Erik Satie, Gnossienne n° 1 interprétée à l'accordéon par Teodoro Anzelotti
(Winter & Winter ed.)
Signature de Jacques Povolozky sur L'Œil cacodylate.
Je dois également signaler cette contribution, signée Eric Dussert, consacrée aux publications de Povolozky.
Signature de Marie de la Hire sur L'Œil cacodylate.
Toujours peu d'informations sur Marie de la Hire, exceptées deux reproductions de ses toiles. En attendant de trouver plus sur l'auteur du Picabia [LA HIRE (Marie de) Francis Picabia (Exposition à la Galerie de la Cible, décembre 1920). Paris, Galerie la Cible, 1920. 36-(7) p.-(10) f. de pl., front., ill. en noir et en coul. Tiré à 1 090 ex. numérotés : 10 h. c. sur chine marqués A à J, 50 sur pur fil Lafuma et 1 040 sur vergé teinté.], ces lignes de l'incontournable Michel Sanouillet :
Carton d'invitation à l'exposition Francis Picabia, Galerie Povolozky, 17 décembre 1920.
[Restait, pour le Francis Picabia de Mme de La Mire, la solution peu reluisante du compte d'auteur. Derechef, avec l'inépuisable énergie des apôtres et des femmes mûres qui s'ennuient, Marie s'entremit, plaida, représenta. Elle finit par prendre dans ses rets le libraire russe Jacques Povolozky : " Il me paraît très satisfait […] et il s'est tout à fait rangé à ma façon de voir qui est de vous mettre tout à fait à part d'un mouvement intéressant peut-être, mais où les talents de demain ont encore à faire leurs preuves, tandis que votre passé réjouit tous les vrais artistes. La brochure et l'exposition marcheront ensemble et feront la publicité à votre livre. " Essentiellement donc, l'exposition de décembre 1920 était conçue comme une manifestation publicitaire destinée à faire vendre deux ouvrages. C'est ainsi qu'au lieu de la soirée à esclandre dont les échotiers parisiens s'apprêtaient à faire des gorges chaudes, Picabia offrit à ses amis et ennemis la parfaite caricature d'un de ces vernissages mondains où le Tout-Paris s'écrase dans quelque galerie exiguë pour s'abreuver de whisky et de potins, sans trop se préoccuper des toiles, d'ailleurs inaccessibles, qui s'étalent sur les cimaises. Pour ajouter à la confusion des esprits, le peintre avait pris un malin plaisir à inviter des gens de tous bords, mais dont la plupart étaient, sinon hostiles, du moins assez mal disposés envers Dada. Et, puissance des relations, ils vinrent ! Dès vingt heures, ce 9 décembre 2, la rue Bonaparte fut embouteillée par la foule des grands soirs, les taxis, les limousines à chauffeur d'où descendaient des silhouettes connues. Il y avait là le monde, avec la princesse Murat, la baronne Deslandes, Marie de La Hire, le ministre de Cuba et le comte de Beaumont j les lettres, avec Max Jacob, Léon-Paul Fargue, Guy Arnoux, André Germain, Valentine et Jean Hugo, le poète américain Stephen Vincent Benèt, Georges Casella et Asté d'Esparbès, de Comœdia ; les arts, avec Segonzac, Picasso, Satie, Marie Laurencin, et Raymond Duncan ! le spectacle, avec Pierre Bertin, Marthe Chenal, Jasmine et Maud Loty. Dada aussi, bien entendu, était représenté par Tzara, Drieu La Rochelle, Clément Pansaers, Georges Ribemont-Dessaignes, Emmanuel Fay, Gabrielle Picabia et Marguerite Buffet, André Breton et sa fiancée Simone Kahn, Walter Semer, M. et Mme Philippe Soupault, et Aragon. Mais loin d'avoir la vedette, il en était réduit à jouer les figurants. Picabia avait pris un malin plaisir à inviter Cocteau à conduire son jazz-band pendant la partie récréative de la soirée: il savait fort bien l'inimitié qui opposait le groupe Littérature à l'auteur du Bœuf sur le toit. Le " poète-orchestre ", comme l'appelait Aragon, se dépensa ce soir-là sans compter, assisté de la petite formation (Georges Auric et Francis Poulenc au piano) qu'il avait illustrée aux quatre coins de la capitale. Coiffé d'un "tuyau de poêle" et tapant à tour de bras sur une batterie insolite composée d'un tambour, d'une grosse caisse, de cymbales, de castagnettes, mais aussi de verres à boire, d'un mirliton et d'un klaxon, Cocteau "interpréta" des airs à la mode (Mon homme, Adieu, New York, le New York fox-trot et le tango du Bœuf sur le toit d'Auric) et, paraphrasant Tzara, donna, sur un rythme syncopé, la, recette pour faire de la musique moderne: prenez au hasard quelques exécutants, faites-leur jouer un fox-trot populaire, ajoutez-y des bruits divers, placez un poète au pupitre, et voilà ! Picabia espérait-il un affrontement entre les dadaïstes et le jazz-band de Cocteau ? Vraisemblablement. Mais ses espoirs furent déçus, car la force explosive de Dada, diluée dans la masse inerte des assistants, ne trouva pas prétexte à se déployer, même quand Tzara monta sur la petite estrade pour déclamer son Dada manifeste sur l'amour faible et l' amour amer.Ce texte, marqué au coin du plus authentique esprit Dada, se composait de seize « chants" se terminant chacun par une variation sur le thème« Je me trouve très charmant ". Tzara y donnait libre cours à son lyrisme verbal, qu'avec beaucoup d'humour il moquait et justifiait à la fois]. In Michel Sanouillet, Dada à Paris, Paris, 1993, Flammarion, pp.240-241.
Le volant d'Artimon, Paul Dermée, poème, éd. J. Povolozky, 1922. Couverture (bois gravé) de Louis Marcoussis.
La radiophonie : P. Dermée, E. Prampolini, M. Seuphor (1926).
© Photo Kertèsz. In Seuphor, ibid., p. 66.
J'évoquerai bientôt Paul Dermée et sa femme Céline Arnauld, L'Esprit Nouveau, Z, etc.
1 Piero Manzoni, Contre rien, éd. Allia, Paris, 2002.
2 Michel Sanouillet signale la date du 9 décembre 1920 alors que figure en toutes lettres la date du 17 X bre 1920 sur la carton d'invitation de l'exposition. Décembre semble le bon mois. Le jour est à voir.