Au début des années 1910, Valentine Gross reçoit dans son appartement du quai Bourbon des personnalités très diverses. Chaque mercredi, c’est un peu la fête : Edgar Varèse, Maurice Ravel, Erik Satie, Marcel Proust, Léon-Paul Fargue, Jean Cocteau, Roger de la Fresnaye, pour ne citer que les têtes les plus connues, viennent converser et tenir compagnie à la future Valentine Hugo, qui à cette époque se consacre essentiellement à la gravure sur bois. En 1913, année où Valentine rencontre Maurice de Brunhoff (directeur de Comœdia illustré), rien n’est joué.
Jean Hugo : « Un dimanche du mois de mars 1917, au cours d’une permission, j’étais retourné rue d’Athènes. Sur le canapé de cuir de la salle à manger (…) était assise une jeune femme au long cou, vêtue de taffetas noir et piqué de blanc. C’était Valentine Gross. Je connaissais ses peintures des Ballets russes mais je ne l’avais jamais vue (…). Elle m’envoya ensuite des livres et nous échangeâmes quelques lettres. (…) je lui rendais visite rue Montpensier, au Palais Royal, dans l’appartement où elle venait de s’installer. Paul Morand habitait au même étage de la maison voisine. » *
Jean Hugo, Valentine Hugo et Paul Morand, circa 1921
Le 7 août 1919, Jean Hugo et Valentine Gross se marièrent. Ils n’eurent aucun enfant. Le mariage est célébré à la mairie du Ier arrondissement de Paris. Valentine a choisi pour témoins Jean Cocteau et Erik Satie.
[à suivre]
* Jean Hugo, Le regard de la mémoire, Arles, Actes Sud, 1983.