaly Halberstadt ont publié sen 1932. Cet article lui donne l’occasion de signaler la prochaine parution de la Boîte verte de Duchamp : « J’attends avec impatience le nouveau livre que prépare Marcel Duchamp [...] qui n’a pas fini de nous étonner et d’exciter notre émerveillement et notre admiration ». Le n° 4 et dernier de cette seconde série d’Orbes (été 1935) réunira une fois encore les noms de Duchamp (qui illustre la quatrième de couverture avec Témoins oculistes, un dessin réalisé sur papier carbone en 1920) et de Massot, qui publie sa note de lecture consacrée à la Boîte verte : « Je considère [...] que l’importance de ce livre est [...] analogue à celle des « Illuminations » et des « Champs de Maldoror ». Je prévois déjà ses scoliastes futurs, d’innombrables exégètes à venir et les thèses qu’il suscitera. Je suis certain d’être bon prophète. Je n’en veux aujourd’hui pour garantie que les rires à contre-sens et l’incompréhension totale du plus grand nombre ». Par ailleurs, ses activités politiques deviennent plus soutenues et sa collaboration sous forme d’articles ne se limite plus aux seules colonnes de L’Humanité. Des organes proches du P.C.F. accueillent ses prises de position que la guerre, pendant laquelle il rejoint les rangs des F.T.P., n’aura fait qu’exacerber plus encore. Dès lors, de Massot sera de tous les combats et signera un bon nombre de manifestes antifascistes à partir de 1946. Contre le régime de Tsaldaris en Grèce, contre la guerre du Vietnam en 1949, contre la signature du Pacte des Cinq en 1951. Il militera également pour la libération du poète turc Nazim Hikmet en 1950, pour celle d’Henri Martin en 1953 et de Messali Hadj en 1954. Seuls les évènements de Hongrie, après lesquels il démissionnera aussitôt du P.C.F. en 1956, mettront un frein à son militantisme. L’après-guerre, durant laquelle, de 1947 à 1958, il travaille en qualité de rédacteur pour Paramount Pictures, n’aura laissé que peu de place à la poésie et à la littérature. En 1945, paraissent 5 poëmes, un recueil tiré à trente exemplaires, dédié à Marcel Duchamp et comportant un portrait de l’auteur par Francis Picabia ; en 1949, une autre plaquette hors commerce, Orestie ; en 1954, Mot clé des Mensonges ; en 1955, Galets abandonnés sur la plage, dédié à Georges Auric et comportant une eau-forte de Jacques Villon. Les Nouvelles littéraires continuent de publier ses articles mais sa situation matérielle demeure des plus précaires. Jean Cocteau, André Gide, Jacques Maritain et Marcel Duchamp lui viennent en aide. En 1961, année où de Massot passe plusieurs mois au sanatorium d’Assy en raison de sa santé de plus en plus mauvaise, une vente de solidarité est organisée en sa faveur, et en celle de Georges Bataille, à l’Hôtel Drouot. A cette occasion, Zadkine, Duchamp, Arp et Villon font don de quelques unes de leurs œuvres. La participation financière de ses amis lui permettra la même année de publier Le Mystère des Maux, un recueil regroupant la majeure partie de ses poèmes. L’épigraphe de Francis Scott Fitzgerald, issue d’une des plus terribles nouvelles de l’écrivain américain (La Fêlure, 1945), que Pierre de Massot inscrit en exergue d’un de ses derniers textes (Marcel Duchamp, Propos et souvenirs, 1965) ne laisse aucun doute quant à la clairvoyance du poète au regard de son état de santé : « Toute vie est l’histoire d’un processus de destruction. » A seule fin d’augmenter ses droits d’auteur, le galeriste et éditeur Arturo Schwarz prévit pour l’édition de ce portrait-souvenir aux accents souvent nostalgiques, un tirage de tête agrémenté d’un ready-made de Marcel Duchamp (L.H.O.O.Q.) . Deux autres figures majeures des années dada, du temps de 391, du Bœuf sur le toit et des premières amitiés, seront les sujets des deux derniers livres de Pierre de Massot : Francis Picabia, une monographie publiée en 1966, et André Breton ou Le Septembriseur, publié en 1967. Cependant, l’état de Pierre de Massot ne fait que s’aggraver. Peu après la mort d’André Breton, il doit affronter une sévère dépression qui l’oblige à une hospitalisation de plusieurs mois. Dès lors, de Massot ne quitte plus Paris, où, rue Dauphine, il partage une chambre meublée dans un hôtel des plus modestes avec sa dernière compagne, Micheline Kunosi. C’est dans le plus complet dénuement que Pierre de Massot déserte définitivement la vie le 3 janvier 1969. BIBLIOGRAPHIE - De Mallarmé à 391, Au Bel Exemplaire, Saint-Raphaël, s.d. [1922]. - Essai de Critique Théâtrale, Paris, hors commerce, s.d. [1922]. - The Wonderful Book. Reflections on Rrose Sélavy, Paris, hors commerce, s.d. [1924]. - Parisys ou Sans dessous de Soie, Paris, hors commerce, 1925. - Saint-Just ou Le divin bourreau, Paris, hors commerce, 1925. - Etienne Marcel prévôt des marchands, Paris, hors commerce, 1927. - Soliloque de Nausicaa, Paris, hors commerce, 1928. - Prison de soie, Paris, les éditions de Paris, Coll. Les Images de Paris, n°1, 1930. - Prolégomènes à une éthique sans Métaphysique ou Billy, bull-dog et philosophe, Paris, éditions de la Montagne, 1930. - Fleurs des champs, Paris, les éditions de Paris, Coll. Les Images de Paris, 1930. - Jolies poupées, étude sur le music-hall, Paris, les éditions de Paris, Coll. Les Images de Paris, 1931. - Mots clé des mensonges, Paris, hors commerce, 1954. - Galets abandonnés sur la plage, Alès, PAB, 1958. - Tiré à quatre épingles, Alès, PAB, 1959. - Mon corps, ce doux démon, s.l.n.d. [Alès, PAB, 1959]. - Oui, lettres d’Erik Satie adressées à Pierre de Massot, Alès, PAB, 1960. - Le mystère des maux, Paris, hors commerce, 1961. - Marcel Duchamp, Propos et souvenirs, Milan, chez Arturo Schwarz, 1965. - Francis Picabia, Paris, Seghers, Coll. Poètes d’aujourd’hui, 1966. - André Breton ou Le Septembriseur, Paris, Eric Losfeld, Le Terrain Vague, 1967. - Le déserteur, Œuvre poétique 1923-1969, poèmes rassemblés et présentés par Gérard Pfister, Paris, Arfuyen, 1992. - Etude sur Pierre de Massot (1900-1969), thèse de doctorat inédite soutenue par Gérard Pfister à l’Université de Paris IV-Sorbone, 1975. - Dossier Pierre de Massot (articles et documents inédits, correspondance, bibliographie) in Etant donné Marcel Duchamp, n° 2, A.E.M.D. et éd. Liard, Baby, 2000, pp. 52-176.
17 juin 2005
« Je suis affamé de liberté. Et me saoule à la paresse. » Clément Pansaers [1]
Couillandouille / et Crotte de Bique / en tournée 270e de / Saoulographie ( ... ) Pic me up / sucer toute la Californie / à la paille : assurément, il faut aller chercher du côté de chez Kurt Schwitters (Anna Blume, 1919) ou encore chez Melchior Vischer (Transcerveau express, 1920), pour trouver un esprit aussi singulier que celui de Clément Pansaers, auteur de ces lignes issues de Bar Nicanor (1921). Véritable apax dans le paysage dada, l’œuvre de Clément Pansaers demeure aujourd’hui encore d’une incisive fraîcheur d’esprit. « Les mots sans rides » 1 pourraient aisément qualifier ce corpus à qui Dada doit beaucoup mais qui en revanche n’a guère contracté de dettes à l’égard de ce dernier. Les « purs dadaïstes » avaient une longueur d’avance sur Dada, qu’ils servirent pour s’amuser avant de passer à autre chose. Clément Pansaers fut de ceux-ci, à cette notable différence qu’il n’eut pas beaucoup de temps devant lui. C'est dans la province du Brabant flamand, à Neerwinden, que naît Clément Pansaers le 1er mai 1895. Ses parents le destinent aux ordres dès l’âge de dix ans. Il ne quittera le séminaire qu'à l'âge de vingt et un ans, échappant de justesse à son ordonnancement de sous-diacre. Dans un texte autobiographique encore inédit à ce jour, Pansaers commente la conséquence de sa défroque : « Ma mère, bigote accomplie [...] m'envoya aussitôt sa bulle d'excommunication et défense formelle de rentrer à tout jamais chez elle. Je ne fus plus son fils et là-dessus je tombai dans la vie comme dans le vide. » Quelque six années après son mariage (en octobre 1907) avec Marie Robbeets, Clément Pansaers trouve un emploi à la Bibliothèque Royale de Belgique, à Bruxelles, un poste qu'il occupe de mai 1913 à septembre 1914. C'est également dans la capitale belge que Pansaers rencontre Carl Einstein, dont il devient l'un des proches et dont il traduira deux des trois premiers chapitres de Bébuquin ou les dilettantes du miracle, paru en 1913. L'auteur de Negerplastik (1915) et Pansaers prendront part activement, en novembre 1918, au soulèvement des soldats-ouvriers à Bruxelles. Début 1917, alors qu'il travaille à la réalisation du premier numéro de la revue Résurrection (il en dirigera les six livraisons entre décembre 1917 et mai 1918), Pansaers rédige L'Apologie de la paresse, dont un extrait paraît, début mai, dans la revue Haro, avant d'être publié aux Editions Ça Ira ! en juillet 1921, mois où naît son fils, Clément Claus. Conçu sous la forme d’un questionnaire (« … Tu t'obstines ? La paresse est la grande volonté qui tourne le ciel et la terre ! »), L'Apologie de la paresse porte déjà en germe les accents dada du Pan-Pan au Cul du Nu Nègre et de Bar Nicanor : « Saveur ? Enorme. Saveurs royales, impériales, extra-dry (…) » En 1919, par le biais d'un revue anglaise (Infinito), Pansaers découvre l'existence de Dada. Dans une lettre du 8 décembre 1919, il s'adresse à Tristan Tzara pour lui proposer sa collaboration à la revue Dada (« … [qui] s'apparente à ma conception poétique et artistique ») que dirige le poète roumain. Tzara compte alors Pansaers parmi la longue liste des « Présidents Dada », figurant dans le Bulletin Dada n° 6 (mars 1920), lequel précise par ailleurs que « Tous les membres du Mouvement Dada sont présidents » et que « Tout le monde est directeur du Mouvement Dada. » L’esprit dada de Pansaers ne témoigne pas moins d’une pertinence rare quant à l’immédiate situation de l’après-guerre qui laisse l’Europe exsangue et la relève des jeunes esprits désabusée. La revue Les Humbles (n° 9-10 de janvier-février 1920) fait place à une analyse de Pansaers sous le titre « Orangoutangisme », un article qui ne laisse pas de nous étonner au regard de sa clairvoyance sans appel : « La guerre n’a donc pas assez massacré, puisque l’après-guerre organise méthodiquement le commerce du massacre. L’industrie de l’idée est systématisée. Le commerce de la parole en est le succédané. (...) Le chaos n’est pas né de la guerre. Du chaos de l’avant-guerre naquit la muflerie de la spécialisation,qui enfanta, en séries, les abstractions telles que : jésuitisme, industrialisme, intellectualisme et mille autres idéologismes corrupteurs (...) Fallait-il que cette succession d’idéologies, avec leurs multiples subdivisions de logique, critique, psychologique, artistique et autres morales scientifiques pour déterminer la place du ventre dans ce monde (...) Toute révolte avorte dans l’abondance. »
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1 « Les mots sans rides », article d’André Breton paru dans Littérature, n° 7, décembre 1922, pp. 12-14.
16 juin 2005
A maman et à papa, tendrement, Pierre de Massot, 1926 [2]
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15 juin 2005
A maman et à papa, tendrement, Pierre de Massot, 1926 [1]
Pierre de Massot par Berenice Abbott ©
Pierre de Massot naît à Lyon le 10 avril 1900. Il est le sixième enfant du comte et de la comtesse de Massot de Lafond. En dépit de ses origines aristocratiques, la famille de Massot est sans fortune. Quand son père prend sa retraite (il est alors économe à l’Hôtel-Dieu de Lyon), la famille s’installe dans une petite ville du Rhône, Pontcharra-sur-Turdine. Faisant preuve d’excellentes dispositions littéraires, Pierre de Massot passe avec succès ses deux baccalauréats. Dès novembre 1919, De Massot part pour la capitale mais des soucis financiers l’obligent à retourner vivre chez ses parents pour quelque temps. Afin de se tenir au courant d’une actualité concentrée à Paris, il s’abonne à Comœdia, « le magazine des spectacles et des arts » dans lequel, par le biais d’un compte rendu de la dixième livraison de la revue 391 créée par Francis Picabia, il découvre le mouvement Dada. Il s’y abonne également et fait part à Picabia de son enthousiasme : « Alors que le clan réactionnaire et philistin semble devoir, ces jours derniers, fixer au dadaïsme des limites (...), il se fait qu’il passionne étrangement un tout jeune écrivain provincial, je dirais presque campagnard. Oui, Monsieur, si naïve que paraisse ma déclaration, je suis des vôtres, étant un pèlerin de l’Absolu, ... à Rebours. » C’est ainsi que Picabia, ravi de cette lettre, devient son protecteur (il le nomme « gérant » de 391, l’héberge dès novembre 1921) et l’introduit dans les cercles parisiens de l’avant-garde. De Massot fréquente alors un grand nombre d’artistes et d’écrivains, parmi lesquels on compte André Gide, Jean Cocteau, Henry de Montherlant, Jacques Rigaut, Erik Satie. à présent en bonne place, Pierre de Massot peut enfin participer activement aux diverses activités dada. Encouragé notamment par Max Jacob à qui il voue une grande admiration (« Il n’était à mes yeux que l’incarnation du poète », écrira-t-il en 1948 dans Les Nouvelles Littéraires) il commence à publier ses premiers textes, sous forme d’articles et de manifestes.Observateur d’un monde qui jusque-là lui était étranger, il écrit, entre juillet et novembre 1921, De Mallarmé à 391. Premier ouvrage consacré aux avant-gardes, dédié à Francis Picabia (qui finança en partie l’entreprise) et à Marcel Duchamp, De Mallarmé à 391 est publié début 1922, mais passera inaperçu, les attentions de ses pairs étant focalisées sur le Congrès de Paris. Bien que ne comportant pas de mention de tirage, ce premier essai a sans doute connu le même sort que ceux qui le suivront, c’est-à-dire un tirage des plus confidentiels (sa plaquette intitulée Orestie ne sera publiée qu’à... 6 exemplaires). Ces faibles tirages ainsi que la place encore mineure accordée aujourd’hui à Pierre de Massot au sein de dada et du surréalisme, ont peu à peu relégué, fort injustement, cette œuvre au rang réducteur de rareté bibliophilique.
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14 juin 2005
Les subversifs en villégiature
13 juin 2005
Auric préfacier
En octobre 1964, Georges Auric signe la préface du catalogue de l'exposition "Chapeau de paille ?" (Galerie Louis Carré, 04.11 - 04.12.1964, Paris) consacrée à Francis Picabia. Touchante introduction, suivie d'une vingtaine de pages (Petit lexique picabiesque "1921" - Les signataires de L’Œil Cacodylate) brossant rapidement les profils de la soixantaine de protagonistes qui fait l'objet de ce blog. Ce document m'a été communiqué par Jean-Luc Thierry
12 juin 2005
Le rastaquouère
11 juin 2005
Le Bœuf vu par Maurice Sachs
" […] on s’est prodigieusement amusé à la Comédie des Champs-Élysées, où Cocteau, Milhaud et Massine ont donné Le Bœuf sur le toit. Le spectacle a été monté par le comte Etienne de Beaumont à qui déjà l’on devait d’avoir pu voir Parade dont il s’était occupé avec Diaghilew. C’est une farce, une vraie farce, que les Fratellini ont mimé à merveille. « Le Bœuf sur le Toit, écrit Cocteau, est l’enseigne du bar où se déroule notre scène. N’y cherchez pas plus de sens que dans les enseignes du Chien qui fume, ou du Cheval borgne, c’était le titre d’une maxime très populaire au Brésil… Une farce américaine faite par un Parisien qui n’a jamais été en Amérique… Le Bœuf sur le toit est un merveilleux exemple de la musique nouvelle qui arrive après la musique à l’estompe : la musique à l’emporte-pièce. » La grande drôlerie de la soirée, après les énormes têtes qu’on avait posées sur les cous des mimes, était dans la salle. « C’est du cubisme », disait-on. […] Ce qu’il y a de significatif, c’est que voici le premier spectacle de la saison qui ait paru supérieur à un film ; car il est déjà évident qu’un film de Charlie Chaplin, de Fatty même, sont infiniment supérieurs à tout notre théâtre de boulevard, auquel il n’est vraiment plus aucune raison d’aller." ■ Maurice Sachs