30 mars 2009

31.12.1921

Jean-Alexis Rouchon imprimeur. Affiche publicitaire, 1864.

Jean Hugo n'a donc pas signé L'Œil cacodylate lors du réveillon du 31.12.1921 qui eut lieu chez Marthe Chenal car il se trouvait, apprend-on par Jean-Yves Tadié, chez le comte Étienne de Beaumont : « Proust accepte l'invitation du comte de Beaumont à se rendre à sa fête de fin d'année, à laquelle il tient absolument : “J'ai pris des drogues avec une telle exagération que c'est un homme à demi aphasique et surtout titubant sur ses jambes, par vertige, que vous aurez.” Et il lui demande de ne pas le présenter à trop de dames intellectuelles et fatigantes. Jean Hugo se souvient du bal donné par le comte et la comtesse de Beaumont : on applaudit, dans ses danses exotiques, la belle danseuse Djemil Anik, amie de Caryathis, la future Elise Jouhandeau. "On attendait Proust, Étienne de Beaumont annonçait : “Céleste vient de téléphoner pour la dixième fois ; elle demande s'il n'y a pas de courant d'air et si la tisane dont elle a donné la recette est préparée.” Enfin à minuit il y eut une sorte de remous dans la foule et l'on sut que Proust était là." Jean Hugo, qui ne l'avait pas vu depuis 1917, lui trouve le visage blême et bouffi : " Il ne parlait qu'aux ducs. – Regardez-le, me dit Picasso, il est sur le motif."»

Jean-Yves Tadié, Marcel Proust, biographie, folio Gallimard, tome II, p. 444.

De nouveau en transit, le blog cacodylate ne devrait plus trop tarder à rebattre des paupières.