14 février 2009

Dada, Pansaers et Correspondance (1917-1926)

J’attends le « first of three volumes of the "Avant-Garde in Belgium 1917-1978" collection of archives » édité par le label Sub Rosa. En voici le tracklisting (miam miam) :

1 James Ensor Discours prononcé à l'occasion de son exposition rétrospective au Palais des Beaux-Arts de Bruxelles en 1929 (1:32)

2 Pierre Bourgeois Clément Pansaers, 1919, Les Roses Rouges (0:47)

3 Albert Lepage Clément Pansaers, Au Diable Au Corps (Rue Aux Choux) (0:46)

4 Pascal Pia Clément Pansaers et James Joyce (2:10)

5 Louis Aragon Je pense à Clément Pansaers (2:57)

6 Philippe Soupault Clément Pansaers à Paris (1:25)

7 Paul Neuhuys Lettre de Clément Pansaers, L'Opposition aux dadaïstes français et L'Affaire du portefeuille (1:05)

8 Clément Pansaers Jr Clément Pansaers, Mon Père (1:13)

9 Paul Neuhuys Clément Pansaers, Les Dernières Lettres (2:23)

10 Paul Neuhuys La Fondation de Ça Ira ! (3:39)

11 Franz Hellens Tous les vents me traversent et Testament (2:14)

12 Robert Guiette Henri Michaux et Camille Goemans (2:11)

13 Henri Michaux Ecce Homo (Issu de L'Espace du Dedans) lu Par Gabriel Séverin (1:38)

14 Marcel Lecomte Vers L'Extra-Littérature (0:54)

15 André Souris Correspondance (5:40)

16 Marcel Lecomte 1923 (1:56)

17 Marcel Mariën Paul Nougé, L'Opposition à André Breton (2:54)

18 André Souris Lettre de Paul Nougé à André Breton (1:44)

19 Marcel Mariën Une définition possible de Paul Nougé (1:01)

20 Paul Nougé Correspondance (2:11)

21 Salvador Dali Impressions sur Nougé et Goemans (1:08)

22 Robert Guiette Camille Goemans (3:23)

23 André Souris Camille Goemans, L'Homme Surréaliste (7:54)

24 Marcel Lecomte Aspects de L'éthique surréaliste (1:01)

25 André Souris L'Événement de la Salle Mercelis et ce qui s'en suivit

Egalement chez Sub Rosa : The creative act (CD consacré à Duchamp, édité par Marc Dachy) et luna park 0,10 (CD sur lequel se trouvent notamment rassemblées les voix de Guillaume Apollinaire, Kurt Schwitters, James Joyce, Antonin Artaud …)

10 février 2009

T'ai-je bien compris ?

Karel Teige

« La création artistique est livrée à la merci des humeurs de la bourse, on spécule sur des génies inconnus, sur le fait que la mort d’un jeune auteur ou seulement la grave maladie dont il est atteint entraînent une hausse des prix de ses œuvres. On travaille au moyen d’une propagande et d’une publicité raffinées et très étendues, la presse et la critique sont corrompues. De nos jours, à Paris, tous les critiques d’art des revues ayant une importance commerciale et une certaine influence sont soit des agents payés au service des grands marchands d’art, des impresarios de théâtre ou des producteurs cinématographiques et, dans ce cas, soit leur commission est un secret de polichinelle, soit ils sont payés, au moins occasionnellement, selon les cas. » […] « La commercialisation de l’art est la preuve du mépris que la bourgeoisie montre à l’égard des valeurs spirituelles, tant que celles-ci ne produisent pas d’argent. Les seuls critères et d’ailleurs les plus convaincants pour juger de nos jours de la qualité de l’art sont : le nombre d’exemplaires vendus d’un livre, les prix aux enchères, les offres d’amateurs et des collectionneurs, les places remplies au théâtre et d’autres critères analogues, d’ordre quantitatif et pécuniaire. La critique cède la place à la publicité, la chronique dans les journaux se transforme en annonce commerciale ou peu s’en faut, la spéculation habile du trafiquant se substitue à l’appréciation spirituelle des valeurs artistiques. »

Karel Teige, Le marché de l’art [1936], traduit du tchèque par Manuela Gerghel, Allia, 2000, pp. 50-51 et 56.

07 février 2009

Portrait de Tristan Tzara par Pierre de Massot

Tristan Tzara par A. Kertész (1937)

« Assis sur une chaise tout au fond de la pièce une mèche sur le front, l’air d’un caniche exotique, et neurasthénique, Tristan Tzara s’ennuie. Le seul mot de Dada peut le réveiller et lorsqu’il fixe son interlocuteur, son regard prend une expression de froide et tranchante cruauté. On devine alors derrière cette impénétrabilité volontaire, sous ce masque énigmatique, l’orgueil prodigué de ce désabusé. […] Tzara, quand il aura épuisé toutes les ressources de son imagination, se jettera par la fenêtre et aplatira son rêve sur le pavé pour qu’on parle de lui et pour recevoir de nouvelles coupures de presse le lendemain. »

Pierre de Massot, « Souvenirs », in Verve, mai 1921.

Cité par François Buot in Tristan Tzara, l’homme qui inventa la révolution Dada, Grasset, 2002, p. 95.