16 janvier 2010

Armory Show (New York, 02.17.1913), a post report by Gabrielle Buffet

A PROPOS DE VERNISSAGE. – Vernissage de l'Exposition internationale de peinture moderne à New York, en février dernier.

Le soir, il y a une foule compacte ; bien que la salle soit immense
Armory Show, galerie H, peinture et sculpture françaises
(c'est une caserne ou une sorte de champ de manœuvre couvert où les troupes s'exercent d'habitude, transformée pour un mois en salon de peinture). On circule avec peine, la lumière est éblouissante, les toilettes sont éblouissantes, les femmes ultra décolletées, couvertes de perles et de diamants. Les hommes ultra corrects en « evening dresses » ; un orchestre (presque une fanfare) joue des airs de Carmen, de temps à autre. Le président d'honneur, avocat très connu à New York, va prononcer le discours d'ouverture, et la foule s'empresse autour du balcon intérieur d'où il parle. Toutes les têtes se lèvent vers lui, curieuses, attentives et jeunes, sans exception, même celles à cheveux blancs ou crânes chauves.

Il parle d'une voix bien nette et vibrante : Ladies and gentlemen, cette exposition est la plus impor­tante qui ait jamais été organisée dans le monde entier ; jamais ni à Berlin, ni à Vienne, ni à Rome, n'ont été réunis autant de tableaux. (Applaudissements.) C'est un record. « Jamais exposition n'a été aussi rapidement organisée. (Applaudissements.) « Il a été dépensé pour cette exposition X dollars. » (Applau­dissements répétés devant la somme formidable.) Suivent quelques appréciations flatteuses sur tous les organisateurs. Conclusion : « Et maintenant que ceux qui désirent s'instruire viennent, regardent et travaillent. » (Applaudissements. Morceau de musique.) Ladies and gentlemen commencent à circuler devant les toiles, consciencieux, pleins de volonté et de bonne volonté pour s'initier aux mystères de la peinture moderne, cubisme, orphisme, etc., etc.

G. B.

Les Soirées de Paris, n° 19, décembre 1913, p. 5.

07 janvier 2010

Isadora, 18 rue Antoine Bourdelle, 75015 Paris

Une exposition consacrée à Isadora Duncan se tient jusqu'au 14 mars prochain au Musée Bourdelle. A côté des toiles, sculptures, costumes, dessins, gravures et photographies, un très grand nombre de documents (magazines, programmes, correspondance, épheméra) vient retracer l'histoire de la danseuse aux pieds nus. La première salle expose L’Œil cacodylate photographié par Man Ray dans des dimensions plus imposantes que le cliché de l'exposition Dada à Beaubourg. A propos de Man Ray et de sa toile Isadora Duncan nue figurant au catalogue de l'exposition Man Ray à la librairie Six en décembre 1921 (voir mon post du 7 décembre 2009), je lis aujourd'hui ceci : "[...] Isadora Duncan nue, datée de 1922, ne fut pas exposée et n'était peut-être qu'un vœu pieux de Tzara, l'auteur du catalogue." (1)

La réponse à mon avis de recherche était-elle dans le catalogue lui-même ? A vérifier tout de même...

Le catalogue Isadora Duncan propose la (quasi ?) totalité des documents et œuvres exposés.

(1) Merry Forresta, "Motif perpétuel. L'art de Man Ray" in Man Ray, Gallimard, 1989. Trad. de l'américain par P. Mikriamos.