tag:blogger.com,1999:blog-135477252024-03-13T02:06:43.732+01:00Au temps de l’Œil CacodylatePanorama bio-icono-bibliographique des soixante signataires de l'Œil Cacodylate de Francis Picabia (1921)Fabrice Lefaixhttp://www.blogger.com/profile/11403480172939232776noreply@blogger.comBlogger173125tag:blogger.com,1999:blog-13547725.post-18435056316999085632014-02-09T14:29:00.001+01:002014-02-09T14:31:56.186+01:00Isadora, 1913<div dir="ltr" style="text-align: left;" trbidi="on">
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEirS9Mj1JqgZHaI8kgd4b8Gr4Lr9xECvkXFk8gAgMiwk4xTaIaVR-FkraZG5MGsjtIXlpd7-5Ng8UY8h4TMQZEDWNNH4Lyzp2Z-BH8oMrI09tqUKVtu2UT3ne-BLq8Ft5zvfyoV/s1600/Isadora+Duncan.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEirS9Mj1JqgZHaI8kgd4b8Gr4Lr9xECvkXFk8gAgMiwk4xTaIaVR-FkraZG5MGsjtIXlpd7-5Ng8UY8h4TMQZEDWNNH4Lyzp2Z-BH8oMrI09tqUKVtu2UT3ne-BLq8Ft5zvfyoV/s1600/Isadora+Duncan.jpg" height="312" width="320" /></a></div>
<br />
<div class="WordSection1">
<div class="MsoNormal" style="line-height: 23.0pt; mso-line-height-rule: exactly; text-align: justify; text-indent: 19.85pt;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="line-height: 23pt; text-align: center; text-indent: 19.85pt;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;"> <span style="line-height: 23pt; text-align: left;">Isadora</span><span class="En-tte1" style="line-height: 23pt; text-align: left;"><span lang="EN-US" style="letter-spacing: 0pt;"> DUNCAN</span></span></span></div>
</div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;"><br clear="all" style="mso-break-type: section-break; page-break-before: auto;" />
</span></div>
<div class="WordSection2" style="text-align: left;">
<div class="MsoNormal" style="line-height: 23.0pt; mso-line-height-rule: exactly; text-align: justify; text-indent: 19.85pt;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;"> <span style="line-height: 23pt; text-indent: 19.85pt;">Elle était
la prêtresse de la joie sur terre : elle apportait au monde un motif nouveau d’émerveillement
et de plaisir.</span></span></div>
</div>
<div class="WordSection3">
<div class="MsoNormal" style="line-height: 23.0pt; mso-line-height-rule: exactly; text-align: justify; text-indent: 19.85pt;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;">Et voilà
que le plus absurde et le plus terrible accident vient la frapper dans sa
maternité sereine et recueillie. La nature en quoi elle avait puisé l’inspiration
de son art souple et délié l’avait comblée, en retour, comme mère. Isadora
Duncan allait donner deux chefs-d’œuvre de plus au monde : un homme et une
femme élevés pour aimer et pour faire aimer la beauté, la petite Doodie et le
petit Patrick.<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="line-height: 23.0pt; mso-line-height-rule: exactly; text-align: justify; text-indent: 19.85pt;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;">Nous n’avons
pas besoin de la littérature élégante des chroniqueurs pour aimer ces enfants
que de simples photos nous montrent nus sur les genoux de leur maman. Ils sont
beaux comme les petits Jésus dans les tableaux des primitifs ; et ils sont
beaux aussi de la tendresse de la mère qui les tient doucement pressés. Un bon
journaliste mondain, qui a l’habitude des descriptions et qui « développe »
avec art le sujet qui lui est donné, ne pourra jamais nous communiquer l’émotion
pure qu’on éprouve en regardant cette simple photo d’un « illustré ». Ceux qui
ont la spécialité des grands enterrements, ceux pour qui la pitié est sans
secrets, ceux qui achètent leur vocabulaire à bon compte, au rayon de noir,
avec leurs gants, ne nous diront jamais l’émouvante simplicité de ces
funérailles des deux enfants d’Isadora Duncan. Le prêtre en avait été écarté,
mais on y sentait la présence invisible de Dieu, si nous nommons ainsi les
forces réunies de la nature en ce qu’elles ont de plus doux et de plus
terrible, à la fois, de plus impénétrable aussi, et lorsqu’elles mêlent la vie
avec la mort... Mais c’est d’Isadora Duncan et de son art que je veux vous
parler.<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="line-height: 23.0pt; mso-line-height-rule: exactly; text-align: justify; text-indent: 19.85pt;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;"><br /></span></div>
<div class="MsoNormal" style="line-height: 23pt; text-align: center;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;">*<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="line-height: 23.0pt; mso-line-height-rule: exactly; text-align: justify; text-indent: 19.85pt;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;"><br /></span></div>
<div class="MsoNormal" style="line-height: 23.0pt; mso-line-height-rule: exactly; text-align: justify; text-indent: 19.85pt;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;"><span class="Corpsdutexte0"><span style="letter-spacing: 0pt;">Lorsqu’en </span></span><span class="CorpsdutexteArialUnicodeMS24ptEspacement0pt">1903</span><span class="Corpsdutexte0"><span style="letter-spacing: 0pt;"> au
théâtre Sarah-Bernhardt, et en </span></span><span class="CorpsdutexteArialUnicodeMS24ptEspacement0pt">1904
</span><span class="Corpsdutexte0"><span style="letter-spacing: 0pt;">au Palais du Trocadéro, Isadora Duncan, pour les premières
fois, vint danser à Paris, sa tentative de rénovation d’un art laissé aux soins
de quelques demoiselles délurées, rencontra l’hostilité presque générale. Et
son art, en effet, simple, direct, humain, avait contre lui les bourgeois qu’il
scandalisait, les gens de goût qu’il offusquait, les artistes mêmes qu’il
déroutait. L’habitué d’opéra ne pouvait plus gloser sur l’agrément immoral du
tutu qui se prêtait aux perverses comparaisons et aux jeux d’esprit bien
français...</span></span><o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="line-height: 23.0pt; mso-line-height-rule: exactly; text-align: justify; text-indent: 19.85pt;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;"><span class="Corpsdutexte0"><span style="letter-spacing: 0pt;">Il ne fallut rien moins que l’autorité
de Carrière et de Rodin, de Besnard et de Saint-Marceaux, de Beaunier et de
Louis Laloy, de Grandjouan et de Charpentier (j’en oublie parmi les plus
grands, sans doute) afin d’imposer au public, aux critiques de tous les arts,
aux journalistes bien-pensants et mal disants, le </span></span><span class="CorpsdutexteSegoeUI28ptGras"><span style="letter-spacing: 0pt;">plus pur,</span></span><span class="CorpsdutexteSegoeUI28ptGras"><span style="letter-spacing: 0pt;"> </span></span><span class="Corpsdutexte0"><span style="letter-spacing: 0pt;">le </span></span><span class="CorpsdutexteSegoeUI28ptGras"><span style="letter-spacing: 0pt;">plus</span></span><span class="CorpsdutexteSegoeUI28ptGras"><span style="letter-spacing: 0pt;"> </span></span><span class="Corpsdutexte0"><span style="letter-spacing: 0pt;">émouvant
des exemples plastiques.</span></span><o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="line-height: 23.0pt; mso-line-height-rule: exactly; text-align: justify; text-indent: 19.85pt;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;"><span class="Corpsdutexte0"><span style="letter-spacing: 0pt;">La ballerine, officiante légère d’opéra,
ne rythme pas la gaîté ou la peine de son cœur, ni le trouble de son amour, ni
les transports de sa passion, elle pique trois pas de gymnastique et accomplit
son petit tour d’acrobatie. Son art n’est point un jeu allègre et délié, il ne
traduit pas la ferveur d’une âme enivrée de musique. Il nous dit la souplesse
bête et banale d’un corps, projeté sur la scène, sans foyer. Les habitués du
jeu de cirque avaient une prédilection pour la présentation de cet exercice
sportif, et ils tenaient à la prérogative du maillot qui avait enchanté leurs
soirs de collégiens. Isadora Duncan, en voulant imposer sa conception nouvelle
et éternelle ensemble de la danse, apportait l’élément de la révolution – le
mot n’est pas trop fort – dans l’art qui ne doit emprunter sa beauté qu’à celle
du corps et à la joie de le voir vivre.</span></span><o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="line-height: 23.0pt; mso-line-height-rule: exactly; text-align: justify; text-indent: 19.85pt;">
<span class="Corpsdutexte0"><span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large; letter-spacing: 0pt;">La danse est le chœur unanime du
plaisir, et rien de moins, et rien de plus. Bondissement allègre et modulation
rythmée de la joie! Danser, c’est interpréter l’harmonie qui soulève et qui
porte la danseuse, comme un flot roule et enveloppe le baigneur. Il fallait
asservir la danse à la musique qui l’imprègne et la nourrit, qui lui prête les
sentiments du musicien auquel elle doit, en retour, prêter sa plastique
harmonieuse. Et dans l’art où tout est amour, transcription émue de la vie, il
fallait ramener la danse aux proportions de la statuaire mouvante et non la
laisser diminuer en Rabaissant au niveau d’exercice dangereux.<o:p></o:p></span></span></div>
<div class="MsoNormal" style="line-height: 23.0pt; mso-line-height-rule: exactly; text-align: justify; text-indent: 19.85pt;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;"><span class="Corpsdutexte0"><span style="letter-spacing: 0pt;">Isadora Duncan tenta cet effort
valeureux, et, s’inspirant des rythmes de Bach, de Beethoven, de Chopin, de
Gluck, de Grieg, de Schubert et de Wagner, les décora de sa fresque mouvante.
Et, sans doute, on peut objecter, que de pareilles symphonies peuvent se passer
aisément de toute notation précise. Isadora Duncan, d’ailleurs, le pense aussi.
Mais elle donne, en même temps, les raisons du choix qu’elle a fait : </span></span>« <span class="Corpsdutexte0" style="line-height: 23pt; text-indent: 19.85pt;"><span style="letter-spacing: 0pt;">Certes,
</span></span><span class="CorpsdutexteItaliqueEspacement0pt" style="line-height: 23pt; text-indent: 19.85pt;"><span style="letter-spacing: 0pt;"><i>c’est un crime artistique</i></span></span><span class="Corpsdutexte0" style="line-height: 23pt; text-indent: 19.85pt;"><span style="letter-spacing: 0pt;">,
dit-elle, </span></span><span class="CorpsdutexteItaliqueEspacement0pt" style="line-height: 23pt; text-indent: 19.85pt;"><span style="letter-spacing: 0pt;"><i>que de danser une telle musique</i>.</span></span><span class="Corpsdutexte0" style="line-height: 23pt; text-indent: 19.85pt;"><span style="letter-spacing: 0pt;"> Si je l’ai
fait c’est par nécessité, parce que cette musique réveille la danse morte, et
ranime le rythme. J’ai dansé sur cette musique, menée par elle comme une
feuille par le vent. »</span></span></span></div>
<div class="MsoNormal" style="line-height: 23.0pt; mso-line-height-rule: exactly; text-align: justify; text-indent: 19.85pt;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;">Je suppose
qu’après des années de méditation, Isadora Duncan s’est inspirée de la réalité
même de la nature où tout art doit s’alimenter. Elle sut que les courses dans
les bois enseignent plus que les manuels d’école, que pour redonner à un art
désuet sa force et sa jeunesse, il suffit de le confronter avec les éléments qu’il
doit traduire et de le hausser jusqu’à eux. Si la comparaison qui s’impose immédiatement
entre eux et lui ne peut se supporter, l’art est déjà caduc. Et pour la danse,
il faut donc accorder les mouvements de l’interprète aux mouvements de ce qui
vit dans la musique ; et son corps doit se plier sous la tempête orchestrée,
comme un arbre se plie sous l’ouragan, Isadora Duncan donnait d’ailleurs, il y
a quelque temps, dans un journal, ses propres réflexions sur l’art plastique qu’est
la danse. « Le grand, le seul principe sur lequel je me crois autorisée à m’appuyer,
c’est l’unité constante, absolu, universelle de la forme et du mouvement,
unité rythmique qui se retrouve dans toutes les manifestations de la nature ;
les eaux, les vents, les végétaux, les êtres vivants, les parties infimes de la
matière elle-même. En rien la nature ne fait de sauts ; et il y a entre tous
les états de la vie une continuité que le danseur doit respecter dans son art,
sous peine d’être un pantin hors nature et sans beauté vraie. Chercher dans la
nature les formes les plus belles et trouver le mouvement qui exprime d’âme de
ces formes : tel est l’art du danseur. »<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="line-height: 23.0pt; mso-line-height-rule: exactly; text-align: justify; text-indent: 19.85pt;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;"><br /></span></div>
<div class="MsoNormal" style="line-height: 23pt; text-align: center;">
<span class="Corpsdutexte0"><span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large; letter-spacing: 0pt;">*<o:p></o:p></span></span></div>
<div class="MsoNormal" style="line-height: 23pt; text-align: left;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;"><br /></span></div>
<div class="MsoNormal" style="line-height: 23.0pt; mso-line-height-rule: exactly; text-align: justify; text-indent: 19.85pt;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;"><span class="Corpsdutexte0"><span style="letter-spacing: 0pt;">Isadora Duncan, née d’une famille
californienne assez aisée, suivit, toute jeune, des cours dans un gymnase américain.
Mais ces cours, en réalité, n’avaient pour but que d’assouplir son corps, ses
muscles à leur libre jeu. À onze ans, trouvant qu’elle avait assez appris, elle
résolut de se mettre à l’école de la nature. Depuis, elle n’eut d’autre
enseignement et elle ne doit rien aux professeurs. Son instinct merveilleux l’a
seul servie. On a dit souvent d’elle qu’elle était comme une figurine descendue
d’un vase grec. Elle est mieux que cela, et elle est, en effet, plus près de la
nature que de l’art. Rodin lui-même écrivait d’elle : « Miss Duncan a
proprement unifié la vie en la danse. Elle est naturelle sur la scène où on l’est
si rarement. Elle rend la danse sensible à la ligne et elle est simple comme l’antique,
qui est le synonyme de la Beauté. Souplesse, émotion, ces grandes qualités qui
sont l’âme même de la danse : c’est l’art entier et souverain. » Et Eugène
Carrière aussi, pensait aux bas-reliefs des vases grecs en voyant la danse d’Isadora
Duncan. Mais il songeait que les gestes des modèles dont elle avait pu s’inspirer,
venaient directement de la nature. Il écrivait alors : « Mlle Isadora Duncan,
dans son désir d’exprimer des sentiments, a trouvé dans l’art grec les plus
beaux modèles. Pleine d’admiration pour ces belles figures des bas-reliefs,
elle s’en est inspirée. Mais, douée d’un instinct de découverte, elle est
retournée à la Nature d’où venaient tous ces gestes ; et, croyant imiter et
faire renaître la danse grecque, elle a trouvé sa propre pantomime. Elle pense
aux Grecs et n’obéit qu’à elle-même : c’est sa propre joie et sa seule douceur
qu’elle nous offre. Son oubli de l’instant et sa recherche du bonheur sont ses
propres désirs. En nous racontant si bien sa belle nature, elle évoque la
nôtre. Comme devant les œuvres grecques revivant un instant pour nous, nous
sommes jeunes avec elle, un nouvel espoir triomphe en nous ; et, lorsqu’elle
exprime son consentement aux choses inévitables, nous nous résignons avec elle.
Ce n’est plus un divertissement la danse de Mlle Isadora Duncan : c’est une
manifestation personnelle, ainsi une œuvre d’art, plus vivante, peut-être, et
aussi féconde en incitation aux œuvres auxquelles nous sommes nous-mêmes
destinés. » J’ai tenu à citer les opinions de ces deux artistes qui resteront
probablement comme les plus puissants de notre temps, sur l’art d’Isadora
Duncan.</span></span><o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="line-height: 23pt; text-align: left; text-indent: 19.85pt;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;"><br /></span></div>
<div align="center" class="MsoNormal" style="line-height: 23.0pt; mso-line-height-rule: exactly; text-align: center;">
<span class="Corpsdutexte140" style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;">*<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="line-height: 23pt; text-align: left; text-indent: 19.85pt;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;"><br /></span></div>
<div class="MsoNormal" style="line-height: 23pt; text-align: justify; text-indent: 19.85pt;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;"><span class="Corpsdutexte140">Le premier
moment de stupeur passé, la danse </span><span class="Corpsdutexte1423pt">aisée </span><span class="Corpsdutexte140">d’Isadora Duncan s’est imposée. Les admirateurs de la
belle artiste sont devenus maintenant de </span><span class="Corpsdutexte1423pt">plus </span><span class="Corpsdutexte140">en </span><span class="Corpsdutexte1423pt">plus </span><span class="Corpsdutexte140">nombreux. Isadora Duncan
fait école aujourd’hui. À Darmstadt, en </span><span class="Corpsdutexte0"><span style="letter-spacing: 0pt;">Allemagne,
aidée pas sa sœur Elisabeth, elle fondait une école d’enseignement plastique en
décembre </span></span><span class="CorpsdutexteArialUnicodeMS24ptEspacement0pt">1904</span><span class="Corpsdutexte0"><span style="letter-spacing: 0pt;">. En </span></span><span class="CorpsdutexteArialUnicodeMS24ptEspacement0pt">1908</span><span class="Corpsdutexte0"><span style="letter-spacing: 0pt;">, le
grand-duc de Hesse mettait à sa disposition un terrain sur la Marienhohe pour y
construire un spacieux bâtiment. Trois ans après, en décembre </span></span><span class="CorpsdutexteArialUnicodeMS24ptEspacement0pt">1911</span><span class="Corpsdutexte0"><span style="letter-spacing: 0pt;">, la
nouvelle école faisait son ouverture, je ne crois pas cependant qu’un tel art,
si spontané et si réfléchi à la fois, puisse être transmis par l’enseignement.
Mais il est excellent, quoi qu’il en soit pour l’avenir, que des enfants soient
astreints à l’éducation esthétique du corps et de l’esprit. Mais je le dis : l’art
d’une Isadora Duncan, l’art d’un Mounet-Sully ne peut être enseigné. C’est la
récompense attendue d’une observation patiente et émue de la nature. Et qu’il
veuille traduire les transports de la passion, il garde cependant quelque chose
de chaste et d’élevé qui révèle sa source. Il peut plaire à quelque vieillard
dément de se scandaliser d’un spectacle qui lui rappelle trop le libre jeu des
années écoulées, nous affirmons que l’art d’Isadora Duncan est religieux, en ce
qu’il interprète et magnifie les gestes de la création. Par là, il se rattache
à la vie même, il se relie à tous les arts dont le but est de dégager et de
rendre sensible aux sens, la vie, dans son essence la plus pure. Il faut le
dire à ceux qui ont peur de la force invisible des mots : l’art, quel qu’il
soit, n’est qu’une communion sous les espèces de la vie. On peut le retrouver
dans les moindres gestes d’un homme simple et dans la moindre expression d’un
visage. Aussi l’art est partout avec la vie. Et en ce sens, l’amour est peut-
être le plus complet de tous les arts...</span></span><o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="line-height: 23.0pt; mso-line-height-rule: exactly; text-align: justify; text-indent: 19.85pt;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;"><span class="Corpsdutexte0"><span style="letter-spacing: 0pt;">Tous les gestes d’Isadora Duncan
sont des gestes d’amour dédiés à ce qui vit, souffre et respire. Et la vie et
la mort mêlent autour d’Isadora Duncan leur lumière et leur ombre, elles lui
portent bonheur et malheur, selon le jour. Mais que la peine ou que la joie la
frappe, elle en tire toujours une émotion qu’elle transmet : transport dionysiaque
ou langueur attendrie.</span></span><o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="line-height: 23.0pt; mso-line-height-rule: exactly; text-align: justify; text-indent: 19.85pt;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;"><span class="Corpsdutexte0"><span style="letter-spacing: 0pt;">Son art est un foyer où converge la
vie, d’où rayonne l’amour, le plus simple, le plus humain, le plus troublant
amour. C’est pour cela qu’il nous émeut à l’égal de la vie et de l’amour qu’il
interprète et qu’il recrée en lui par amour de la vie, pour la vie de l’amour.</span></span><o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="line-height: 23.0pt; mso-line-height-rule: exactly; text-align: justify; text-indent: 19.85pt;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;"><br /></span></div>
<div class="MsoNormal" style="line-height: 23.0pt; mso-line-height-rule: exactly; text-align: justify; text-indent: 19.85pt;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;"><span class="Corpsdutexte150">Gabriel REUILLARD.</span><span class="Corpsdutexte150"><o:p></o:p></span></span></div>
<div class="MsoNormal" style="line-height: 23.0pt; mso-line-height-rule: exactly; text-align: justify; text-indent: 19.85pt;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;"><br /></span></div>
<div class="MsoNormal" style="line-height: 23.0pt; mso-line-height-rule: exactly; text-align: justify; text-indent: 19.85pt;">
<span class="Corpsdutexte150" style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;"><i>Les Hommes du Jour</i>, 3 mai 1913, n° 276.<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="line-height: 23.0pt; mso-line-height-rule: exactly; text-align: justify; text-indent: 19.85pt;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;">Dessin de G. Raieter</span><span style="font-family: Trebuchet MS, sans-serif;"><o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="line-height: 23.0pt; mso-line-height-rule: exactly; text-align: justify; text-indent: 19.85pt;">
<br /></div>
</div>
<span style="font-family: Georgia, serif; font-size: 18pt;"><br clear="all" style="mso-break-type: section-break; page-break-before: auto;" />
</span>
<br />
<div class="MsoNormal" style="line-height: 23.0pt; mso-line-height-rule: exactly; text-indent: 19.85pt;">
<br /></div>
</div>
Fabrice Lefaixhttp://www.blogger.com/profile/11403480172939232776noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-13547725.post-55818183376698907332013-06-29T13:44:00.003+02:002013-06-29T13:48:35.755+02:00Dada vu par Henry Miller<div dir="ltr" style="text-align: left;" trbidi="on">
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiiDs5Am4rsK2GA4mdOr5lCDE1o45qT06lOoc1JCuVwoCXgFhTWvBiqUxvUXSoznIrOMRzYy3SiJIKsexSeI7-DS3OAn0TppcAQm277HuEJURG8c5NXibUDLhS5UtEhGdiG7bxP/s1000/Henry.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiiDs5Am4rsK2GA4mdOr5lCDE1o45qT06lOoc1JCuVwoCXgFhTWvBiqUxvUXSoznIrOMRzYy3SiJIKsexSeI7-DS3OAn0TppcAQm277HuEJURG8c5NXibUDLhS5UtEhGdiG7bxP/s320/Henry.jpg" width="320" /></a></div>
<br />
<br />
<div style="line-height: 20pt; margin: 0cm 0cm 0pt; mso-line-height-rule: exactly; text-align: justify;">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;"><span class="font10"><span style="color: black; font-family: Georgia; font-size: medium; mso-bidi-font-family: "Times New Roman"; mso-bidi-font-size: 10.0pt;">« J’étais ignorant du fait qu’il existait alors des hommes
portant des noms bizarres et exotiques : Blaise Cendrars, Jacques Vaché,
Louis Aragon, Tristan Tzara, René Crevel, Henry de Montherlant, André Breton,
Max Ernst, George Grosz. Ignorant du fait que le 14 juillet 1916, à la Saal
Waag, à Zurich, le premier manifeste dadaïste avait vu le jour – « manifeste
de M. Antipyrine » – et que dans cet étrange document on déclarait que «
Dada est la vie sans pantoufles ni parallèle... la stricte nécessité sans
discipline ni moralité et nous crachons sur l’humanité ». Ignorant du fait
que le manifeste dadaïste de 1918 contenait ces autres lignes :<span style="mso-spacerun: yes;"> </span>“J’écris un manifeste et je ne veux rien, je
dis pourtant certaines choses, et je suis par principe contre les manifestes,
comme je suis aussi contre les principes... J’écris ce manifeste pour montrer
qu’on peut faire les actions opposées ensemble, dans une seule fraîche
respiration ; je suis contre l’action ; pour la continuelle
contradiction, pour l’affirmation aussi, je ne suis ni pour ni contre et je
n’explique car je hais le bon sens... Il y a une littérature qui n’arrive
jusqu’à la masse vorace. Œuvre des créateurs, sortie d’une vraie nécessité de
l’auteur, et pour lui-même. Connaissance d’un suprême égoïsme, où les lois
s’étiolent. Chaque page doit exploser, soit par le sérieux profond et lourd, le
tourbillon, le vertige, le nouveau, l’éternel, par la blague écrasante, par
l’enthousiasme des principes ou par la façon d’être imprimée. Voilà un monde
chancelant qui fuit, fiancé aux grelots de la gamme infernale, voilà de l’autre
côté : des hommes nouveaux.” »</span></span><span style="color: black; font-family: Georgia; font-size: 16.5pt; mso-bidi-font-family: "Times New Roman"; mso-bidi-font-size: 13.5pt;"><o:p></o:p></span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif; font-size: large;">
</span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;">
<!--[if !supportEmptyParas]--><span style="font-family: Verdana, sans-serif;"><span style="font-size: large;"> <!--[endif]--><o:p></o:p></span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;"><span style="font-size: large;">
</span><span class="font10"><span style="color: black; font-family: Georgia; font-size: small; mso-ansi-language: FR; mso-bidi-font-family: "Times New Roman"; mso-bidi-font-size: 10.0pt; mso-bidi-language: AR-SA; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">Henry Miller, <em>Tropique du Capricorne</em> (1939).</span></span></span></div>
<br /></div>
Fabrice Lefaixhttp://www.blogger.com/profile/11403480172939232776noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-13547725.post-30822725050559585402013-05-23T13:19:00.000+02:002013-05-23T13:24:19.064+02:00Vacances studieuses pour Georges Auric<div dir="ltr" style="text-align: left;" trbidi="on">
<div dir="ltr" style="text-align: left;" trbidi="on">
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgk90c-hplj1xH5o76RITdioNINKzlSPSVfGul8sl-LlUBgJLzc126i6lCnFnUzEJ8XL7eHZCtZ1q7P9LqBs5pquDqtYami1e5GO1Oxzgd6hypI7klWy67aBBs_Trq97c610TW5/s1600/Auric,+Cocteau,+Radiguet+au+Piquey+by+Jean+Hugo,+1923,+dessin+au+crayon,+coll.+Jean+Hugo1.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="201" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgk90c-hplj1xH5o76RITdioNINKzlSPSVfGul8sl-LlUBgJLzc126i6lCnFnUzEJ8XL7eHZCtZ1q7P9LqBs5pquDqtYami1e5GO1Oxzgd6hypI7klWy67aBBs_Trq97c610TW5/s400/Auric,+Cocteau,+Radiguet+au+Piquey+by+Jean+Hugo,+1923,+dessin+au+crayon,+coll.+Jean+Hugo1.jpg" width="400" ya="true" /></a></div>
<br />
<div style="text-align: center;">
<span style="font-family: "Trebuchet MS", sans-serif; font-size: x-small;"><strong>Dessin au crayon de Jean Hugo (1923)</strong></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;">« C’est pendant nos « vacances » du Piquey que j’ai, avec quelle joie au contraire, « tapé » <em>le Bal du comte d’Orgel</em>. Je n’étais point un virtuose de la machine à écrire, pour dire vrai un détestable dactylographe. Par ma faute, notre travail devenait souvent d’une longueur qui risquait d’apparaître désespérante. Je n’ose me représenter ce que pouvait légitimement en penser Radiguet. Quant à moi, je me réjouissais à la fin de chaque page, ne demandant qu’à commencer la suivante. »</span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;"></span></div>
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;"><div style="text-align: justify;">
<br /></div>
</span><br />
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;">Georges Auric, Quand j’étais là, Grasset, 1979, p. 147.</span></div>
</div>
<br /></div>
Fabrice Lefaixhttp://www.blogger.com/profile/11403480172939232776noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-13547725.post-8514576272010492602013-03-04T15:00:00.003+01:002013-03-04T15:00:23.877+01:00« Et voilà. Je me sens un peu responsable. »<div dir="ltr" style="text-align: left;" trbidi="on">
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhZvAUnU_rUv_Uc4mHFPaFMSO-ppFkFnjT9eRcallDYbM8BDRg3S6Ba_fM8X1L8j3H9zqXMSHm-sJaidr_voiNXt2OAqZlw3FsphfpC0An9MfLCnajSEUUWXYbKeRY3Tjnj6q5P/s1600/RIGO.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="400" jsa="true" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhZvAUnU_rUv_Uc4mHFPaFMSO-ppFkFnjT9eRcallDYbM8BDRg3S6Ba_fM8X1L8j3H9zqXMSHm-sJaidr_voiNXt2OAqZlw3FsphfpC0An9MfLCnajSEUUWXYbKeRY3Tjnj6q5P/s400/RIGO.jpg" width="277" /></a></div>
<div style="text-align: center;">
<br /></div>
<div style="text-align: center;">
<br /></div>
<div style="text-align: center;">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;">LE SUICIDE DE JACQUES RIGAUT </span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;"></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;"><br /></span></div>
<div style="text-align: center;">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;">7 novembre *</span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;"><br /></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;">À peine Jacques-Émile Blanche venait-il de m’annoncer la nouvelle que je vois apparaître Drieu :</span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;"><br /></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;">— Mourir du désespoir de ne pouvoir être un écrivain, c’est un beau drame ! Je n’aurais jamais cru Rigaut capable d’un tel courage. Peut-être était-il né pour l’action et ne le savait-il pas ? C’est une action de se suicider... Ai-je précipité le dénouement lors de la dernière visite que je lui fis ? J’avisai sur sa table de chevet quelques papiers et comme son regard m’interrogeait : « Pas la peine, n’insistez pas, vous ne pourrez jamais écrire. » Et voilà. Je me sens un peu responsable.</span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;"><br /></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;">C’est d’après ce pauvre garçon que Drieu créa le personnage de Gonzagues dans : La Valise vide, la meilleure nouvelle de Plainte contre Inconnu, et qui fit le succès subit du premier livre en prose, uniquement littéraire, qu’il publiait. Je vois Drieu frappé de cette mort de l’homme, de l’ami, et à la fois embarrassé soudain comme s’il devait dans ses bras prendre le personnage que son obsession, sa mémoire et la fiction ont mis naguère artistement au jour et qui, lui, continue de vivre. En 1921, j’avais connu Jacques Rigaut quand il tournait autour de Drieu, sachant qu’il l’intéressait et que rien n’amusait davantage le moraliste que de condamner un de ses amis ; je le vis ensuite assez flatté de se reconnaître dans la nouvelle de Drieu, ayant d’ailleurs tout fait pour y entrer et affectant d’offrir, puis de taire, quelques secrets nouveaux sur sa personne avec une incroyable forfanterie, lorsque arrivant quelque part, il y trouvait son biographe et qu’on louait celui-ci d’avoir épuisé son sujet. Drieu se rappelait le manège.</span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;"><br /></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;">Pour moi, depuis longtemps je l’avais perdu de vue. Il avait fini par se marier ; une Américaine divorcée avec deux enfants. Sentimental, il joua la comédie du monsieur qui ne croit pas à ces balivernes. Selon Drieu, il la rendit malheureuse. Encore plus malheureux qu’elle, il l’attendait ; elle tardait à revenir ; il crut qu’elle ne reviendrait plus, et, comme l’inspiration littéraire, elle aussi, surtout elle, ne manifestait pas davantage, il s’est tué d’un coup de revolver. Et sa mère vivait, il avait une mère !</span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;"><br /></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;">— Les surréalistes, m’a dit Drieu en partant, en feront un saint de leur Église. Ils l’en avaient chassé avec des injures.</span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;"><br /></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;"><br /></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;"><br /></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;">* Jacques Rigaut s’est suicidé le 6 novembre 1929.</span></div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;">Roger Martin du Gard, <em>Les Mémorables 1918-1945</em>, Gallimard, 1999, pp. 712-713.</span></div>
<br />
<div align="justify">
</div>
</div>
Fabrice Lefaixhttp://www.blogger.com/profile/11403480172939232776noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-13547725.post-21391590650912536592013-02-03T22:10:00.000+01:002013-02-03T22:21:54.686+01:00Clément Pansaers à Jean Crotti et Suzanne Duchamp<div dir="ltr" style="text-align: left;" trbidi="on">
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhy2l5SDS1wneqAVM0q8lZnOpEa5sx6iZatk-_WT5H76iqEdZQ_hez4VQTjgAQt4539V34-YjIjk0GTafa_Z7t0evmV4Pnt8RP06ahF3yl8r88mgqHIMDJWpFfk-ve8WeW0GGxJ/s1600/Extrait+lettre+du+18.09.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" ea="true" height="227" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhy2l5SDS1wneqAVM0q8lZnOpEa5sx6iZatk-_WT5H76iqEdZQ_hez4VQTjgAQt4539V34-YjIjk0GTafa_Z7t0evmV4Pnt8RP06ahF3yl8r88mgqHIMDJWpFfk-ve8WeW0GGxJ/s400/Extrait+lettre+du+18.09.jpg" width="400" /></a></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<br /></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<span style="font-family: Georgia; mso-ansi-language: FR; mso-bidi-font-family: 'Times New Roman'; mso-bidi-language: AR-SA; mso-fareast-font-family: 'Times New Roman'; mso-fareast-language: FR;"><span style="font-family: Georgia, "Times New Roman", serif; font-size: x-small;">© Jean Crotti papers, 1913-1973, bulk 1913-1961. </span></span></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<span style="font-family: Georgia; mso-ansi-language: FR; mso-bidi-font-family: 'Times New Roman'; mso-bidi-language: AR-SA; mso-fareast-font-family: 'Times New Roman'; mso-fareast-language: FR;"></span><span lang="EN" style="font-family: Georgia; mso-ansi-language: EN; mso-bidi-font-family: 'Times New Roman'; mso-bidi-language: AR-SA; mso-fareast-font-family: 'Times New Roman'; mso-fareast-language: FR;"><span style="font-family: Georgia, "Times New Roman", serif; font-size: x-small;">Archives of American Art, Smithsonian Institution</span></span></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<br /></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: justify;">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;">Dépositaire d’un fonds Crotti particulièrement riche, les </span><a href="http://www.aaa.si.edu/collections/jean-crotti-papers-7559/more#colldesc" target="_blank"><strong><span style="color: red; font-family: Verdana, sans-serif;">Archives of American Art, Smithsonian Institution</span></strong></a><span style="font-family: Verdana, sans-serif;">, proposent la consultation en ligne d’un nombre considérable de documents numérisés. On pense à ce que pourraient proposer, sur le même mode, les Bibliothèques Kandinski et Jacques Doucet, pour ne citer qu’elles…</span></div>
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;"></span><br />
<br />
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;">De ce fonds, je propose ici la retranscription d’une lettre, sans doute inédite, de Clément Pansaers à Jean Crotti et Suzanne (Duchamp) Crotti. Écrite en mai 1922, cette lettre dit assez la détresse et la misère du poète. </span></div>
<br />
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;">Bronia Perlmutter : « Notre seul souci c’était de savoir comment trouver de l’argent pour se nourrir et payer son loyer ! (…) le problème était quotidien et tournait jusqu’à l’obsession, pour presque tous les artistes. Non, la vie à Montparnasse, ce n’était pas cette fête perpétuelle à laquelle veulent nous faire croire les livres qu’on publie aujourd’hui sur les Années folles ! » </span><span style="font-family: Verdana, sans-serif;"><strong><span style="color: red;">[<span style="mso-ansi-language: FR; mso-bidi-font-family: 'Times New Roman'; mso-bidi-language: AR-SA; mso-fareast-font-family: 'Times New Roman'; mso-fareast-language: FR;"><a href="http://dadaparis.blogspot.fr/2013/02/le-dernier-amour-de-raymond-radiguet.html" target="_blank"><span style="color: red;">Pierre Barillet. <i>Bronia, dernier amour de Raymond Radiguet. Un entretien avec Bronia Clair.</i> Ed. La tour verte, coll. Etats d'âme, Grandvilliers, 2012.</span></a><span style="color: red;">]</span></span></span></strong></span></div>
<br />
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;">Clément Pansaers : « (…) car mon bilan se dresse ainsi : plus de domicile en sortant de l’hôpital, plus un sou, plus d’emploi – et piètre santé. »</span></div>
<br />
<div style="text-align: center;">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;">@</span></div>
<br />
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;">Voici :</span><br />
<br />
<div style="text-align: right;">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;">C. Pansaers </span></div>
<div style="text-align: right;">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;"></span></div>
<div style="text-align: right;">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;">Hôpital de la Charité</span></div>
<div style="text-align: right;">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;">(Salle Royer n° 29)</span></div>
<div style="text-align: right;">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;">Rue Jacob</span></div>
<div style="text-align: right;">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;">Paris, le 31/5– 22</span></div>
<div style="text-align: right;">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;"></span><br />
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;"><br /></span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;"><br /></span></div>
<div style="text-align: left;">
<br />
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;">Chère Madame </span></div>
<div style="text-align: right;">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;"></span></div>
<div>
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;"></span></div>
<div style="text-align: right;">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;"></span></div>
<div>
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;"></span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;">Cher Ami</span></div>
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;"></span><br />
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;"><br /></span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;">J’ai tardé de vous écrire et de vous remercier, mon cher Crotti, plutôt parce que je n’avais pas de timbre, que par négligence ! </span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;">Mon vis-à-vis, un Russe sentimental et triste comme moi, par intuition peut-être, vient de me faire cadeau de quelques “Semeuses”.</span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;"></span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;"></span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;">Mon état général semble s’améliorer. La radiothérapie me fait du bien – cependant qu’écrire une lettre me met dans un état de chaleur [1 mot illisible] insupportable –</span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;"></span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;">Et je suis fatigué après avoir fait cent pas.</span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;"></span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;">La plaie (suite de l’opération à l’aine, ne s’est pas encore cicatrisée – Et voilà 3 semaines.</span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;"></span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;">Je compte aller à la campagne aussitôt que je vais mieux par l’aide (de) l’œuvre du <u>retour à la terre</u> qui procure des emplois à la campagne – car mon bilan se dresse ainsi : plus de domicile en sortant de l’hôpital, plus un sou, plus d’emploi – et piètre santé.</span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;"></span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;">Ma femme vient de s’engager femme de chambre et mon fils est en pension chez des Sœurs. </span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;"></span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;">Je suis très démoralisé – mais je fais des efforts pour me remettre dans un état actif !</span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;"></span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;">Et j’espère.</span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;"></span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;">Je compte écrire un petit ouvrage et vous le dédier – [<u>St Jole</u>] [ ?]</span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;"></span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;">Je viens de relire <u>De profundis</u> de Wilde. [1 mot illisible] je l’ai trouvé [banal] [ ?] – l’atmosphère de l’hôpital est prison, abattoir, bagne, tout réuni – lugubre ! –</span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;"></span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;">On zigouille les individus – plutôt de les guérir, au profit de la science –</span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;"></span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;">L’opération que j’ai subie est aussi un peu cela, car j’attends vainement les résultats et le traitement en conséquence –</span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;"></span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;">Enfin voilà – tout cela est bien triste ! –</span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;"></span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;">Je vous souhaite une <u>bonne</u> santé ! –</span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;"><br /></span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;">Et au plaisir de recevoir de vos nouvelles ou de vous voir, agréez, mes chers amis, mes salutations bien cordiales. </span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;"><br /></span></div>
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;"></span><br />
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;">C. Pansaers</span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;"><br /></span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;"><br /></span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;">[Jean Crotti papers. Archives of American Art, Smithsonian Institution.</span></div>
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;"><br /></span><span style="font-family: Verdana, sans-serif;"><br /></span><br />
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;">Series 2 : Correspondence, 1916-1961 (Box 1 ; Folder 33)]</span></div>
<br />
<br />
<br />
<br />
<div style="text-align: center;">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;">@</span></div>
<div style="text-align: center;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;">Pour information, </span><a href="http://www.chemindefer.org/catalogue/styled/l-auteur-clement-pansaers/l-auteur-clement-pansaers.html" target="_blank"><span style="font-family: Verdana, sans-serif;">"<strong><span style="color: red;">Novénaire de l'attente"</span></strong></span></a><span style="font-family: Verdana, sans-serif;"> (paru pour la première fois en volume aux Editions du Chemin de Fer) est toujours disponible </span><a href="http://www.chemindefer.org/catalogue/styled/le-novenaire-de-l-attente.html" target="_blank"><strong><span style="color: red; font-family: Verdana, sans-serif;">ici</span></strong></a><span style="font-family: Verdana, sans-serif;">.</span></div>
</div>
</div>
Fabrice Lefaixhttp://www.blogger.com/profile/11403480172939232776noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-13547725.post-42050163523018276532013-02-02T01:29:00.004+01:002013-02-02T02:41:22.741+01:00M. Jean Cocteau. Le "bluff" sur le moi<div dir="ltr" style="text-align: left;" trbidi="on">
<div dir="ltr" style="text-align: left;" trbidi="on">
<div dir="ltr" style="text-align: justify;" trbidi="on">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;">Les portraits-charge de Jean Cocteau sont nombreux. Celui-ci est peu connu et assez exquis. Je viens de le trouver en passant en revue les 3000 documents qu'on peut trouver dans le CD Rom "Jean Cocteau, unique et multiple" paru il y a peu aux Editions l'Entretemps. Pour renouer avec l'une des vocations initiales de ce blog, on trouvera ci-après la fidèle retranscription de cet article, agrémenté de documents qui m'ont paru pertinents. </span><br />
<br /></div>
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<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjC2kQdCkMx6UvmCsbkGOKELIqFi_ddLBkJ7o_dBJlazFyHHiM63WaGUMMdxBWsb9G6hsGzMz7LncfzpvwgA43phRajcmYHfXsCIzVHVKMhYis8D0jjDvSwtB7LaDSdCza2FiFG/s1600/9782355391484.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="400" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjC2kQdCkMx6UvmCsbkGOKELIqFi_ddLBkJ7o_dBJlazFyHHiM63WaGUMMdxBWsb9G6hsGzMz7LncfzpvwgA43phRajcmYHfXsCIzVHVKMhYis8D0jjDvSwtB7LaDSdCza2FiFG/s400/9782355391484.jpg" width="291" /></a></div>
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<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh7Q8c0bKTTezct4adqCQKraqbY8DgAO7p5sXao8Ouwxi_zq6uUoDHzJjpLLP7udt7sDAZbcwrTtmhqExVdcoyNXXK0ftA19jwNMmrglrq1KHIFJgjBScIFW4Bh628-522GCyBI/s1600/Le+bluff+sur+le+moi+-+Fantasio%252C+sept.+1924..jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="400" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh7Q8c0bKTTezct4adqCQKraqbY8DgAO7p5sXao8Ouwxi_zq6uUoDHzJjpLLP7udt7sDAZbcwrTtmhqExVdcoyNXXK0ftA19jwNMmrglrq1KHIFJgjBScIFW4Bh628-522GCyBI/s400/Le+bluff+sur+le+moi+-+Fantasio%252C+sept.+1924..jpg" width="289" /></a></div>
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<br /></div>
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<span style="font-family: Georgia, "Times New Roman", serif; font-size: x-small;"><strong>Le "bluff" sur le moi - Dessin de Barrère - <em>Fantasio</em>, septembre 1924</strong></span></div>
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<span style="font-family: Georgia, "Times New Roman", serif; font-size: x-small;"><strong><div dir="ltr" style="text-align: left;" trbidi="on">
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</strong></span><br />
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<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjWgDonZovWDlDz3gBJ8R759UYddQUIABuR23zLMUpi7p9ZHgd8l358WzZW0DnDNpcmOByjX8h4-L26BL84rHRF2KpcSi77T1zVeebUL9PZgaN0Ne1aHU7Lu5cVm4MLDy5OaGyZ/s1600/T%25C3%25AAte+de+Turc+-+Fantasio%252C+sept.+1924..jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="400" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjWgDonZovWDlDz3gBJ8R759UYddQUIABuR23zLMUpi7p9ZHgd8l358WzZW0DnDNpcmOByjX8h4-L26BL84rHRF2KpcSi77T1zVeebUL9PZgaN0Ne1aHU7Lu5cVm4MLDy5OaGyZ/s400/T%25C3%25AAte+de+Turc+-+Fantasio%252C+sept.+1924..jpg" width="289" /></a></div>
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<br /></div>
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<strong><span style="font-family: Georgia, "Times New Roman", serif; font-size: x-small;">"M. Jean Cocteau" par Bing, <em>Fantasio</em>, septembre 1924</span></strong></div>
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<br /></div>
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<br /></div>
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<span style="font-family: Verdana, sans-serif;"> « Quel est donc ce petit jeune homme qui vient de m’appeler « cher collègue » ? demandait un jour Catulle Mendes, dans un salon littéraire fort connu. </span></div>
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<span style="font-family: Verdana, sans-serif;"></span></div>
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<span style="font-family: Verdana, sans-serif;"><br /></span></div>
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<span style="font-family: Verdana, sans-serif;"> — C’est M. Jean Cocteau », lui fut-il répondu. </span></div>
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<span style="font-family: Verdana, sans-serif;"><br /></span></div>
<div dir="ltr" style="text-align: justify;" trbidi="on">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;"> À cette époque Jean Cocteau avait dix-huit ans. Quinze ans ont passé, mais le physique singulier de l’adolescent d’alors n’a guère changé ; il est mince et souple comme un roseau pensant. Ses yeux brillent, malicieux, sous un front baudelairien, et sa chevelure se dresse comme celle d’un clown musical. Il a l’air d’un étudiant, dont la mère nouerait la cravate tous les matins...</span></div>
<div dir="ltr" style="text-align: justify;" trbidi="on">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;"> M. Jean Cocteau a deux réputations : l’une qui est exécrable et l’autre qui est enthousiaste, il joue des deux avec la nonchalante désinvolture d’un enfant gâté, et il serait difficile de préciser laquelle chatouille le plus agréablement son amour-propre. La première lui donne l’estime des petits jeunes gens aux mains gantées d’antilope, et la seconde lui apporte, avec l’enthousiasme véhément de pas mal de vieilles dames tumultueuses, la considération attendrie, d’un éditeur dernier cri, qui ne jure que par lui et l’a pris pour arbitre des chefs-d’œuvre.</span></div>
<div dir="ltr" style="text-align: justify;" trbidi="on">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;"> M. Jean Cocteau, malgré qu’il n’ait encore que trente-trois automnes, se prend pour un grand homme et il évite avec un méticuleux scrupule de changer de silhouette : petit chapeau gris clairon canotier ridiculement étroit, manteau très court, gants tricotés. Le soir, un sombrero remplace parfois le chapeau gris, et une cape noire, le manteau très court. Les gants restent les mêmes : blancs ou bleu foncé. </span></div>
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<br /></div>
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<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiQ1zrHxdUwlTFpmYeXoT3WMO3RP0Py7Y5eYUWwGSGd8f7W8CNE6JOA6p6RWhyphenhyphenfiNL22sJYXs2Qe2ZBygasqERfojklpKb-jCGJBQAGApOXS90cOh9gwGuVuEyKfu-HxvzDVOaa/s1600/Cocteau+vers+1924.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" ea="true" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiQ1zrHxdUwlTFpmYeXoT3WMO3RP0Py7Y5eYUWwGSGd8f7W8CNE6JOA6p6RWhyphenhyphenfiNL22sJYXs2Qe2ZBygasqERfojklpKb-jCGJBQAGApOXS90cOh9gwGuVuEyKfu-HxvzDVOaa/s320/Cocteau+vers+1924.jpg" width="211" /></a></div>
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<br /></div>
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<strong><span style="font-family: Georgia, "Times New Roman", serif; font-size: x-small;">J. Cocteau par Man Ray vers 1924</span></strong><br />
<br />
<div align="justify">
<span style="font-family: Arial, Helvetica, sans-serif;"><span style="mso-ansi-language: FR; mso-bidi-font-size: 10.0pt; mso-bidi-language: AR-SA; mso-fareast-font-family: 'Times New Roman'; mso-fareast-language: FR;"> <span style="font-family: Verdana, sans-serif; mso-ansi-language: FR; mso-bidi-font-size: 10.0pt; mso-bidi-language: AR-SA; mso-fareast-font-family: 'Times New Roman'; mso-fareast-language: FR;">Les Britanniques et les Américains prennent facilement Jean Cocteau pour le propriétaire du <i>Bœuf sur le toit</i> et ils l’y cherchent, serviette en main. Pourtant, il n’est que le client de la maison. À la vérité, il s’y était perdu un soir, désœuvré, heureux de n’y rencontrer personne. Il s’amusa, pour tromper son ennui, à dessiner sur tous les murs. Le père Moïse </span></span><strong></strong></span></div>
<br /></div>
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<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh7G-RQw238cnGKWDBL5n8dgBMVBFOSakpNb8gZiWCwB9o6aPd9aTXM1Pzar1LrZoOTJIm4dVrQFMOpqH_G7KT3T3uNbQUor0OJvWXgS95vAkHkYM0mczjz3gcHScNaSm-U1Fe3/s1600/Moys%C3%A8s.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" ea="true" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh7G-RQw238cnGKWDBL5n8dgBMVBFOSakpNb8gZiWCwB9o6aPd9aTXM1Pzar1LrZoOTJIm4dVrQFMOpqH_G7KT3T3uNbQUor0OJvWXgS95vAkHkYM0mczjz3gcHScNaSm-U1Fe3/s320/Moys%C3%A8s.jpg" width="209" /></a></div>
<br />
<strong><span style="font-family: Georgia, "Times New Roman", serif; font-size: x-small;">Louis Moysès par Man Ray vers 1928 </span></strong><br />
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<div dir="ltr" style="text-align: justify;" trbidi="on">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;">patron du lieu, laissa faire son original client. Il en fut récompensé : deux jours après cette aventure, les petits littéraires, les jeunes gens du dernier bateau, les représentants de la vieille France dont les noms finissent en ski, ska ou skof, accouraient en foule.</span></div>
<div dir="ltr" style="text-align: left;" trbidi="on">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;"></span><br /></div>
<div dir="ltr" style="text-align: justify;" trbidi="on">
<br /></div>
<div dir="ltr" style="text-align: justify;" trbidi="on">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;"> Jean Cocteau a donc tous les droits dans la maison. À ses heures de fantaisie, il lui arrive d’y remplacer à l’orchestre tel nègre jouant de la flûte ou du banjo. Il a un talent tout particulier de musicien excentrique, et il pousse, en grattant son banjo, des miaulements de chat en rut d’une violente et mystérieuse mélancolie... Un soir, la furia de son jeu fut telle qu’elle fit dire à une charmante artiste, habituée de la maison : « Ce n’est pas de l’amour que j’ai pour lui, c’est de la prostitution ».</span></div>
<div dir="ltr" style="text-align: justify;" trbidi="on">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;"> Mais Jean Cocteau s’est lassé de cette maison, banale à force et où il y avait, le soir, trop de danseuses troublantes. Il essaya, l’an passé, de lancer un petit bar intime bien à lui, aux tentures vert pomme et canari. On y buvait, sur d’étranges sièges à forme de calices, d’étranges cocktails. Il rêva d’y mêler harmonieusement les liqueurs et la parfumerie, d’y boire du marc de lilas.</span></div>
<div dir="ltr" style="text-align: justify;" trbidi="on">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;"> M. Cocteau est redevenu sérieux. N’est-il pas chef d’école et poète de première grandeur, quoique prosaïquement né à Maisons-Laffitte, au contraire de tant de poètes ! </span></div>
<div dir="ltr" style="text-align: justify;" trbidi="on">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;"> Incontestablement doué à merveille, écrivant à volonté un mot d’esprit ou une ânerie, quelquefois les deux ensemble, il eut le tort – d’autres disent la chance – de n’avoir pas grand’chose à faire dans la vie.</span></div>
<div dir="ltr" style="text-align: justify;" trbidi="on">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;"> La chambre qu’il occupe dans l’appartement maternel de la rue d’Anjou n’offre nullement l’habituel fouillis qui laisse deviner qu’une femme passe quelquefois par là... Pas de bibelots, pas de tableaux de maîtres, pas de coussins, pas de divan... Jean Cocteau a toutes ces fadaises en horreur : il avoue préférer caresser un ours en peluche qu’un sein de femme. </span></div>
<div dir="ltr" style="text-align: justify;" trbidi="on">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;"> Mais une vieille mappemonde se balance au lustre ; des pipes s’accrochent au mur ; des faux-cols peints par Picasso, le grand familier de la maison, traînent un peu partout ; une mandoline minuscule dort sur un tabouret, et, à la place d’honneur, trône un bateau chinois</span></div>
<div dir="ltr" style="text-align: left;" trbidi="on">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;"><br /> </span></div>
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<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgkxqlDeW7JCmUqAYDJ_CZgPq4wIzI6TxklH4Ce2lDK4xZly4xpcxW8locfmQs0Nd-HFgNx6EoIlsX634Og-thXN-1WJuejK5_-waBVn55zGGBsnh8MHAs8lluXtib97BkvdxSh/s1600/Bateau+ivre+1921+Man+Ray.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" ea="true" height="235" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgkxqlDeW7JCmUqAYDJ_CZgPq4wIzI6TxklH4Ce2lDK4xZly4xpcxW8locfmQs0Nd-HFgNx6EoIlsX634Og-thXN-1WJuejK5_-waBVn55zGGBsnh8MHAs8lluXtib97BkvdxSh/s320/Bateau+ivre+1921+Man+Ray.jpg" width="320" /></a></div>
<div dir="ltr" style="text-align: left;" trbidi="on">
<br /></div>
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<span style="font-family: Georgia, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: x-small;"><strong>J. Cocteau par Man Ray 1921</strong></span></span></div>
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<br /></div>
<div dir="ltr" style="text-align: center;" trbidi="on">
<br /></div>
<div dir="ltr" style="text-align: justify;" trbidi="on">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;">travaillé avec une extraordinaire minutie... Sur les murs, des notes au crayon, qui se poursuivent, s’emmêlent, se chevauchent, s’enroulent autour des dessins de Marie Laurcncin et de Picasso... Dans un coin, la table de travail : une planche sur deux tréteaux.</span></div>
<div dir="ltr" style="text-align: center;" trbidi="on">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;"></span></div>
<div dir="ltr" style="text-align: justify;" trbidi="on">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;"> Il est assez difficile de démêler ses théories artistiques. On pourrait, par instant, le croire délicieusement humoriste. Écoutez son beau programme : Place au feu d’artifice des mots sans suite, quelquefois calembouresques ! Place aux états d’âme d’esthètes aux tourments stylisés ! »</span></div>
<div dir="ltr" style="text-align: justify;" trbidi="on">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;"> Parmi ces révolutionnaires, M. Cocteau paraît le plus malin. C’est un dilettante aimable qui s’amuse. </span></div>
<div dir="ltr" style="text-align: justify;" trbidi="on">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;"> Malgré de longues biographies qu’on lui prodigue, son bagage est mince. Adolescent, il chantait une dame :</span></div>
<div dir="ltr" style="text-align: center;" trbidi="on">
<br /></div>
<div dir="ltr" style="text-align: center;" trbidi="on">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;">J’étouffais mes désirs cuisants</span></div>
<div dir="ltr" style="text-align: center;" trbidi="on">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;">Dans votre toison d’alezane ;</span></div>
<div dir="ltr" style="text-align: center;" trbidi="on">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;">J’étais honteux de mes seize ans</span></div>
<div dir="ltr" style="text-align: center;" trbidi="on">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;">Et vous fière de vos Cézanne.</span></div>
<div dir="ltr" style="text-align: center;" trbidi="on">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;">Nous allions chez Rumpelmayer</span></div>
<div dir="ltr" style="text-align: center;" trbidi="on">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;">Siroter des boissons glacées</span></div>
<div dir="ltr" style="text-align: center;" trbidi="on">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;">Et je suçais votre cuiller</span></div>
<div dir="ltr" style="text-align: center;" trbidi="on">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;">Pour y surprendre vos pensées...</span></div>
<div dir="ltr" style="text-align: center;" trbidi="on">
<br /></div>
<div dir="ltr" style="text-align: center;" trbidi="on">
<br /></div>
<div dir="ltr" style="text-align: justify;" trbidi="on">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;"> Puis Cocteau s’exerce et il proclame : « Ma faiblesse fut de croire que les hommes étaient intelli-gents ».</span></div>
<div dir="ltr" style="text-align: justify;" trbidi="on">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;"> <em>Le Potomak</em>, œuvre de truculence à la Jarry, plaisamment illustrée, promet un délicieux humoriste. Mais le « Maître », au lieu de faire vraiment de l’humour, se répand en préfaces, en plaquettes, particulièrement pour louer les musiciens « inharmoniques » dont les fausses notes le ravissent.</span></div>
<div dir="ltr" style="text-align: center;" trbidi="on">
<br /></div>
<div dir="ltr" style="text-align: center;" trbidi="on">
<br />
<div dir="ltr" style="text-align: left;" trbidi="on">
</div>
<div class="separator" dir="ltr" style="clear: both; text-align: center;" trbidi="on">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh2Kw-Zb9dTxI1RzAOlMriEGnIFEF97Tm-3wG2MiYnu2CvJk3NtSzxh8lwSg68WI4gbAEMnX6sBiCxKfPkktup3LrUNTvrEFknH2kuzcjgqzjBS3GhYCbRxMWndnLoeHszPwcCD/s1600/22+juin+1921,+carte+postale+archives+D.+Milhaud,+G.+Tailleferre,+F.+Poulenc,+A.+Honegger,+D.+Milhaud,+J.+Cocteau,+G.+Auric.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" ea="true" height="205" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh2Kw-Zb9dTxI1RzAOlMriEGnIFEF97Tm-3wG2MiYnu2CvJk3NtSzxh8lwSg68WI4gbAEMnX6sBiCxKfPkktup3LrUNTvrEFknH2kuzcjgqzjBS3GhYCbRxMWndnLoeHszPwcCD/s320/22+juin+1921,+carte+postale+archives+D.+Milhaud,+G.+Tailleferre,+F.+Poulenc,+A.+Honegger,+D.+Milhaud,+J.+Cocteau,+G.+Auric.jpg" width="320" /></a></div>
<div dir="ltr" style="text-align: left;" trbidi="on">
<br /></div>
<div dir="ltr" style="text-align: left;" trbidi="on">
<strong><span style="font-family: Georgia, "Times New Roman", serif; font-size: x-small;">Le groupe des Six. 22 juin 1921, carte postale. D. Milhaud, G. Tailleferre, F. Poulenc, A. Honegger, </span></strong></div>
<div dir="ltr" style="text-align: center;" trbidi="on">
<strong><span style="font-family: Georgia, "Times New Roman", serif; font-size: x-small;">D. Milhaud, J. Cocteau, G. Auric</span></strong></div>
<div dir="ltr" style="text-align: center;" trbidi="on">
<br />
<br />
<div align="justify">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;">En 1923, le poète fait des épigrammes :</span></div>
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;"></span><br />
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;"><br /></span><span style="font-family: Verdana, sans-serif;">Le voilà donc, celui qui change de langage</span><br />
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;">Comme de caneçon :</span><br />
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;">Naguère encor, l’art nègre était tout son bagage,</span><br />
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;">Dada ton canasson !</span><br />
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;"><br /></span>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;"> Car un drame a passé sur sa vie : Jean Cocteau s’est brouillé avec les "dadas" :</span></div>
</div>
<div dir="ltr" style="text-align: left;" trbidi="on">
</div>
<div class="separator" dir="ltr" style="clear: both; text-align: center;" trbidi="on">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgwPPpnYCPC9ZhrJ2-qVIfo6kZ9tjYuVZdPfCF7vnRdQ0NAKv6scmQNexFA7QQFTJz8SRbD0dNoPgRIS8J9ZeQPuuTRnCGuvE2BztsaTkImJmn86ORrAoCkeOm184Bka0b_NoSW/s1600/Cocteau+Lettre+%C3%A0+Picabia+reproduite+dans+Cannibale+1001.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" ea="true" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgwPPpnYCPC9ZhrJ2-qVIfo6kZ9tjYuVZdPfCF7vnRdQ0NAKv6scmQNexFA7QQFTJz8SRbD0dNoPgRIS8J9ZeQPuuTRnCGuvE2BztsaTkImJmn86ORrAoCkeOm184Bka0b_NoSW/s320/Cocteau+Lettre+%C3%A0+Picabia+reproduite+dans+Cannibale+1001.jpg" width="234" /></a></div>
<div dir="ltr" style="text-align: left;" trbidi="on">
<div align="right">
</div>
<div style="text-align: center;">
<strong><span style="font-family: Georgia, "Times New Roman", serif; font-size: x-small;">Lettre de J. Cocteau à F. Picabia, reproduite (et retouchée) dans Cannibale n° I</span></strong></div>
<div style="text-align: center;">
<strong><span style="font-family: Georgia, "Times New Roman", serif; font-size: x-small;">(25 avril 1920, p. 12)</span></strong></div>
<br />
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;">son coup de génie a été de les suivre au temps où ils indignaient les gens sages et de les renier maintenant que sombre leur renommée.</span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;"></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;"> Les dadas, d’ailleurs, se vengèrent à leur façon... Un soir où Jean Cocteau – contrairement à ses habitudes – était parti pour quelque escapade nocturne, ils le firent passer pour mort ; c’est Mme de Noailles qui se fit, en toute innocence, la propagatrice de la nouvelle.</span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;"> Le théâtre tentait ce snob et il y donna quelques excentricités comme <em>Parade</em>, huée en 1915 **, applaudie en 1920,</span> </div>
</div>
<div dir="ltr" style="text-align: center;" trbidi="on">
<strong><div dir="ltr" style="text-align: center;" trbidi="on">
</div>
</strong><br />
<div dir="ltr" style="text-align: center;" trbidi="on">
</div>
<div dir="ltr" style="text-align: center;" trbidi="on">
</div>
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjee4qX2VDyMz_CSPMcltbTqlofTIq-4K0Zvm9X7Dz87OEl_KWqBuhOW7A24KiXLki_lPvhTUDMTfr9z9tfop7-Fyvh12CwVA6y3Ip_Nk7GE9j0zzAuVupt9w5anz3KDHV9rVKK/s1600/Cocteau+Lettre+%C3%A0+Picabia+et+photomontage+avec+le+cheval+de+Parade+sd.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" ea="true" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjee4qX2VDyMz_CSPMcltbTqlofTIq-4K0Zvm9X7Dz87OEl_KWqBuhOW7A24KiXLki_lPvhTUDMTfr9z9tfop7-Fyvh12CwVA6y3Ip_Nk7GE9j0zzAuVupt9w5anz3KDHV9rVKK/s320/Cocteau+Lettre+%C3%A0+Picabia+et+photomontage+avec+le+cheval+de+Parade+sd.jpg" width="230" /></a></div>
<div dir="ltr" style="text-align: center;" trbidi="on">
</div>
<div dir="ltr" style="text-align: center;" trbidi="on">
<strong><span style="font-family: Georgia, "Times New Roman", serif; font-size: x-small;">J. Cocteau Lettre à Picabia et photomontage avec le cheval de "Parade". </span></strong></div>
<div dir="ltr" style="text-align: center;" trbidi="on">
<strong><span style="font-family: Georgia, "Times New Roman", serif; font-size: x-small;">Bibliothèque J. Doucet. s.d.</span></strong></div>
<div dir="ltr" style="text-align: center;" trbidi="on">
<br /></div>
<div dir="ltr" style="text-align: center;" trbidi="on">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj8A-wb1E8Nyy8EvrISBqsL8B6KFSNvqKd0EDfG4nsLErM5JKXkGGQaXE926PSKmpfW9nYFvm27wSjb2Ij_LhPlTMz1k5-XQO1aWr8iWb2rBu45Dqm6MeIVL_O0gyntVIKayNrE/s1600/Photo+de+Parade+1917+avec+envoi+de+Cocteau+%C3%A0+Tzara+en+1919+(26.11.1919).jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" ea="true" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj8A-wb1E8Nyy8EvrISBqsL8B6KFSNvqKd0EDfG4nsLErM5JKXkGGQaXE926PSKmpfW9nYFvm27wSjb2Ij_LhPlTMz1k5-XQO1aWr8iWb2rBu45Dqm6MeIVL_O0gyntVIKayNrE/s320/Photo+de+Parade+1917+avec+envoi+de+Cocteau+%C3%A0+Tzara+en+1919+(26.11.1919).jpg" width="227" /></a></div>
<div dir="ltr" style="border-bottom: medium none; border-left: medium none; border-right: medium none; border-top: medium none; text-align: left;" trbidi="on">
<br /></div>
<div dir="ltr" style="text-align: center;" trbidi="on">
<strong><span style="font-family: Georgia, "Times New Roman", serif; font-size: x-small;">Envoi de J. Cocteau à T. Tzara en 1919 (26.11.1919)</span></strong></div>
<div dir="ltr" style="text-align: left;" trbidi="on">
<br /></div>
<div dir="ltr" style="text-align: justify;" trbidi="on">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;"><span style="mso-ansi-language: FR; mso-bidi-font-size: 10.0pt; mso-bidi-language: AR-SA; mso-fareast-font-family: 'Times New Roman'; mso-fareast-language: FR;"><em>les Mariés de la Tour Eiffel</em></span><span style="mso-ansi-language: FR; mso-bidi-font-size: 10.0pt; mso-bidi-language: AR-SA; mso-fareast-font-family: 'Times New Roman'; mso-fareast-language: FR;">, </span></span></div>
<div dir="ltr" style="text-align: left;" trbidi="on">
<br /></div>
<div class="separator" dir="ltr" style="clear: both; text-align: center;" trbidi="on">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjdFFbYtzuPWz6Av8kiXx3QK6r8YSu3HVG1x-4XbzoFXGMvZrT3SLzeMUAHR5zFlkWakevqpof-H0ZkolW_E8qdcwYyIMizBWlBmpAvg13aw2FeDGhtcX_wS4s9yZsPgqszQPM0/s1600/Le+banquet+des+Mari%C3%A9s+de+la+Tour+Eiffel,+juin+1921,+BNF,+dept+Musique,+archives+Poulenc.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" ea="true" height="237" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjdFFbYtzuPWz6Av8kiXx3QK6r8YSu3HVG1x-4XbzoFXGMvZrT3SLzeMUAHR5zFlkWakevqpof-H0ZkolW_E8qdcwYyIMizBWlBmpAvg13aw2FeDGhtcX_wS4s9yZsPgqszQPM0/s320/Le+banquet+des+Mari%C3%A9s+de+la+Tour+Eiffel,+juin+1921,+BNF,+dept+Musique,+archives+Poulenc.jpg" width="320" /></a></div>
<div dir="ltr" style="text-align: center;" trbidi="on">
<br /></div>
<div dir="ltr" style="text-align: center;" trbidi="on">
<strong><span style="font-family: Georgia, "Times New Roman", serif; font-size: x-small;">Le banquet des <em>Mariés de la Tour Eiffel</em>, juin 1921. BNF, dept Musique, archives F. Poulenc</span></strong>.</div>
<div dir="ltr" style="text-align: center;" trbidi="on">
<br /></div>
<div dir="ltr" style="text-align: center;" trbidi="on">
<br /></div>
<div dir="ltr" style="text-align: center;" trbidi="on">
<br /></div>
<div class="separator" dir="ltr" style="clear: both; text-align: center;" trbidi="on">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjZrLqYrWsdBgI6qiaKuRH0wJKAWFbuk7c0E9ex-l3fPHORasNRMWDsst94F8Rd5CCStk9XhAsBoBC3XGJX9Wszv8d9WVcvkv27CIx9ycVM9bgdbI6UHpDWlo-qU25WIOMzUVg0/s1600/Le+banquet+des+Mari%C3%A9s+de+la+Tour+Eiffel,+juin+1921,+BNF,+dept+de+Musique,+archives+Poulenc.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" ea="true" height="238" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjZrLqYrWsdBgI6qiaKuRH0wJKAWFbuk7c0E9ex-l3fPHORasNRMWDsst94F8Rd5CCStk9XhAsBoBC3XGJX9Wszv8d9WVcvkv27CIx9ycVM9bgdbI6UHpDWlo-qU25WIOMzUVg0/s320/Le+banquet+des+Mari%C3%A9s+de+la+Tour+Eiffel,+juin+1921,+BNF,+dept+de+Musique,+archives+Poulenc.jpg" width="320" /></a></div>
<div dir="ltr" style="text-align: center;" trbidi="on">
<br /></div>
<div dir="ltr" style="text-align: center;" trbidi="on">
<strong><span style="font-family: Georgia, "Times New Roman", serif; font-size: x-small;">Le banquet des Mariés de la Tour Eiffel, juin 1921. BNF, dept Musique, archives F. Poulenc.</span></strong></div>
<div dir="ltr" style="text-align: left;" trbidi="on">
</div>
<div dir="ltr" style="text-align: left;" trbidi="on">
</div>
<div dir="ltr" style="text-align: left;" trbidi="on">
</div>
<div dir="ltr" style="text-align: left;" trbidi="on">
</div>
<div dir="ltr" style="text-align: left;" trbidi="on">
</div>
<div dir="ltr" style="text-align: left;" trbidi="on">
<br /></div>
<div dir="ltr" style="text-align: justify;" trbidi="on">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;"><em>le Bœuf sur le toit</em>. Cette fois Cocteau supprime les visages, supprime les comédiens. Il n’emploie que des clowns cachés dans des têtes de carton et débitant n’importe quoi. Le sujet n’a aucune espèce d’importance. Ses disciples, car il en a, disent que c’est du « réalisme supérieur ».</span></div>
<div dir="ltr" style="text-align: justify;" trbidi="on">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;"></span></div>
<div dir="ltr" style="text-align: justify;" trbidi="on">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;"> Et pourtant, quand il veut redevenir sérieux, Jean Cocteau est intéressant avec son <em>Secret professionnel</em>, petit livre excellent. </span></div>
<div dir="ltr" style="text-align: center;" trbidi="on">
<br /></div>
<div dir="ltr" style="text-align: center;" trbidi="on">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg6wz_frsY4ohK_4p8QvH_QVoLBWTfjTmf1YJDDw02JH9bqOIEBCFGP_vI4O6eiHkoH3IKVYalRlNcqeTn6yiNe99OrdKj4RGmF7gQAYs-PpdxexnWoKZbGISNR96gVbKoH0Dxh/s1600/Le+secret+professionnel+-+couv.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" ea="true" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg6wz_frsY4ohK_4p8QvH_QVoLBWTfjTmf1YJDDw02JH9bqOIEBCFGP_vI4O6eiHkoH3IKVYalRlNcqeTn6yiNe99OrdKj4RGmF7gQAYs-PpdxexnWoKZbGISNR96gVbKoH0Dxh/s320/Le+secret+professionnel+-+couv.jpg" width="243" /></a> <br />
<div dir="ltr" style="text-align: left;" trbidi="on">
<br /></div>
<div dir="ltr" style="text-align: justify;" trbidi="on">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;">Il s’est payé le luxe de conférencier en Sorbonne et dit, en envoyant une pichenette sur son genou, que M. Jonnart, académicien, a moins de talent que lui.</span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;"></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;"> Cet aimable indolent, attaché au travail des autres, se fit exagérément le manager d’un tout jeune romancier qu’il enveloppa de trop de louanges. Quand ce débutant était venu le voir pour la première fois, le domestique avait annoncé : « Monsieur, il y a dans l’antichambre un enfant avec une canne</span></div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="separator" dir="ltr" style="clear: both; text-align: center;" trbidi="on">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjUJjZJkqGIXNK6WhNx541tGc0dn725UswvpKF_4t53EziGuMjMuwbilLH92zl4SrmA3-huUpzdyIfiodAmmBqPYxspcxLqTEIaOWcUy10udjVUiCMAgkhr1Bj_IV2nimv25U3I/s1600/Radiguet+-+J.E+Blanche.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" ea="true" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjUJjZJkqGIXNK6WhNx541tGc0dn725UswvpKF_4t53EziGuMjMuwbilLH92zl4SrmA3-huUpzdyIfiodAmmBqPYxspcxLqTEIaOWcUy10udjVUiCMAgkhr1Bj_IV2nimv25U3I/s320/Radiguet+-+J.E+Blanche.jpg" width="240" /></a></div>
<div dir="ltr" style="text-align: left;" trbidi="on">
</div>
<div dir="ltr" style="text-align: center;" trbidi="on">
<strong><span style="font-family: Georgia, "Times New Roman", serif; font-size: x-small;">Jacques-Emile Blanche. Raymond Radiguet</span></strong></div>
<div dir="ltr" style="text-align: justify;" trbidi="on">
<br /></div>
<div dir="ltr" style="text-align: justify;" trbidi="on">
<br /></div>
<div dir="ltr" style="text-align: justify;" trbidi="on">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;">qui voudrait parler à Monsieur ».</span></div>
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;"></span><br />
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;"> Cocteau s’empara de l’enfant, l’enferma dans une maison de campagne et l’obligea à, écrire, en vitesse, sans lui laisser le temps de regarder un peu la vie.</span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;"> Par contre, lui-même semble vouloir se reposer sans fin. Il suffit à son bonheur qu’un écrivain d’avant-garde lui ait dédié un livre avec cet hommage : « À l’homme le plus intelligent de France…sensuellement. »</span></div>
<br />
<div style="text-align: right;">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;"> BING</span></div>
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;"><div style="text-align: left;">
<br /></div>
</span><span style="font-family: Verdana, sans-serif;"></span>
</div>
</div>
<div dir="ltr" style="text-align: left;" trbidi="on">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;">* Louis Moysès </span></div>
<div dir="ltr" style="text-align: left;" trbidi="on">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;"><div align="left" dir="ltr" style="text-align: left;" trbidi="on">
<br /></div>
<div dir="ltr" style="text-align: left;" trbidi="on">
</div>
</span><span style="font-family: Verdana, sans-serif;">* * 1917 et non 1915</span>
</div>
</div>
</div>
<div dir="ltr" style="text-align: left;" trbidi="on">
</div>
<br /></div>
Fabrice Lefaixhttp://www.blogger.com/profile/11403480172939232776noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-13547725.post-69617541540268954232013-02-01T23:12:00.000+01:002013-02-02T12:53:18.067+01:00Le dernier amour de Raymond Radiguet<div dir="ltr" style="text-align: left;" trbidi="on">
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhLhO3olZtOfMIetu8N1MmAuie4pTz-xOxBkJacyiGb1NR_rfJMBcnmG5vX55rwTWkLf_eQ627_6d6EfWFQf85MO89XFzkJ5P12QLFupkGvAWzsGn4wvQ8nrsJ1al4w5T4K6fW_/s1600/Couv+Bronia001.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" ea="true" height="400" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhLhO3olZtOfMIetu8N1MmAuie4pTz-xOxBkJacyiGb1NR_rfJMBcnmG5vX55rwTWkLf_eQ627_6d6EfWFQf85MO89XFzkJ5P12QLFupkGvAWzsGn4wvQ8nrsJ1al4w5T4K6fW_/s400/Couv+Bronia001.jpg" width="255" /></a></div>
<br />
<div style="text-align: center;">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;"><strong>Pierre Barillet. <em>Bronia, dernier amour de Raymond Radiguet. Un entretien avec Bronia Clair.</em> Ed. La tour verte, coll. Etats d'âme, Grandvilliers, 2012.</strong></span></div>
<br />
<br />
<br />
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;">Bronia Clair était âgée de quatre-vingt dix ans quand elle se confia à Pierre Barrillet en 1996.</span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;"><br /></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;">Elle a 15 ans et demi quand elle arrive à Paris, accompagnée de sa sœur Tylia, en février 1922.</span></div>
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgYbigH68_u4rs0tZ8h3lHcRTD-6cWtTIhe2HtSTsSpKQ5Ry4Jv7lGYsFEqNJ6LBWjGfg0bcCYjSx3KvmatbRSCh8Sexvopv9svsp6YP1rQqyysCq1Ww500geclsDNzXpsy6tN9/s1600/Bronia+and+Tylia+Perlmutter+(1922).jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" ea="true" height="400" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgYbigH68_u4rs0tZ8h3lHcRTD-6cWtTIhe2HtSTsSpKQ5Ry4Jv7lGYsFEqNJ6LBWjGfg0bcCYjSx3KvmatbRSCh8Sexvopv9svsp6YP1rQqyysCq1Ww500geclsDNzXpsy6tN9/s400/Bronia+and+Tylia+Perlmutter+(1922).jpg" width="258" /></a></div>
<br />
<div align="center">
<span style="font-family: 'Times New Roman'; mso-ansi-language: FR; mso-bidi-language: AR-SA; mso-fareast-font-family: 'Times New Roman'; mso-fareast-language: FR;"><strong><span style="font-family: Georgia, "Times New Roman", serif; font-size: x-small;">Bronia et Tylia Perlmutter, vers 1922-1924</span></strong></span></div>
<div align="center">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif; font-size: 12pt; mso-ansi-language: FR; mso-bidi-language: AR-SA; mso-fareast-font-family: 'Times New Roman'; mso-fareast-language: FR;">Elle s’appelle encore Bronia Perlmutter, ne parle pas bien le français mais parvient à se faire une place dans la bohème de Montparnasse. Mannequin pour Paul Poiret, modèle de Kisling notamment, de Bronia Perlmutter on connaît surtout une photo où elle se tient à côté de Marcel Duchamp, sur la scène du théâtre des Champs-Elysées le 31 décembre 1924.</span></div>
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgNwYrZVao0AGc613MTGyxzPWtbClAd7LtKkv7mHTOvbO_bkEii9QbEfkUQ8J2nG8rF7B0Rid0gcEyQP7BfRHWatHBY3pTYCH4ctu46-tvJWUs6WfMGcxy0jSihDO9kXid9bhMX/s1600/Bronia+Pelmutter+et+Duchamp+by+Man+Ray+1924.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" ea="true" height="400" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgNwYrZVao0AGc613MTGyxzPWtbClAd7LtKkv7mHTOvbO_bkEii9QbEfkUQ8J2nG8rF7B0Rid0gcEyQP7BfRHWatHBY3pTYCH4ctu46-tvJWUs6WfMGcxy0jSihDO9kXid9bhMX/s400/Bronia+Pelmutter+et+Duchamp+by+Man+Ray+1924.jpg" width="295" /></a></div>
<br />
<div style="text-align: center;">
<strong><span style="font-family: Georgia, "Times New Roman", serif; font-size: x-small;">Marcel Duchamp et Bronia Perlmutter, 31 décembre 1924 - Man Ray</span></strong></div>
<div style="text-align: center;">
<br /></div>
<div style="text-align: center;">
<br /></div>
<div style="text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhZI_DOIH7u5-un4a3c6Qke1lO6F6VAQn_ypb_sJfVOY1lwVBjqh121qIYodgw9_bOoqkxh-u0HWNspi3xOctUIwMQE8m3AvTwwvvxrqL2FP2M5sVnQL6dBkXdoY6tMZQJfCZqP/s1600/ren-clair-01.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" ea="true" height="176" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhZI_DOIH7u5-un4a3c6Qke1lO6F6VAQn_ypb_sJfVOY1lwVBjqh121qIYodgw9_bOoqkxh-u0HWNspi3xOctUIwMQE8m3AvTwwvvxrqL2FP2M5sVnQL6dBkXdoY6tMZQJfCZqP/s200/ren-clair-01.jpg" width="200" /></a></div>
<br />
<div align="center">
<span style="font-family: 'Times New Roman'; mso-ansi-language: FR; mso-bidi-language: AR-SA; mso-fareast-font-family: 'Times New Roman'; mso-fareast-language: FR;"><strong><span style="font-family: Georgia, "Times New Roman", serif; font-size: x-small;">René Clair</span></strong></span></div>
<br />
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;">Ce qu'on sait moins, c'est qu'avant d'épouser le cinéaste René Clair en 1926, Bronia Perlmutter fit une « éblouissante » rencontre en 1923 : celle de Raymond Radiguet. Elle n'a pas encore dix-sept ans. Dès le lendemain de cette rencontre au bal Bullier,</span></div>
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgjOxE4VHyimh_qGbnENhLIFZ3guEN7qUT2moc7h2UbPnHaEpRBVQDHm8oPXvfNZjZLePCr-H9zjLBLnSy1NBctTVPUorDcrJ_8QTUotA8q50k17M8IbU5N40BRShqM6xezbQPO/s1600/bullier01.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" ea="true" height="204" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgjOxE4VHyimh_qGbnENhLIFZ3guEN7qUT2moc7h2UbPnHaEpRBVQDHm8oPXvfNZjZLePCr-H9zjLBLnSy1NBctTVPUorDcrJ_8QTUotA8q50k17M8IbU5N40BRShqM6xezbQPO/s320/bullier01.jpg" width="320" /></a></div>
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: center;">
<strong><span style="font-family: Georgia, "Times New Roman", serif; font-size: x-small;">Bal Bullier</span></strong></div>
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;">Bronia Perlmutter retrouvera Radiguet au Bœuf sur le toit… La liaison sera courte mais intense. </span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;"><br /></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;">Plus de soixante-dix ans de silence n’auront rien effacé.</span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;"><br /></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: center;">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;">@</span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;"><br /></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;">– … 1923. c’est bien un an après ton arrivée à Paris que se situe ta rencontre avec Radiguet ?</span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;"></span></div>
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;"></span><br />
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;">– Oui, fin mars. Tristan Tzara habitait comme nous l’hôtel des Écoles, une petite chambre au-dessus de la nôtre. (…) Dans l’escalier, je croise Tristan qui me demande : « Qu’est-ce que tu fais ce soir ? » Je lui réponds : Rien. Je suis toute seule… » « Pourquoi tu ne viens pas avec moi ? Je vais faire un tour à Bullier ! » (…) À peine étions-nous installés qu’un tout jeune homme avec les yeux en amande, un peu asiatiques, un magnifique regard de myope ombragé de cils épais, silhouette élégante, habillé <span style="font-family: Verdana, sans-serif;">avec</span> une certaine recherche, vient saluer Tzara qui me le présente : « Raymond Radiguet ».</span></div>
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;"></span><br />
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;">– Ça été le coup de foudre ?</span></div>
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;"></span><br />
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;">– L’éblouissement, plutôt. Oui, j’ai été éblouie… Radiguet était la vedette du jour. Au Dôme, on ne parlait que de lui (…)</span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;"><br /></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;">[…]</span></div>
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;"></span><br />
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;">– Qu’est-ce que tu as aimé le plus en Radiguet ?</span></div>
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;"></span><br />
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;">– Mon premier amour.</span></div>
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;"></span><br />
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;">– Et qu’est-ce qui t’a décidé à en parler enfin, après soixante-dix ans de silence ?</span></div>
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;"><br /></span>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;">– L’envie de le faire revivre une dernière fois. Et la surprise de le retrouver toujours aussi vivant, après avoir vainement essayé d’en effacer le souvenir…</span></div>
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;"><br /></span>
<div align="center">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;">@ @ @</span></div>
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;"><br /></span>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;">D’urgence, il faut lire ce témoignage qui a traversé le temps et qui nous parvient de justesse – on l’apprendra en lisant la note de Pierre Barillet en fin de volume. La dernière réponse du témoignage vif, intact et on ne peut plus touchant de Bronia Perlmutter est comme un écho de la fameuse phrase de Jules Michelet (qui pourrait être la justification de l’existence du blog cacodylate et de ce qu’il est appelé à devenir) :</span></div>
<br />
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;">« Oui, chaque mort laisse un petit bien, sa mémoire, et demande qu'on la soigne. [...] L’histoire accueille et renouvelle ces gloires déshéritées ; elle donne vie à ces morts, les ressuscite. Sa justice associe ainsi ceux qui n’ont pas vécu en même temps, fait réparation à plusieurs qui n'avaient paru qu’un moment pour disparaître. Ils vivent maintenant avec nous qui nous sentons leurs parents, leurs amis. Ainsi se fait une famille, une cité commune entre les vivants et les morts. »</span><br />
<br />
<br />
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgpAQq3zeMNQzBL30FLmk6xGa-SL6B2i326pxlqujmx0nQO_A5hdXdChgSssPQ27TWO1FAkuAjwybWlOmrs47Xa5m-BJuqd6H7jVgzV5AZNfvwDyITMc383g3-oDc9wJXPYGBbU/s1600/Bronia+Perlmutter.+Photo++Berenice+Abbott..jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" ea="true" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgpAQq3zeMNQzBL30FLmk6xGa-SL6B2i326pxlqujmx0nQO_A5hdXdChgSssPQ27TWO1FAkuAjwybWlOmrs47Xa5m-BJuqd6H7jVgzV5AZNfvwDyITMc383g3-oDc9wJXPYGBbU/s320/Bronia+Perlmutter.+Photo++Berenice+Abbott..jpg" width="236" /></a></div>
<div style="text-align: center;">
<br />
<strong><span style="font-family: Georgia, "Times New Roman", serif; font-size: x-small;">Bronia Perlmutter par Berenice Abbott vers 1925</span></strong></div>
</div>
Fabrice Lefaixhttp://www.blogger.com/profile/11403480172939232776noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-13547725.post-69829303740810117892012-07-09T22:46:00.003+02:002012-07-09T22:52:04.693+02:00Lectures d'été<div dir="ltr" style="text-align: left;" trbidi="on">
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgdac48oPx2tnLtM6qs4iPR6jzTEF2Bmt00IBeljCIyfQ9g5IxsKyvutMDYWp_2j59I8b2Y_fVYMIZu_Dg112RCD2-xlWFc-nrlW1dshDL5CUyh6tOqrEADmV_x49BkRa12r_Tj/s1600/couv+didi001.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="400" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgdac48oPx2tnLtM6qs4iPR6jzTEF2Bmt00IBeljCIyfQ9g5IxsKyvutMDYWp_2j59I8b2Y_fVYMIZu_Dg112RCD2-xlWFc-nrlW1dshDL5CUyh6tOqrEADmV_x49BkRa12r_Tj/s400/couv+didi001.jpg" width="261" /></a></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<br /></div>
<div align="justify" class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<br /></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: justify;">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;">Du sang neuf chez </span><a href="http://www.editionsmacula.com/" target="_blank"><span style="color: red; font-family: Verdana, sans-serif;"><strong>Macula</strong></span></a><span style="font-family: Verdana, sans-serif;">. Devenu difficile d'accès, l'important - et passionnant - texte de Georges Didi-Huberman (<em>Invention de l'hystérie</em>) vient de reparaître il y a peu. L'édition est très largement augmentée et propose une iconographie de grande qualité. Enorme opus, certes, mais qu'il serait fâcheux de laisser passer...</span></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: justify;">
<br /></div>
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiDRo4xuBkKWxnayuLMeUpC5E_b3NwEE4pdSCc1lZng-piHrg1Jg_q9M2MtqRFWSmQ8-QZl9uSPHSkay6nEFP-S0oVIvXUjTDuBAuwdtXVwtohFylXuGXIi8Dh4B1j6dfUdvFKV/s1600/couv+duche001.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="400" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiDRo4xuBkKWxnayuLMeUpC5E_b3NwEE4pdSCc1lZng-piHrg1Jg_q9M2MtqRFWSmQ8-QZl9uSPHSkay6nEFP-S0oVIvXUjTDuBAuwdtXVwtohFylXuGXIi8Dh4B1j6dfUdvFKV/s400/couv+duche001.jpg" width="282" /></a></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: justify;">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;">Après l'imposant travail de Francis M. Naumann & Hector Obalk (<em>Affect. Marcel. The selected Correspondence of Marcel Duchamp</em> - Thames & Hudson, 2000), on retrouve les deux Totors en correspondance inédite, éditée par Scarlett et Philippe Reliquet, aux éditions du Mamco (Genève). Près de 300 pages pour les découvreurs et amoureux de Duchamp et de l'auteur de <em>Jules et Jim</em>.</span></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<br /></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgVA8T0HuaENSa0fx0AlOaQNaQBNfgK3FQTFT9pUw4MjtC4kyitewGiaCF6_o2yY3jpXkdvonEGGeo16v3MuqrrLzWpsI1ERKHYTtZoLDT866LBK8fDgZK-4mG-MIF4XCObkWTq/s1600/couv+le+bot001.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgVA8T0HuaENSa0fx0AlOaQNaQBNfgK3FQTFT9pUw4MjtC4kyitewGiaCF6_o2yY3jpXkdvonEGGeo16v3MuqrrLzWpsI1ERKHYTtZoLDT866LBK8fDgZK-4mG-MIF4XCObkWTq/s320/couv+le+bot001.jpg" width="248" /></a></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<br /></div>
<div align="justify" class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<br /></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: justify;">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;">Livraison du mois. Picabia, encore Picabia !</span></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: justify;">
</div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh6XpdGqZbQbzRD2hzzQ04lbuidQsiKkcUfoTGF4qLM9auVRlPu9_2yMGz5M6G0YbXctysF-179I7ILLMZ3DMtI1Tg1d_HsxBvuk-UrCJerHn9PiU-l9EMsfEpBWGLWoDc8eQ2J/s1600/couv+teyss%C3%A8dre001.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="400" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh6XpdGqZbQbzRD2hzzQ04lbuidQsiKkcUfoTGF4qLM9auVRlPu9_2yMGz5M6G0YbXctysF-179I7ILLMZ3DMtI1Tg1d_HsxBvuk-UrCJerHn9PiU-l9EMsfEpBWGLWoDc8eQ2J/s400/couv+teyss%C3%A8dre001.jpg" width="273" /></a></div>
<br />
<br />
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;">Et parce que l'Origine ne cesse de nous questionner ...</span></div>Fabrice Lefaixhttp://www.blogger.com/profile/11403480172939232776noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-13547725.post-46828460581280322052012-07-01T19:09:00.003+02:002012-07-01T19:11:51.268+02:00"Et maintenant, c'est la Fin"<div dir="ltr" style="text-align: left;" trbidi="on">
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh4Fl-YtutpLu0kXv5Z-gMlQ9CMa-hiEyDIGfGoYpDLzFTevU1E3EWaz7EZvvD1N775c7NZAbg-fX6tPQnZ-Va8q6PbP3kLD6NFIF8SaWyJY9vnxWw297d9FtfObzAKZvADk7mM/s1600/couv+Havet001.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="400" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh4Fl-YtutpLu0kXv5Z-gMlQ9CMa-hiEyDIGfGoYpDLzFTevU1E3EWaz7EZvvD1N775c7NZAbg-fX6tPQnZ-Va8q6PbP3kLD6NFIF8SaWyJY9vnxWw297d9FtfObzAKZvADk7mM/s400/couv+Havet001.jpg" width="242" /></a></div>
<br />
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;">C'est une fois de plus grâce au remarquable travail d'éditrice de Claire Paulhan que l'on peut lire, depuis peu, les dernières lignes du <em>Journal</em> de Mireille Havet. Ce volume couvre presque entièrement l'année 1929 : il débute au premier janvier et s'achève au 29 octobre. Il restera à Mireille Havet 29 mois à vivre (nous indique Claire Paulhan dans son Epilogue) dans une grande détresse morale, une santé finissante (les drogues et la tuberculose la conduisent sûrement vers une fin dont elle est pleinement consciente) et une misère quotidienne. </span></div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;">"Je suis vieille et laide. Pas habillée, pas maquillée, rien. Ma figure fout le camp. J'ai à peine trente ans. Je hurle à la mort vraiment, et j'ai peur d'elle. J'ai perdu mon intelligence, c'est elle qui me tue en étant morte la première quand j'étais encore vivante. [...] Et maintenant, c'est la Fin [...] Regardez mon écriture, c'est la Fin." (Dimanche 12 mai 1929, 5 heures de l'après-midi, Paris).</span></div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;">A noter : le premier tome du <em>Journal</em> de Mireille Havet (1918-1919), épuisé, a fait l'objet d'une nouvelle édition revue, augmentée et corrigée. On attend le retour aux origines avec le <em>Journal</em> 1913-1918, à paraître.</span></div>
</div>Fabrice Lefaixhttp://www.blogger.com/profile/11403480172939232776noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-13547725.post-20994022717765659652012-06-11T00:24:00.000+02:002012-06-11T00:54:33.151+02:00Ex abrupto & ab ovo<div dir="ltr" style="text-align: left;" trbidi="on">
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgIjBx29Za4VGf5RDfrVRa3KRFuAQH0_g-RVSdGifpbZwgoQE71_k6O5dnNbYwnJiuVpwb-F0sOI_PCtM43cNke4UJTXDOP12E5wbgjJzsCMRidjMaZJvjpx3yIwbyiI3oKp2K4/s1600/Christian,+L'Oeuf+pourri003.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgIjBx29Za4VGf5RDfrVRa3KRFuAQH0_g-RVSdGifpbZwgoQE71_k6O5dnNbYwnJiuVpwb-F0sOI_PCtM43cNke4UJTXDOP12E5wbgjJzsCMRidjMaZJvjpx3yIwbyiI3oKp2K4/s320/Christian,+L'Oeuf+pourri003.jpg" width="224" /></a></div>
<br />
<br />
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;">
</span><br />
<div class="MsoEndnoteText" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;">
<span style="font-size: 11pt; mso-bidi-font-family: Arial; mso-bidi-font-size: 10.0pt;"><span style="font-family: Verdana, sans-serif;">En dépit de la faible
documentation consacrée à Georges Herbiet, on se reportera à l’article de Yves
Poupard-Lieussou « Christian. Le pérégrin dans l’ombre » paru dans
les <i>Cahiers dada-surréalisme</i>, n° 3, 1969, pp. 20-21. Christian est
l’auteur d’un dessin intitulé <i>L’Œuf pourri</i> (1921) sur lequel on peut
lire de violentes critiques adressées au milieu parisien de cette époque. Peu
commenté, ce dessin aux commentaires injurieux et parfois violents s’en prend à
Dada, au parisianisme et à l’ensemble du monde artistique alors en vogue au
début de ces années 1920. Il fut exposé lors de la rétrospective <i>Dada</i> à
Beaubourg en 2005. <i>L’Œuf pourri</i>, dessin à l’encre réalisé à
Saint-Raphaël en 1921, tient en équilibre sur une Tour Eiffel. Divisé en deux
parties, <i>L’Œuf</i> contient, dans sa partie haute, les remarques suivantes,
recouvrant le mot ART/GENT, également reporté en-dehors de <i>L’Œuf</i> : <o:p></o:p></span></span></div>
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;">
</span><br />
<div class="MsoEndnoteText" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;">
<br /></div>
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;">
</span><br />
<div class="MsoEndnoteText" style="margin: 0cm 0cm 0pt;">
<span style="font-size: 11pt; mso-bidi-font-family: Arial; mso-bidi-font-size: 10.0pt;"><span style="font-family: Verdana, sans-serif;">« VEROLE/Voronoff/OPIUM/Cocteau/BAR/Luxe/PICASSO/DADA/MERDE/Politique/Quinson/Modernisme/CASINOS/
MOYSES/CHABANAIS/PEDERASTES/Poufs/SPORT/Volterra/<span style="mso-spacerun: yes;"> </span>Li
fou-fou/Juifs/BERNSTEIN/BATAILLE/IMPUISSANCE/Crédit/Dettes/Nudisme/<o:p></o:p></span></span></div>
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;">
</span><br />
<div class="MsoEndnoteText" style="margin: 0cm 0cm 0pt;">
<span style="font-size: 11pt; mso-bidi-font-family: Arial; mso-bidi-font-size: 10.0pt;"><span style="font-family: Verdana, sans-serif;">SURREALISME/MENDES LORRAIN/Elégance/Antoine
coiffeur/PEINTRES/POLICE/AUTEURS/Bluff/américanisme/Internationale du
S.R./Marchands de viandes
humaines/CANNES/DEAUVILLE/NEVROSES/INCAPACITE/BIARRITZ<o:p></o:p></span></span></div>
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;">
</span><br />
<div class="MsoEndnoteText" style="margin: 0cm 0cm 0pt;">
<span style="font-size: 11pt; mso-bidi-font-family: Arial; mso-bidi-font-size: 10.0pt;"><span style="font-family: Verdana, sans-serif;">et dans sa partie basse, comme sous-titres aux mots
précédents :<o:p></o:p></span></span></div>
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;">
</span><br />
<div class="MsoEndnoteText" style="margin: 0cm 0cm 0pt;">
<span style="font-size: 11pt; mso-bidi-font-family: Arial; mso-bidi-font-size: 10.0pt;"><span style="font-family: Verdana, sans-serif;">SNOBS INCULTES/Vieux ardents/ dehors de <i>L’Œuf</i>,
cette phrase : « Ici, le reste du Monde. Plus de 300.000.000
habitants qui s’en foutent Vieilles chaudes/ NULLITES les C./Concours des plus
belles Pourritures.»</span></span></div>
<div class="MsoEndnoteText" style="margin: 0cm 0cm 0pt;">
<br /></div>
<div class="MsoEndnoteText" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: center;">
<span style="font-size: 11pt; mso-bidi-font-family: Arial; mso-bidi-font-size: 10.0pt;"><span style="font-family: Verdana, sans-serif;">***<o:p></o:p></span></span></div>
<br /><span style="font-family: Verdana, sans-serif;">On appréciera...</span><br />
<div class="MsoEndnoteText" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;">
<br /></div>
</div>Fabrice Lefaixhttp://www.blogger.com/profile/11403480172939232776noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-13547725.post-17966234614249564772012-03-11T19:20:00.004+01:002012-07-01T19:16:04.623+02:00Pan ! Pan ! Pan ! Pansaers !<div dir="ltr" style="text-align: left;" trbidi="on">
<br />
<div dir="ltr" style="text-align: left;" trbidi="on">
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiPI6gMF6UD3GwpXV0f33oJpjHrxZGbD5zvxYOmYCLrpoQsqDqiPqla9I4XCGA44SfY996aiIBgFEGCr3I-18DrcnVvsFjLagBWfWEfOcYnEzsqLCQ-Ybv-egPdeUzgUsSL1c4w/s1600/Couv+Aragon+Breton001.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><span style="font-family: Verdana, sans-serif;"><img border="0" height="400" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiPI6gMF6UD3GwpXV0f33oJpjHrxZGbD5zvxYOmYCLrpoQsqDqiPqla9I4XCGA44SfY996aiIBgFEGCr3I-18DrcnVvsFjLagBWfWEfOcYnEzsqLCQ-Ybv-egPdeUzgUsSL1c4w/s400/Couv+Aragon+Breton001.jpg" width="268" /></span></a></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;"><br />
</span></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: justify;">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;"><br />
</span></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: justify;">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;">"Je voudrais écrire à Pansaers mais j'ai si peu de courage. Veux-tu le lui dire ? Pourquoi a-t-il trente-deux ans ? Demande-lui pour moi sa photographie. <em>Le Pan</em>-<em>Pan</em> est vraiment ce qu'il y a de mieux de lui jusqu'ici."</span></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: justify;">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;"><br />
</span></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: justify;">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;">Extrait d'une lettre de Louis Aragon à André Breton [peu après le 9 août 1920, nous précise Lionel Follet qui a établi, présenté et annoté cette correspondance parue il y a quelques mois]. L. Follet précise opportunément que Pansaers est alors âgé de trente-cinq ans. Les annexes de cette correspondance sont impeccablement réalisées : bibliographie sélective, index des titres d'Aragon, index des titres d'André Breton, index des noms et des titres, index des périodiques, table détaillée des lettres. De quoi ravir tout amateur de l'histoire littéraire du mouvement dada et surréaliste.</span></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: justify;">
<span style="font-size: x-small;"></span></div>
</div>
</div>Fabrice Lefaixhttp://www.blogger.com/profile/11403480172939232776noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-13547725.post-55213086885310740602012-02-25T16:22:00.004+01:002012-07-01T19:16:16.657+02:0029.02.2012<div dir="ltr" style="text-align: left;" trbidi="on">
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh_E_7ggnqmoHXHUEEW9Br6K500joGD3PfJF_dTTHLzVpvfqyuesa0ucCXjaGclMg_y6qvo11tI_DWCbMaOclkNdrpDQzvZwkCjyQ9Tss8jJXWO4Cn8gY9sSlWMvzLuKmO6D8e4/s1600/4eme+couv+pansaers.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="246" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh_E_7ggnqmoHXHUEEW9Br6K500joGD3PfJF_dTTHLzVpvfqyuesa0ucCXjaGclMg_y6qvo11tI_DWCbMaOclkNdrpDQzvZwkCjyQ9Tss8jJXWO4Cn8gY9sSlWMvzLuKmO6D8e4/s320/4eme+couv+pansaers.jpg" width="320" /></a></div>
<br />
<br />
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;">Il s'agit donc des <a href="http://www.chemindefer.org/"><span style="color: #cc0000;"><strong><span style="font-family: Arial; font-size: 11pt; mso-ansi-language: FR; mso-bidi-font-size: 12.0pt; mso-bidi-language: AR-SA; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">É</span>ditions du Chemin de fer</strong></span></a> qui s'apprêtent à proposer le "Novénaire de l'attente" de Clément Pansaers. La mise en page est audacieuse et franchement réussie. Premier volume de la collection Le Cheval vapeur, le texte de Pansaers (le plus-que-dada) a été confié à deux graphistes : Alex Balgiu & Thibaud Meltz. Postface de votre serviteur.</span></div>
</div>Fabrice Lefaixhttp://www.blogger.com/profile/11403480172939232776noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-13547725.post-39443034046149558162012-02-13T21:58:00.004+01:002012-02-13T23:38:50.751+01:00Sous presse<div dir="ltr" style="text-align: left;" trbidi="on"><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhx4h4RsyEECxVYH2f6LPs6aod-kELgj4ZKmQSPTfRm9y0lOrKCuGfmPSCeJyDUlSAzXcDBIwz-RudaQCO1b2-WQlJaQ_5L2YJdgLWuNL3tL7aDCKvzJ8s06B68TG2xeNF81lxl/s1600/couv+pansaers.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="247" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhx4h4RsyEECxVYH2f6LPs6aod-kELgj4ZKmQSPTfRm9y0lOrKCuGfmPSCeJyDUlSAzXcDBIwz-RudaQCO1b2-WQlJaQ_5L2YJdgLWuNL3tL7aDCKvzJ8s06B68TG2xeNF81lxl/s320/couv+pansaers.jpg" width="320" /></a></div><div align="justify" class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><br />
</div><div class="separator" style="clear: both; text-align: justify;"><br />
</div><div class="separator" style="clear: both; text-align: justify;"><span style="font-family: "Trebuchet MS", sans-serif;"><span style="font-family: Verdana, sans-serif;">Mais qui est donc ce mystérieux éditeur qui a eu l'audacieuse idée de republier ce très beau texte de Clément Pansaers, écrit entre 1916 et 1917, paru entre mars et mai 1918 dans la revue <em>Résurrection</em> et quasiment introuvable depuis sa première réédition sous forme de reprint au début des années 1970 ? Réponse sera donnée, ici même, dès que l'ouvrage sera disponible, i.e. très bientôt !</span> </span></div></div>Fabrice Lefaixhttp://www.blogger.com/profile/11403480172939232776noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-13547725.post-90276124930731398872012-01-30T00:37:00.005+01:002012-03-11T19:27:00.128+01:00Juste une mise au point : Cocteau à Picabia, 29 mars 1920<div dir="ltr" style="text-align: left;" trbidi="on"><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><br />
</div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg1rvbp5tW_Cbj2mvC0DMmxSbaKNxvkAg_JTnm-bCPs61cKsVrRkWUKBQ1SlKX__SdFpxAkRIjSB8cSs_GgQEI1nKCiG_2oWNmeiZmuq8A_PdWgwIGzFkHj0Pepz7GuPzsykux-/s1600/Lettre+Cocteau+%25C3%25A0+Picabia+29+mars+1920.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="400" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg1rvbp5tW_Cbj2mvC0DMmxSbaKNxvkAg_JTnm-bCPs61cKsVrRkWUKBQ1SlKX__SdFpxAkRIjSB8cSs_GgQEI1nKCiG_2oWNmeiZmuq8A_PdWgwIGzFkHj0Pepz7GuPzsykux-/s400/Lettre+Cocteau+%25C3%25A0+Picabia+29+mars+1920.jpg" width="300" /></a></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><br />
</div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><br />
</div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEitIf2cfLjl1wR0cdIm4j-B7G6cG0ujwZco2kTHzLCSoFwXTihs5pRV__NcPMTJMUhZ1jDkTYb360BCpEZfadx8b72bx6Y-rKIvctuwjGtnFZJ9MVLkVy9z5i0hvTiUKBt5_dwe/s1600/Lettre+Cocteau+%25C3%25A0+Picabia+29+mars+1920+2.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="400" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEitIf2cfLjl1wR0cdIm4j-B7G6cG0ujwZco2kTHzLCSoFwXTihs5pRV__NcPMTJMUhZ1jDkTYb360BCpEZfadx8b72bx6Y-rKIvctuwjGtnFZJ9MVLkVy9z5i0hvTiUKBt5_dwe/s400/Lettre+Cocteau+%25C3%25A0+Picabia+29+mars+1920+2.jpg" width="300" /></a></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><br />
</div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><span style="font-family: "Trebuchet MS", sans-serif; font-size: x-small; mso-ansi-language: FR; mso-bidi-font-family: "Times New Roman"; mso-bidi-font-size: 12.0pt; mso-bidi-language: AR-SA; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;"><strong>© Bibliothèque littéraire Jacques Doucet</strong></span></div></div>Fabrice Lefaixhttp://www.blogger.com/profile/11403480172939232776noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-13547725.post-84211657841909264062012-01-03T01:13:00.013+01:002012-01-03T03:24:48.994+01:00Happy New Year 2012 to the followers and the others<div dir="ltr" style="text-align: left;" trbidi="on"><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="http://3.bp.blogspot.com/-E-k1Fbr1xc0/TwJCNQyRRYI/AAAAAAAABjw/Iu4bKSo2KEg/s1600/Viste+dada+%25C3%25A0+St+Julien+le+Pauvre+14+avril+1921+Coll.+Timothy+Baum+NY.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="221" src="http://3.bp.blogspot.com/-E-k1Fbr1xc0/TwJCNQyRRYI/AAAAAAAABjw/Iu4bKSo2KEg/s320/Viste+dada+%25C3%25A0+St+Julien+le+Pauvre+14+avril+1921+Coll.+Timothy+Baum+NY.jpg" width="320" /></a></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><br />
</div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><strong><span style="font-family: "Trebuchet MS", sans-serif;">Visite du groupe dada à Saint-Julien-le-Pauvre, avril 1921, coll. Timothy Baum</span></strong></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><br />
</div><div class="separator" style="clear: both; text-align: justify;"><span style="font-family: Verdana, sans-serif;">Une bonne année aux lecteurs du blog Cacodylate - et aux autres évidemment. Je constate ce soir que, lors de ces trois dernières années, près de 50.000 pages de ce blog (bien que peu alimenté, il faut bien le reconnaître) ont été consultées. A mon grand étonnement, c'est le post consacré à René Blum qui a été le plus consulté. Par ailleurs, parmi les mots clés les plus sollicités, c'est celui de Raymond Radiguet qui arrive en tête. Rien d'autre à dire, si ce n'est que 2012 sera une grande année - pour reprendre John Fante, que je relis en ce moment, avec Thomas Bernhard et un certain E. Vila-Matas. Merci à vous tous !</span></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: justify;"><br />
</div><div class="separator" style="clear: both; text-align: justify;"><br />
</div><div class="separator" style="clear: both; text-align: justify;"><span style="font-family: Verdana;">Petite surprise viendra en février ou mars à venir...</span></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: justify;"><br />
</div><div class="separator" style="clear: both; text-align: justify;"><br />
</div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><span style="font-family: Verdana;">@ @ @</span></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><br />
</div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><br />
</div><div class="separator" style="clear: both; text-align: justify;"><span style="font-family: Verdana;">Oublié de dire, malgré le lien indiqué, que je suis fan du <em>Journal de Jane</em>. Un de ses derniers posts propose une formidable version de <em><a href="http://journaldejane.wordpress.com/2012/01/01/sunday-song-70/"><strong><span style="color: red;">I put a spell on you</span></strong></a></em>, agrémentée d'une superbe photographie. Je me suis souvenu, à cette "lecture", de mon retour de Rome, via Marseille, pour me retrouver, circa 2003, dans les jardins d'une incroyable abbaye cistercienne du Gard, que nous appelions alors "la ferme aux animaux". A peine débarqué, au bord d'une belle et brute piscine, dans un jardin bordé de palmiers nains, j'ai marché sur un petit scorpion tandis que résonnait, dans la salle principale de cette formidable bâtisse, <em>I love Paris</em> de Screamin' Jay Hawkins. Ânes, chiens, chats, cocottes fofolles, sévères pigeons voyageurs, etc., faisaient cercle tandis que nous buvions un sublime Beaume de Venise, les pieds dans l'eau. </span></div></div>Fabrice Lefaixhttp://www.blogger.com/profile/11403480172939232776noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-13547725.post-84989951350017916322011-10-29T17:24:00.024+02:002011-11-21T23:04:43.081+01:00Révélations, projets et nouveautés<div dir="ltr" style="text-align: left;" trbidi="on"><br />
<div dir="ltr" style="text-align: left;" trbidi="on"><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjsd2XQjcjvsaw-pmCl6hyphenhyphenOBJANax6s95pkPZVjpCl7xYzTMzOT5d_W-4BROvDIAKwC_JACo7IXshboN6CRe8-n2i6cYbhhCLAYgXTjpfINTq_3lfn1sXbqB9i0eYM6XWNklwci/s1600/Louis+Moys%25C3%25A8s+par+Man+Ray+vers+1928.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjsd2XQjcjvsaw-pmCl6hyphenhyphenOBJANax6s95pkPZVjpCl7xYzTMzOT5d_W-4BROvDIAKwC_JACo7IXshboN6CRe8-n2i6cYbhhCLAYgXTjpfINTq_3lfn1sXbqB9i0eYM6XWNklwci/s320/Louis+Moys%25C3%25A8s+par+Man+Ray+vers+1928.jpg" width="199" /></a></div><br />
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;"><span style="font-family: Verdana, sans-serif;">Cet homme, c’est Louis Moysès, photographié ici par Man Ray vers 1928. Il fut le patron du <i>Bœuf sur le Toit</i> jusqu’à sa mort, en 1949.</span></div><span style="font-family: Verdana, sans-serif;"> </span><br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;"><br />
</div><div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;"><span style="font-family: Verdana, sans-serif;">Si j’évoque ici Louis Moysès, c’est parce que <a href="http://www.flobrasseries.com/focus/"><strong><span style="color: red;">Georges Viaud</span></strong></a>, chargé du patrimoine des <a href="http://www.flobrasseries.com/brasseries/"><strong><span style="color: red;">Brasseries Flo</span></strong></a> (<i><a href="http://www.flobrasseries.com/brasseries/index.asp?brasserie=2"><strong><span style="color: red;">Le Bœuf sur le Toit</span></strong></a></i>, avec notamment <i>La Coupole</i> et <i>Julien</i>, en fait partie) m’a contacté récemment. C’est chez <em>Julien</em> que nous avons entamé une conversation à bâtons rompus avant d’évoquer, plus précisément, le Tout-Paris qui fréquentait le <i>Bœuf</i> durant les années dada et après ces années un peu folles. C’est encore chez <em>Julien</em>, quelques semaines plus tard, que nous avons décidé d’un beau projet commun, qui devrait voir le jour en 2012. Ne souhaitant aucunement trop anticiper, je reparlerai de cet excitant projet en temps utile.<span style="mso-spacerun: yes;"> </span></span></div><span style="font-family: Verdana, sans-serif;"> </span><br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;"><br />
</div><div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;"><br />
</div><div style="text-align: center;"><span style="font-family: Verdana, sans-serif;"> <span style="font-family: Arial; mso-ansi-language: FR; mso-bidi-font-family: "Times New Roman"; mso-bidi-font-size: 12.0pt; mso-bidi-language: AR-SA; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">@<span style="mso-spacerun: yes;"> </span>@<span style="mso-spacerun: yes;"> </span>@</span></span></div><div style="text-align: center;"><br />
</div><br />
<div style="text-align: justify;"><span style="font-family: Verdana, sans-serif;"><span style="mso-ansi-language: FR; mso-bidi-font-family: "Times New Roman"; mso-bidi-font-size: 12.0pt; mso-bidi-language: AR-SA; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">C’est à peu près à la même période que Vincent Maisonobe, fin passionné de littérature et d’histoire littéraire, grand connaisseur de dada et des avant-gardes, m’a communiqué un document de la plus haute importance et qui intéresse au premier chef cette monographie qui n’en finit pas, consacrée à <i>L’</i></span><i><span style="mso-ansi-language: FR; mso-bidi-font-size: 12.0pt; mso-bidi-language: AR-SA; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">Œ</span><span style="mso-ansi-language: FR; mso-bidi-font-family: "Times New Roman"; mso-bidi-font-size: 12.0pt; mso-bidi-language: AR-SA; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">il cacodylate</span></i></span><span style="font-family: Arial; mso-ansi-language: FR; mso-bidi-font-family: "Times New Roman"; mso-bidi-font-size: 12.0pt; mso-bidi-language: AR-SA; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;"><span style="font-family: Verdana, sans-serif;"> – dont le blog est resté muet durant trois mois. Voici ce document :</span> </span></div><br />
<br />
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhnArt_GqOLtuX3SoyxUPBnQKWRD4GQVcriYVc8u3PR4LTq6TerALiwV7ZQFg1mp_HPYI_dSgHYy6GRSJd_SfR8KrZxfvG5jZjfHrTWKpdpCzuQvn5QrsrYvAezILSQ6o-XIN4W/s1600/Delaunay.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhnArt_GqOLtuX3SoyxUPBnQKWRD4GQVcriYVc8u3PR4LTq6TerALiwV7ZQFg1mp_HPYI_dSgHYy6GRSJd_SfR8KrZxfvG5jZjfHrTWKpdpCzuQvn5QrsrYvAezILSQ6o-XIN4W/s320/Delaunay.jpg" width="245" /></a></div><br />
<br />
<span style="font-family: Arial; mso-ansi-language: FR; mso-bidi-font-family: "Times New Roman"; mso-bidi-font-size: 12.0pt; mso-bidi-language: AR-SA; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;"><span style="font-family: Verdana, sans-serif;">publié dans la revue <i>Der Sturm</i> (n° 3, mars 1922)</span> </span><br />
<span style="font-family: Arial; font-size: 11pt; mso-ansi-language: FR; mso-bidi-font-family: "Times New Roman"; mso-bidi-font-size: 12.0pt; mso-bidi-language: AR-SA; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;"></span><br />
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiI4vKWL3jBHzZ64PqE-WhOKQvpagCO6XdFitRJH9WSEFZHJcKkKcLMyV1kdZ5G5Q7B5r7PoV1DeJuXJ1q13taejDtqjoBJ2P4pwQ7C10Fs6zpIEsvo-FhRXYC_PLKkuAIPwfaD/s1600/%2524%2528KGrHqUOKiEE30O70qqIBOHD2TpD9g%257E%257E_3.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="222" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiI4vKWL3jBHzZ64PqE-WhOKQvpagCO6XdFitRJH9WSEFZHJcKkKcLMyV1kdZ5G5Q7B5r7PoV1DeJuXJ1q13taejDtqjoBJ2P4pwQ7C10Fs6zpIEsvo-FhRXYC_PLKkuAIPwfaD/s320/%2524%2528KGrHqUOKiEE30O70qqIBOHD2TpD9g%257E%257E_3.jpg" width="320" /></a></div><br />
<br />
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;"><span style="font-family: Verdana, sans-serif;">dont le dossier est intitulé « La jeune France ». Ce numéro de <i>Der Sturm</i> est sans doute la dernière publication dada éditée en français. Vincent Maisonobe, dans un prochain post, nous dévoilera un texte des plus curieux publié dans ce numéro, signé sous pseudonyme, et qui en éclairera plus d’un. Vincent commentera également cette œuvre de Delaunay sur laquelle il nous fournira de plus amples renseignements.</span></div><span style="font-family: Verdana, sans-serif;"> </span><br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;"><br />
</div><div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;"><br />
</div><div style="text-align: center;"><span style="font-family: Verdana, sans-serif;"> <span style="font-family: Arial; mso-ansi-language: FR; mso-bidi-font-family: "Times New Roman"; mso-bidi-font-size: 12.0pt; mso-bidi-language: AR-SA; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">@<span style="mso-spacerun: yes;"> </span>@<span style="mso-spacerun: yes;"> </span>@</span></span></div><span style="font-family: Arial; mso-ansi-language: FR; mso-bidi-font-family: "Times New Roman"; mso-bidi-font-size: 12.0pt; mso-bidi-language: AR-SA; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;"></span></div><br />
<br />
<div dir="ltr" style="text-align: justify;" trbidi="on"><span style="font-family: Verdana, sans-serif; mso-ansi-language: FR; mso-bidi-font-family: "Times New Roman"; mso-bidi-font-size: 12.0pt; mso-bidi-language: AR-SA; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">Enfin, à toutes fins utiles, je signale les parutions, plus ou moins récentes, de ces volumes, dont les références sont signalées en fin de post :</span><br />
<br />
</div><div class="separator" dir="ltr" style="clear: both; text-align: center;" trbidi="on"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjbAnwHoSXC6LWfncwYlWcVgzEgtJoUEyj6HTpFf7O0o4MbAjFOumKjQL-FSWFwXZAgUp0Y1ke3X56Al98BQSdr-MyegNu-D8EOX8T4I6RjgCOVZWYmqhQzDvCvBw_nRH-qN1fJ/s1600/einstein001.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjbAnwHoSXC6LWfncwYlWcVgzEgtJoUEyj6HTpFf7O0o4MbAjFOumKjQL-FSWFwXZAgUp0Y1ke3X56Al98BQSdr-MyegNu-D8EOX8T4I6RjgCOVZWYmqhQzDvCvBw_nRH-qN1fJ/s320/einstein001.jpg" width="202" /></a></div><div dir="ltr" style="text-align: left;" trbidi="on"><br />
</div><div class="separator" dir="ltr" style="clear: both; text-align: center;" trbidi="on"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj8bAKv49CO4rHonbteLd_awWZsQIxyMPKWJmzB2DIJWMX6bextuDp2QVUg4re1zIhwowB6Y6dsxf2qMMf-td7qC0B_RWScyyGVB8aL43EwX8Kl9V2BXAbtT43U_Dv2Qoa_zQbg/s1600/malevitch004.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj8bAKv49CO4rHonbteLd_awWZsQIxyMPKWJmzB2DIJWMX6bextuDp2QVUg4re1zIhwowB6Y6dsxf2qMMf-td7qC0B_RWScyyGVB8aL43EwX8Kl9V2BXAbtT43U_Dv2Qoa_zQbg/s320/malevitch004.jpg" width="235" /></a></div><div dir="ltr" style="text-align: left;" trbidi="on"><br />
</div><div class="separator" dir="ltr" style="clear: both; text-align: center;" trbidi="on"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg1Y4-jah3Si2q0MqvOSJstw7Kws_Jev4Wf1fHALQv0gFUDxfvcxSkZabeIdY0SVDuamDPetk7fjxZtTYgZkHJuUBt2Nxq3ZtF3a1zqKOvaey6GuSaOiLji70KuzTF-u4jCO9z8/s1600/ortega002.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg1Y4-jah3Si2q0MqvOSJstw7Kws_Jev4Wf1fHALQv0gFUDxfvcxSkZabeIdY0SVDuamDPetk7fjxZtTYgZkHJuUBt2Nxq3ZtF3a1zqKOvaey6GuSaOiLji70KuzTF-u4jCO9z8/s320/ortega002.jpg" width="192" /></a></div><div dir="ltr" style="text-align: left;" trbidi="on"><br />
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<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEitGO9PnziTdK6Jpw-3RSnMvZmmozpJD5pR17eSdyROdXBWQbRXE8YW0g1gbY-D4txtJpHS5Tz1wYXplqdKh-t5Ed0W27MbAjfwqp7qoHx-0KRkSaji2pfw4Z4gd1CiBNBWBG6j/s1600/egana005.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEitGO9PnziTdK6Jpw-3RSnMvZmmozpJD5pR17eSdyROdXBWQbRXE8YW0g1gbY-D4txtJpHS5Tz1wYXplqdKh-t5Ed0W27MbAjfwqp7qoHx-0KRkSaji2pfw4Z4gd1CiBNBWBG6j/s320/egana005.jpg" width="223" /></a></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><br />
</div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><br />
</div></div><div class="separator" dir="ltr" style="clear: both; text-align: center;" trbidi="on"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEidmD_TqkYj362DMNFLGj3P11yleVEQ7Tbu1ClPHLLRs1G2VPA9mCYP15FhX-PkwX0ZyTvGMPs4A5BpoKdDHXpbS5G67d17NbHekGLT2VKTnMWgwq_lpg7HiWWaPWBs_FeBchZ4/s1600/matas003.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEidmD_TqkYj362DMNFLGj3P11yleVEQ7Tbu1ClPHLLRs1G2VPA9mCYP15FhX-PkwX0ZyTvGMPs4A5BpoKdDHXpbS5G67d17NbHekGLT2VKTnMWgwq_lpg7HiWWaPWBs_FeBchZ4/s320/matas003.jpg" width="217" /></a></div><div class="separator" dir="ltr" style="clear: both; text-align: center;" trbidi="on"><br />
</div><div class="separator" dir="ltr" style="clear: both; text-align: center;" trbidi="on"><br />
</div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEieXobN7j1GudGkCfUZhzaIyml6ZRYhG0UhGReOAeCUZCjobYeGoe7BhAHwT28DA4GDeTBkv7ddm6B7XqS5mE9S71dMnvEmAdXR4Cs3hp8mX_AJrDJa21Pg5ZzlFFCB8y-eVHlH/s1600/102.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEieXobN7j1GudGkCfUZhzaIyml6ZRYhG0UhGReOAeCUZCjobYeGoe7BhAHwT28DA4GDeTBkv7ddm6B7XqS5mE9S71dMnvEmAdXR4Cs3hp8mX_AJrDJa21Pg5ZzlFFCB8y-eVHlH/s1600/102.jpg" /></a></div><div class="separator" dir="ltr" style="clear: both; text-align: center;" trbidi="on"><br />
</div><div style="text-align: center;"><span style="color: red; font-family: "Trebuchet MS", sans-serif;"><strong><span style="color: black;">Ici (</span><a href="http://ypsilonediteur.com/">lien</a><span style="color: black;">), je mentionne le très-remarquable travail d'éditrice de mon amie Isabella Checcaglini</span></strong></span></div><div class="separator" dir="ltr" style="clear: both; text-align: center;" trbidi="on"><br />
</div><div class="separator" dir="ltr" style="clear: both; text-align: center;" trbidi="on"><br />
</div><div class="separator" dir="ltr" style="clear: both; text-align: justify;" trbidi="on"><span style="font-family: Arial; mso-ansi-language: FR; mso-bidi-font-family: "Times New Roman"; mso-bidi-font-size: 12.0pt; mso-bidi-language: AR-SA; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;"><span style="font-family: Verdana, sans-serif;">[On déplorera le très mauvais reprint, par Hermann, du colloque de Cerisy consacré à Marcel Duchamp : impression immonde, fabrication de piètre qualité et prix prohibitif].</span> </span></div><div class="separator" dir="ltr" style="clear: both; text-align: justify;" trbidi="on"><br />
</div><div class="separator" dir="ltr" style="clear: both; text-align: justify;" trbidi="on"><span style="font-family: Verdana, sans-serif;">Références bibliographiques :</span></div><div class="separator" dir="ltr" style="clear: both; text-align: justify;" trbidi="on"><br />
</div><div class="separator" dir="ltr" style="clear: both; text-align: justify;" trbidi="on"><span style="font-family: Verdana, sans-serif;"> </span></div><div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;"><span style="font-family: Verdana, sans-serif;">- Carl Einstein, <i>L’Art du XXe siècle</i>. <span style="mso-bidi-font-family: Arial;">É</span>ditions J. Chambon, coll. Rayon Art, traduit de l’allemand par Liliane Meffre et Maryse Staiber, 2011.</span></div><div class="separator" dir="ltr" style="clear: both; text-align: justify;" trbidi="on"><span style="font-family: Verdana, sans-serif;"> </span></div><div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;"><span style="font-family: Verdana, sans-serif;">- Kazimir Malévich, <i>Le suprématisme. Le monde sans-objet ou le repos éternel</i>. <span style="mso-bidi-font-family: Arial;">É</span>ditions Infolio, coll. Archihraphy, traduit du russe et présenté par Gérard Conio, 2011.</span></div><div class="separator" dir="ltr" style="clear: both; text-align: justify;" trbidi="on"><span style="font-family: Verdana, sans-serif;"> </span></div><div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;"><span style="font-family: Verdana, sans-serif;">- José Ortega y Gasset, <i>La Déshumanisation de l’art</i>. <span style="mso-bidi-font-family: Arial;">É</span>ditions Allia, traduit de l’espagnol par Adeline Struvay et Bénédicte Vauthier, 2011.</span></div><div class="separator" dir="ltr" style="clear: both; text-align: justify;" trbidi="on"><span style="font-family: Verdana, sans-serif;"> </span></div><div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;"><span style="font-family: Verdana, sans-serif;">- Miguel Egaña, <em>Bête comme un peintre ou comment l’esprit vient aux artistes. Artistes-philosophes, philosophes-artistes, ironistes et dandys</em>. <span style="mso-bidi-font-family: Arial;">É</span>ditions Fage, coll. Actifs, 2011.</span></div><div class="separator" dir="ltr" style="clear: both; text-align: justify;" trbidi="on"><span style="font-family: Verdana, sans-serif;"> </span></div><div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;"><span style="font-family: Verdana, sans-serif;"><span style="mso-ansi-language: FR; mso-bidi-font-family: "Times New Roman"; mso-bidi-font-size: 12.0pt; mso-bidi-language: AR-SA; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">- Enrique Vila-Matas, <i>Chet Baker pense à son art</i>. </span><span style="mso-ansi-language: FR; mso-bidi-font-size: 12.0pt; mso-bidi-language: AR-SA; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">É</span><span style="mso-ansi-language: FR; mso-bidi-font-family: "Times New Roman"; mso-bidi-font-size: 12.0pt; mso-bidi-language: AR-SA; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">ditions Mercure de France, coll. Traits et Portraits, traduit de l’espagnol par André Gabastou, 2011.</span></span><br />
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<span style="font-family: Verdana;"><span style="font-family: Verdana, sans-serif;"><strong>- Roger Gilbert-Lecomte & Léon Pierre-Quint - <em>Correspondance 1927-1939</em>. Ypsilon éditeur. Préface de Bernard Noël. Établissement du texte et notes par Bérénice Stoll, 2011.</strong> </span><span style="font-family: Times New Roman;"><br />
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</span><br />
</span></div><div class="separator" dir="ltr" style="clear: both; text-align: justify;" trbidi="on"><br />
</div><div class="separator" dir="ltr" style="clear: both; text-align: justify;" trbidi="on"></div></div>Fabrice Lefaixhttp://www.blogger.com/profile/11403480172939232776noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-13547725.post-4454552838468049482011-06-30T00:40:00.008+02:002011-06-30T01:15:33.158+02:00"Suarès en exil", par Pierre de Massot<div dir="ltr" style="text-align: left;" trbidi="on"><div style="text-align: justify;"><br />
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;">Voici donc qu’a cessé de battre ce cœur, ce cœur reclus et cependant tout enchanté de la beauté du monde. D’autres seront mieux qualifiés pour étudier cette œuvre immense qui va de <em>Voici l’Homme</em> à <em>Musiciens</em>. Pour moi, faisant taire un instant ma douleur, je ne veux jeter sur cette page que quelques mots de tendresse et de souvenirs.</span></div><div style="text-align: justify;"><span style="font-family: Verdana, sans-serif;"> Depuis près de vingt-cinq ans, nous étions liés, Suarès et moi, par une amitié sans réserve et, de la part de ce grand homme si ombrageux, sans ombre. Je l’ai connu dans sa maison de la rue Cassette, avec ce jardin fleuri où, dès le printemps, il charmait, comme François d’Assise, les oiseaux, puis dans sont appartement de la rue de la Cerisaie, à l’ombre de la lampe où il calligraphiait ses œuvres sur le vélin avec des encres polychromes, enfin dans cet hôtel d’Antibes, d’où l’on voyait la mer danser sous le soleil, cette mer qu’il ne regardait point.</span></div><div style="text-align: justify;"><span style="font-family: Verdana, sans-serif;"> Mais jamais nous ne sentîmes cette amitié plus vive, plus forte que lors du désastre de 1940. D’origine juive, Suarès avait dû fuir Paris en camion avant l’entrée des troupes allemandes, et il avait vécu, sous des noms d’emprunt, dans la Creuse et dans l’Ain. Plus tard, il avait pu gagner Antibes, où il pensait avoir trouvé un havre de grâce et où je vins le visiter en 1942.</span></div><div style="text-align: justify;"><span style="font-family: Verdana, sans-serif;"> Hélas ! la Gestapo veillait et n’eût été un commissaire de police (dont je salue ici le geste, noble et courageux) qui le prévint, Suarès eût été arrêté la nuit même. Et c’est alors que, pour échapper à ses tortionnaires, lui qui n’aurait pu prendre seul le métro ou un taxi, il débarqua à Pontcharra dans le Rhône, où je possède une vieille maison, aussi effaré qu’un hibou (*) à l’éclatante lumière du soleil de midi.</span></div><br />
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<div dir="ltr" style="text-align: left;" trbidi="on"><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhWvxeFrbuZE2HM-AipQ7DWjIjptxCpqPir5Beeg8kIDCkW0xlJQyGIoo1RlV9kEHG4aJcM9YlmcnMKqUiraZKZQrnV0QnrUpRsQ2JChCikF4rlB3aUjc6UTo_J3F3w_0dn4J64/s1600/De+Massot+Abbott+1927.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhWvxeFrbuZE2HM-AipQ7DWjIjptxCpqPir5Beeg8kIDCkW0xlJQyGIoo1RlV9kEHG4aJcM9YlmcnMKqUiraZKZQrnV0QnrUpRsQ2JChCikF4rlB3aUjc6UTo_J3F3w_0dn4J64/s320/De+Massot+Abbott+1927.jpg" width="270" /></a></div></div><br />
<div style="text-align: center;"><strong><span style="font-family: "Trebuchet MS", sans-serif;">Pierre de Massot by Berenice Abbott (1927)</span></strong></div><div style="text-align: justify;"> </div><div style="text-align: justify;"> <span style="font-family: Verdana, sans-serif;">Peu après, grâce à une amie parfaite qui la fit fabriquer par des agents de l’Intelligence Service, ma femme put lui apporter une fausse carte d’identité par quoi il devenait en quelque sorte mon père. Il connut, dans ce petit village aux confins du Forez et du Beaujolais, des jours calmes, entièrement consacrés au travail. À plusieurs reprises, je fis le voyage de Paris pour l’y voir, et tout aussitôt nous reprenions l’entretien depuis plus de vingt ans commencé.</span></div><div style="text-align: justify;"><span style="font-family: Verdana, sans-serif;"> Sa culture universelle m’éblouissait : il discutait aussi bien de Rembrandt que de Picasso, de Bach que de Strawinsky, des Pères de l’Église que de Montaigne ou de Marivaux. Mais il revenait toujours à ses héros favoris : Cervantès, Tolstoï, Baudelaire, Mallarmé, Wagner, Debussy, qui étaient les compagnons de toute sa vie solitaire.</span></div><div style="text-align: justify;"><span style="font-family: Verdana, sans-serif;"> Ou encore – et il pouvait devenir féroce – il conversait sur ses contemporains : Romain Rolland, Péguy, André Gide, Claudel, Benda, Valéry. Pourquoi le cèlerais-je ? Il était souvent injuste, mais il demeurait néanmoins un esprit libre et, connaissant mon affection à l’égard de Gide par exemple, il n’a jamais tenté que j’incline en sa faveur.</span></div><div style="text-align: justify;"><span style="font-family: Verdana, sans-serif;"> Là-bas – comme à Antibes, du reste – Suarès ne sortait que pour prendre des repas à l’auberge, et il faut bien convenir que les indigènes de Pontcharra ne s’habituèrent jamais très bien à cet étrange personnage vêtu de velours comme un reître du XVIIe siècle, au menton orné d’une royale et dont la longue chevelure, partagée par une raie, flottait sur les épaules. Toutefois, il était affable pour tous, indulgent aux rires des enfants, plein de charme et de douceur. Mais encore qu’il n’avait jamais douté de l’issue de cette guerre et que nous fissions tout pour qu’il l’oublie, il souffrait horriblement de cet exil.</span></div><div style="text-align: justify;"><span style="font-family: Verdana, sans-serif;"> Aujourd’hui, Suarès n’est plus, et c’est tout soudain comme la nuit dans mon cœur. J’évoque ses longues mains pâles dont il jouait avec un art consommé et ses admirables yeux de velours noirs, qui pouvaient être caressants comme une soie d’Orient ou flamboyants comme l’enfer. Le petit village de Pontcharra reflète toujours ses maisons décrépites dans l’eau de la charmante rivière, et si j’y dois retourner, je ne pourrai plus entrer dans cette chambre qui fut, durant deux ans, la sienne, sans entendre la voix si basse et si douce me dire : « Restez encore un moment près de moi, mon cher Massot. »</span></div><span style="font-family: Verdana, sans-serif;"></span><br />
<br />
<div style="text-align: justify;"><span style="font-family: Verdana, sans-serif;">Pierre de Massot in <em>Les Nouvelles littéraires</em>, 9 septembre 1948, p. 6.</span><br />
<br />
<span style="font-family: Verdana;">(*) De Massot usa de cette même figure de style au sujet de Jacques Rigaut. [J'en reparlerai, pensant tout soudain à Jean-Luc Bitton].</span></div></div>Fabrice Lefaixhttp://www.blogger.com/profile/11403480172939232776noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-13547725.post-78705033829993735942011-06-20T13:23:00.004+02:002011-06-20T13:27:55.791+02:00Deux témoignages en revue<div dir="ltr" style="text-align: left;" trbidi="on"><div style="text-align: justify;"><span style="font-family: Arial; mso-ansi-language: FR; mso-bidi-font-family: "Times New Roman"; mso-bidi-font-size: 12.0pt; mso-bidi-language: AR-SA; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;"><span style="font-family: Verdana, sans-serif;">Quinze ans avant leur publication définitive, sous une forme révisée et augmentée (<em>L’anneau de Saturne</em>, Fayard, 1970), les souvenirs de Germaine Everling parurent initialement dans le numéro de juin 1955 des <i>Œuvres Libres</i> sous le titre « C’était hier : Dada… » On y trouve notamment la relation qu’elle fit des premiers symptômes du zona ophtalmique de Picabia :</span></span></div><span style="font-family: Arial; font-size: 11pt; mso-ansi-language: FR; mso-bidi-font-family: "Times New Roman"; mso-bidi-font-size: 12.0pt; mso-bidi-language: AR-SA; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;"></span><br />
<div dir="ltr" style="text-align: left;" trbidi="on"><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgJa-s7F9FhUtGJ2pcANadHDQ7ERoZU2fbWa8iL3NO9zd-3IF3DZWp6aD5FGokGGjm9Z6AE5nY5Vls_shI-tERQ_KU4eaSPubaYWuFFrCJL9svIChyphenhyphenLDZXRM-OaONgKF97WPLRE/s1600/couv+oeuvres+libres001.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="400" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgJa-s7F9FhUtGJ2pcANadHDQ7ERoZU2fbWa8iL3NO9zd-3IF3DZWp6aD5FGokGGjm9Z6AE5nY5Vls_shI-tERQ_KU4eaSPubaYWuFFrCJL9svIChyphenhyphenLDZXRM-OaONgKF97WPLRE/s400/couv+oeuvres+libres001.jpg" width="256" /></a></div><br />
<div class="MsoBodyTextIndent" style="margin: 0.25pt 0cm 0pt; text-align: justify;"><span style="mso-bidi-font-size: 10.5pt;"><span style="font-family: Verdana, sans-serif;"> « Ce fut au cours d’un déjeuner chez elle [Isadora Duncan] que Picabia ressentit les premières atteintes d’un zona ophtalmique qui devait l’éprouver cruellement. Il rentra en disant : <o:p></o:p></span></span></div><div style="text-align: justify;"><span style="font-family: Verdana, sans-serif;"> </span></div><div class="MsoBodyTextIndent" style="margin: 0.25pt 0cm 0pt; text-align: justify;"><span style="mso-bidi-font-size: 10.5pt;"><span style="font-family: Verdana, sans-serif;"> – Je sens que je vais avoir quelque chose de grave.<o:p></o:p></span></span></div><div style="text-align: justify;"><span style="font-family: Verdana, sans-serif;"> </span></div><div class="MsoBodyTextIndent" style="margin: 0.25pt 0cm 0pt; text-align: justify;"><span style="mso-bidi-font-size: 10.5pt;"><span style="font-family: Verdana, sans-serif;"> Et comme il avait un portrait à finir dont la destinée lui tenait à cœur (celui de Mme Elpitza Comnbary), il se mit immédiatement au travail et prolongea la séance jusqu’au lendemain matin. À l’aube, le portrait était terminé, mais le peintre souffrait le martyre.<o:p></o:p></span></span></div><div style="text-align: justify;"><span style="font-family: Verdana, sans-serif;"> </span><span style="font-family: Verdana, sans-serif;"> <span style="font-family: Arial; mso-ansi-language: FR; mso-bidi-font-family: "Times New Roman"; mso-bidi-font-size: 12.0pt; mso-bidi-language: AR-SA; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">Il resta trente jours et trente nuits dans le plus pénible état. C’est alors qu’il fit connaissance du docteur Henri Bouttier, qui devait devenir l’un de ses plus proches amis. Celui-ci ordonna pour le soulager des granulés d’aconitine : poison d’un dosage difficile et dont l’effet variait suivant les tempéraments. Picabia avait-il une peur superstitieuse de cette petite boîte pharmaceutique – et se sentait-il pourtant attiré vers elle, par ce qu’elle représentait de répit. Il ne trouva rien de mieux, pour avoir toutes les garanties, que de me faire absorber le médicament, afin d’en surveiller les effets. J’acceptai par amour de servir de cobaye !... » </span><br />
<span style="font-family: Arial; mso-ansi-language: FR; mso-bidi-font-family: "Times New Roman"; mso-bidi-font-size: 12.0pt; mso-bidi-language: AR-SA; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;"><em></em></span></span></div><div style="text-align: justify;"><span style="font-family: Verdana, sans-serif;"><span style="font-family: Arial; mso-ansi-language: FR; mso-bidi-font-family: "Times New Roman"; mso-bidi-font-size: 12.0pt; mso-bidi-language: AR-SA; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;"><em>Les Œuvres Libres</em></span><span style="font-family: Arial; mso-ansi-language: FR; mso-bidi-font-family: "Times New Roman"; mso-bidi-font-size: 12.0pt; mso-bidi-language: AR-SA; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">, 173-174.</span></span></div><br />
<div style="text-align: center;"><strong>* * *</strong></div><strong></strong><br />
<div align="justify"><br />
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;">C'est dans un numéro du <em>Mercure de France</em> (mai 1962) entièrement consacré à Blaise Cendrars (le site <em>Livrenblog</em> en a relevé la totalité du contenu </span><a href="http://livrenblog.blogspot.com/2010/11/mercure-de-france-blaise-cendrars.html"><strong><span style="color: red; font-family: Verdana, sans-serif;">ici</span></strong></a><span style="font-family: Verdana, sans-serif;">) qu'on trouve un témoignage de Georges Ribemont-Dessaignes, dressant le portrait d'un Picabia, figure du passé, qui aurait perdu son aura dada :</span></div><br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjPvRB2gexRHSqWo0xfIEnwpYObh3D0weKZKMleOCxCReZJxh1jnE1vmGjhK5JnDEKg-gqgSk_qNXX6NgcEayaD5_UYpVpDU2QvOavq_rHg-1yKW1CcNyXrNGzMXRuMGRBdMlUx/s1600/couv+mercure001.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="400" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjPvRB2gexRHSqWo0xfIEnwpYObh3D0weKZKMleOCxCReZJxh1jnE1vmGjhK5JnDEKg-gqgSk_qNXX6NgcEayaD5_UYpVpDU2QvOavq_rHg-1yKW1CcNyXrNGzMXRuMGRBdMlUx/s400/couv+mercure001.jpg" width="248" /></a></div><br />
<div style="text-align: justify;"></div><div class="MsoBodyTextIndent" style="margin: 0cm 0cm 0pt 0.95pt; text-align: justify;"><br />
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;">" Toutes ces phrases, tous ces mots qui me viennent parce qu’aujourd’hui je dois ressusciter Blaise Cendrars en un instant de sa vie, et que les brumes sont opaques qui le retiennent là-bas, au bout du tunnel des années. Presque en même temps j’ai à retrouver Picabia pour un exposé de sa vie et de son œuvre, en tête d’un catalogue de ses œuvres. Or que vois-je ? Très peu de temps après la dernière grande guerre (ah, ces guerres, toujours les dernières...), de retour à Paris dont j’avais été absent depuis 1934, j’ai rencontré Picabia dans le Métro, Picabia que je n’avais plus vu depuis plus de vingt ans. Il était là, avec sa dernière femme, c’était bien lui, toujours reconnaissable, avec son port de tête et le mouvement qu’il avait pour la rejeter légèrement en arrière, comme pour un défi. Je le voyais là, non comme l’image que j’en avais conservée, mais tel qu’il était devenu, et j’en éprouvais un grand malaise douloureux, car tout ce que j’avais connu de lui du temps de notre amitié se trouvait donc là, mais avec ce que je ne connaissais pas, ce qui s’était passé durant son long séjour à Cannes et qu’on m’avait rapporté – mais les paroles en ce cas ! – et tout cela se dégradait d’un coup, s’incorporait à l’image que j’avais devant les yeux, d’un homme qui persistait à vouloir se survivre. Image tragique qui désormais me masque le Picabia de jadis avec sa séduction, sa force et ses émouvantes faiblesses, si désarmantes, tout ce qui, au fond, est si précieux et si périssable...</span><br />
<br />
</div><div style="text-align: justify;"></div><div dir="ltr" style="text-align: left;" trbidi="on"><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg7LOap5rg1O4DqUcQIsNCpH0tA61AGyzpqOct7JBz0d2o1U-gW2AgYZdKQFK0_nh-725Wt3kqDXEtyobBppQ-FgpC3PFZkl11exFuEcLAmYIUELXx9poe2ITriLwwkNj7EttBX/s1600/Picabia+et+Cendrars+au+Tremblay+sur+Mauldre%252C+%25C3%25A9t%25C3%25A9+1923.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="400" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg7LOap5rg1O4DqUcQIsNCpH0tA61AGyzpqOct7JBz0d2o1U-gW2AgYZdKQFK0_nh-725Wt3kqDXEtyobBppQ-FgpC3PFZkl11exFuEcLAmYIUELXx9poe2ITriLwwkNj7EttBX/s400/Picabia+et+Cendrars+au+Tremblay+sur+Mauldre%252C+%25C3%25A9t%25C3%25A9+1923.jpg" width="302" /></a></div><div align="justify" class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><br />
</div><div align="justify" class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><strong><span style="font-family: "Trebuchet MS", sans-serif;">Cendrars et Picabia au Tremblay-sur-Mauldre, été 1923</span></strong></div><div align="justify" class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><br />
</div><div class="separator" style="clear: both; text-align: justify;"><span style="color: black; font-family: Verdana, sans-serif; mso-ansi-language: FR; mso-bidi-font-size: 10.0pt; mso-bidi-language: AR-SA; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">Or aujourd’hui j’évoque Cendrars, le Cendrars que je rencontrais jadis, au temps de Dada, avec Picabia précisément, au Tremblay-sur-Mauldre, petit village de Seine-et-Oise, non loin du hameau où jadis moi-même j’habitais." </span></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: justify;"><span style="font-family: Verdana, sans-serif;"><br />
</span></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: justify;"><span style="color: black; font-family: Verdana, sans-serif; mso-ansi-language: FR; mso-bidi-font-size: 10.0pt; mso-bidi-language: AR-SA; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">(<em>Mercure de France</em>, p. 115)</span></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><br />
</div></div></div></div>Fabrice Lefaixhttp://www.blogger.com/profile/11403480172939232776noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-13547725.post-76616986156436832062011-06-09T14:13:00.001+02:002011-06-09T14:13:56.448+02:00Dada à Paris - 9 juin 2011<div dir="ltr" style="text-align: left;" trbidi="on"><p$1><div dir="ltr" style="text-align: left;" trbidi="on"><p$1><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhKhi-_7EVto1Cw6y8ZkVzTB4RLE-D0zuwzBUqPKM1WWjxP6Rl8-rXGMol1oP22YMAYY3YZfGCAVzDxEN37pAF3Tp9cmzznT-JmXxXMYaTiShmqlC_hBVE106njXvNw0zhl4hsu/s1600/flaneur.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="640" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhKhi-_7EVto1Cw6y8ZkVzTB4RLE-D0zuwzBUqPKM1WWjxP6Rl8-rXGMol1oP22YMAYY3YZfGCAVzDxEN37pAF3Tp9cmzznT-JmXxXMYaTiShmqlC_hBVE106njXvNw0zhl4hsu/s640/flaneur.jpg" width="451" /></a></div><p$1></p$1></p$1></div><p$1></p$1></p$1></div>Fabrice Lefaixhttp://www.blogger.com/profile/11403480172939232776noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-13547725.post-25333167531364379342011-03-08T12:00:00.009+01:002011-03-09T02:48:48.710+01:00L’École du Bœuf<div dir="ltr" style="text-align: left;" trbidi="on"><p$1><div dir="ltr" style="text-align: left;" trbidi="on"><p$1><p$1><div dir="ltr" style="text-align: left;" trbidi="on"><p$1><p$1><p$1><div dir="ltr" style="text-align: left;" trbidi="on"><p$1><p$1><p$1><p$1><div dir="ltr" style="text-align: left;" trbidi="on"><p$1><p$1><p$1><p$1><p$1><div dir="ltr" style="text-align: left;" trbidi="on"><p$1><p$1><p$1><p$1><p$1><p$1><div dir="ltr" style="text-align: left;" trbidi="on"><p$1><p$1><p$1><p$1><p$1><p$1><p$1><div dir="ltr" style="text-align: left;" trbidi="on"><p$1><p$1><p$1><p$1><p$1><p$1><p$1><p$1><p$1><p$1><p$1><p$1><p$1><div align="justify" class="separator" dir="ltr" style="clear: both; text-align: center;" trbidi="on"><br />
</div><p$1><p$1><p$1><p$1><p$1><p$1><p$1><div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><p$1><p$1><p$1><p$1><p$1><p$1><p$1><p$1></p$1></p$1></p$1></p$1></p$1></p$1></p$1></p$1></div><div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;"><p$1><p$1><p$1><p$1><p$1><p$1><p$1><span style="font-family: Verdana, sans-serif;"><i> Le Bœuf sur le Toit</i> <i>!</i>… On sortait de la guerre comme d’une étuve, avec des vêtements propres et une âme molle. Ainsi que l’esclave de la Salomé de Wilde, on répétait : « Il va se passer quelque chose », et, tous les matins, on se réveillait avec la conviction que le monde était neuf, puisqu’on s’y sentait dépaysé. Dans la salle de la Comédie des Champs-Élysées…alors Montaigne, on réunit tout ce qu’on appelle le Tout-Paris, parce qu’il ne parle que de lui. Nous entendons le gratin en révolte et les artistes ne sachant où s’asseoir entre deux générations contradictoires. Cette association de Montparnasse et du noble Faubourg qui complotait gravement au Salon d’Automne de dynamiter l’Institut, d’incendier le Louvre et qui considérait la Tour Eiffel comme Notre-Dame-de-la-Garde du siècle inédit.</span></p$1></p$1></p$1></p$1></p$1></p$1></p$1></div><div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;"><p$1><p$1><p$1><p$1><p$1><p$1><p$1><span style="font-family: Verdana, sans-serif;"> On dodelina cette assistance avec la <i>Berceuse de Gargantua </i>d’Érik Satie, rythme sournois de gestation, puis le rideau se leva sur l’acte de Cocteau. Les Fratellini en danseuses de tango, un barman cauchemardesque, les accords aigres-doux de Darius Milhaud coupèrent la salle en deux. Chacun cria si fort et pour son propre compte qu’il en oublia son parti-pris. Tout était donc à recommencer quand Moyse [sic] (1) surgit et, à son tour, sauva l’enfant des eaux.</span></p$1></p$1></p$1></p$1></p$1></p$1></p$1></div><div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;"><p$1><p$1><p$1><p$1><p$1><p$1><p$1><span style="font-family: Verdana, sans-serif;"> L’histoire n’est pas biblique. Née sur la rive de la Seine, elle s’acheva rue Boissy d’Anglas. Ce fut un bar très <i>flat</i>, aux murs jaunes, avec des lanternes vénitiennes, une lumière douce aux yeux et un je ne sais quoi de nocturne, de bien tubé, de cérébral qu’on ne retrouva jamais plus.</span></p$1></p$1></p$1></p$1></p$1></p$1></p$1></div><div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;"><p$1><p$1><p$1><p$1><p$1><p$1><p$1><span style="font-family: Verdana, sans-serif;"> Toujours suivi du fidèle Massot, Picabia, peintre de ces rébus où le dadaïsme voulut lire le renouveau, vint accrocher au mur <a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEghO3df0jIm-16byYm0TpVpysXU7FqO1eal7PfaWgzqlh6c766oQNOiXqNLg0q32zY4s81RQr2xN6tcT1ymUOfUA4xHHo_9A9vpWS8-jpGLFA2v6qUsD992PzyBGVXO97bHI4Q_/s400/sign+Charchoune2.jpg"><strong><span style="color: red;">l’<i>Œil Cacodylate</i></span></strong></a>, qui contempla fixement le défilé des personnalités dont les deux mondes réclamaient les photographies et la caricature. Balthy et son chapeau, Chenal oubliant la <i>Marseillaise</i>, Roger Gaillard traînant à sa suite une ombre de Musset, Jeanne Barthorie échappée du <i>Dit des Jeux du Monde</i> et Koubitzky sans les <i>Haleurs de la Volga</i>. Après une première audition du <i>Pierrot lunaire</i>, durant laquelle un auditeur s’indigna qu’on jouât un Autrichien et réclama à grands cris du Mozart, on vit arriver Florent Schmidt cherchant un nouvel adversaire, Milhaud l’œil mi-clos, Poulenc rêvant aux carpes de Fontainebleau et Auric mystérieux comme un enfant gâté.<br />
<span style="font-family: Arial;"> <span style="font-family: Verdana, sans-serif;">Wiener venait là commenter un nouveau rag-time à Cocteau, dont les doigts sur la table suivaient une inconcevable mélodie. Picasso découvrait qu’au cycle de la guitare succédait celui du banjo, Drieu la Rochelle martelait des phrases agressives et Tristan Tzara, pontife aujourd’hui détrôné du désordre, derrière son monocle endeuillé, se demandait pour quelle secrète raison Soupault mangeait de la crème au chocolat.</span></span></span></p$1></p$1></p$1></p$1></p$1></p$1></p$1></div><p$1><div align="justify" dir="ltr" style="text-align: left;" trbidi="on"><p$1><p$1><p$1><p$1><p$1><p$1><p$1></p$1></p$1></p$1></p$1></p$1></p$1></p$1></div><div align="justify" class="separator" dir="ltr" style="clear: both; text-align: center;" trbidi="on"></div><a name='more'></a><br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh11gSYu2cUU3duJF1be-CtQIUsX-5zXFrTeCQ-K2zfS1AmDhqGyn2VYLO_lHucF3kBWU4R3zATIVF1U3eqjkLbXUoZYMNZePrjRKxYo7rUdmcCkdE2z94-yJFtWLPo-G5h08SU/s1600/ecole001.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh11gSYu2cUU3duJF1be-CtQIUsX-5zXFrTeCQ-K2zfS1AmDhqGyn2VYLO_lHucF3kBWU4R3zATIVF1U3eqjkLbXUoZYMNZePrjRKxYo7rUdmcCkdE2z94-yJFtWLPo-G5h08SU/s320/ecole001.jpg" width="214" /></a></div></p$1><div align="center"><p$1><p$1><p$1><p$1><p$1><p$1><p$1><span style="font-family: "Trebuchet MS", sans-serif;"><strong>Illustration accompagnant l'article de <span style="font-family: "Trebuchet MS", sans-serif;">Lucien Farnoux-Reynaud</span></strong></span></p$1></p$1></p$1></p$1></p$1></p$1></p$1></div></p$1></p$1></p$1></p$1></p$1><p$1><div style="text-align: justify;"><p$1><p$1><p$1><p$1><p$1><p$1><p$1><p$1> </p$1></p$1></p$1></p$1></p$1></p$1></p$1></p$1></div><div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><p$1><p$1><p$1><p$1><p$1><p$1><p$1><span style="font-family: Verdana, sans-serif;">Chaque soir</span></p$1></p$1></p$1></p$1></p$1></p$1></p$1></div><div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><p$1><p$1><p$1><p$1><p$1><p$1><p$1><span style="font-family: Verdana, sans-serif;"> <i>Ivre de gin,</i></span></p$1></p$1></p$1></p$1></p$1></p$1></p$1></div><div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><p$1><p$1><p$1><p$1><p$1><p$1><p$1><span style="font-family: Verdana, sans-serif;"><i> Flambant d’électricité,</i> (2)</span><span style="font-family: Verdana, sans-serif;"><br />
</span></p$1></p$1></p$1></p$1></p$1></p$1></p$1></div><div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;"><p$1><p$1><p$1><p$1><p$1><p$1><p$1><span style="font-family: Verdana, sans-serif;">suscitait de nouvelles fidélités ; Doucet, sur le clavier, endormait à sons de blues le présent loufoque et accordait une réalité mélodique à des rêves indistincts, dont Williams, à sa caisse, tricotait minutieusement, à petits coups discrets, l’échafaudage. Entraient tour à tour Giraudoux, ne concevant avec la littérature que des rapports diplomatiques ; Morand, la prenant comme punching-ball ; Mauriac, en rupture des aventures landaises, et Kessel, délaissant les nuits des Princes pour des heures de snobisme. Dunoyer de Segonzac semblait se nettoyer les yeux pour un nouveau paysage et Gilbert Charles, n’y fîtes-vous pas un <i>Apprentissage</i> (3) avant de nous le décrire ? Monde où l’on s’abuse offert à Jean Fayard, retour d’Oxford. Puis Lacretelle, Max Jacob, Chadourne, James de Coquet, Oberlé…Radiguet… et, à minuit et demie sonnant, afin que chacun réglât sa montre, Léon-Paul Fargue, que ne surveillait pas encore l’Académie.</span></p$1></p$1></p$1></p$1></p$1></p$1></p$1></div><div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;"><p$1><p$1><p$1><p$1><p$1><p$1><p$1><span style="font-family: Verdana, sans-serif;"> Cocktail aux liqueurs, saveurs liquoreuses, mais perfides, que distillent les saxophones, et Williams, de sa voix voilée murmurant une chanson nègre au cœur gros. Là, Effremova dit, une nuit, la sensualité triste et souple des heures tziganes, et Florence la traîtresse sexualité des ombres aux tropiques. Marcel Herrand s’accouda au piano pour chanter les romances de Cocteau durant qu’autour de whisky and soda on échangeait un projet de roman contre un sujet de comédie, Charleston… Ey…, l’ombre de Baker mena une sarabande désossée et Villeboeuf, renonçant à approcher du bar assiégé, entraîna toute une équipe autant impatiente qu’altérée chez le bistrot des chauffeurs de ces </span><span style="font-family: Verdana, sans-serif;"><i>Messieurs et Dames</i>, car Van Dongen ne se contentait plus de venir avec Poiret, mais amenait ses modèles que son compère habillait. </span></p$1></p$1></p$1></p$1></p$1></p$1></p$1></div><div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;"><p$1><p$1><p$1><p$1><p$1><p$1><p$1><span style="font-family: Verdana, sans-serif;"> On dira, dans quelques années, quand les dix CV qui klaxonnent iront rejoindre le double phaéton rouge de nos pères : « Ça c’est Bœuf sur le Toit ». Il n’est pas si banal de baptiser une époque. Mais une décision judiciaire expulsant ce bar de son local hâta le rythme du temps et nous fit exécuter un petit saut dans le passé.</span></p$1></p$1></p$1></p$1></p$1></p$1></p$1></div><div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;"><p$1><p$1><p$1><p$1><p$1><p$1><p$1><span style="font-family: Verdana, sans-serif;"> Pourtant, n’est-ce pas la situation exacte ? Les lampes à arc de cette littérature périrent d’un court-circuit et les nouveautés de la veille nous assassinent du souvenir de trop de complaisances. Les morts vont vite, dit le vieux dicton ; mais, au siècle du métropolitain et de l’avion, les vivant vont plus vite encore. Des fidèles de la première heures, les rangs se clairsemèrent. Que de belles jeunes femmes disparurent de cette mort subite, que seul un sourire un peu complice explique ou excuse. Combien de jeunes hommes « décollèrent », selon le cruel argot des bars, et ne reprendront jamais le train ? On se grille aux lumières des nuits et des désennuis. Après la guerre, cocktails, chansons nègres, papillons du soir, bonsoir.</span></p$1></p$1></p$1></p$1></p$1></p$1></p$1></div><div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;"><p$1><p$1><p$1><p$1><p$1><p$1><p$1><span style="font-family: Verdana, sans-serif;"> Sur un autre toit remonta le « Bœuf » symbolique qu’adorent les noctambules polyglottes. Mais ses jeunes littérateurs prirent du ventre ou songent à l’Académie, ce qui revient au même. Ses peintres surveillent des ventes astronomiques, ses compositeurs ne se font plus siffler et ses jeunes auteurs acquirent des tics qui rejoignent déjà les « traditions » du Conservatoire. </span></p$1></p$1></p$1></p$1></p$1></p$1></p$1></div><div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;"><p$1><p$1><p$1><p$1><p$1><p$1><p$1><span style="font-family: Verdana, sans-serif;"> Puis, Moyse [sic], vous savez bien qu’il est impossible qu’on rechante comme ce soir : <i>At </i><i>dawning I love you</i>. Puisqu’on ne peut jamais retrouver au même endroit une femme qu’on quitta, vous ne ressusciterez ni votre jeunesse, ni ses premières amours.</span></p$1></p$1></p$1></p$1></p$1></p$1></p$1></div><div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;"><p$1><p$1><p$1><p$1><p$1><p$1><p$1><p$1></p$1></p$1></p$1></p$1></p$1></p$1></p$1></p$1></div><div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;"><p$1><p$1><p$1><p$1><p$1><p$1><p$1><span style="font-family: Verdana, sans-serif;"><span style="font-family: Verdana, sans-serif;">"<span style="font-family: Arial;">L’</span><span style="font-family: Arial;">É</span></span><span style="font-family: Arial; font-size: 14pt;"><span style="font-family: Verdana, sans-serif; font-size: small;">cole du Bœuf ",</span> </span>Lucien Farnoux-Reynaud in <i>L’Européen</i>, 24 juillet 1929, p. 3.</span></p$1></p$1></p$1></p$1></p$1></p$1></p$1></div><div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><p$1><p$1><p$1><p$1><p$1><p$1><p$1><p$1></p$1></p$1></p$1></p$1></p$1></p$1></p$1></p$1></div><div align="center" class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><p$1><p$1><p$1><p$1><p$1><p$1><p$1><span style="font-family: Arial; font-size: large;"><strong>* * *</strong></span></p$1></p$1></p$1></p$1></p$1></p$1></p$1></div><div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;"><p$1><p$1><p$1><p$1><p$1><p$1><p$1><p$1></p$1></p$1></p$1></p$1></p$1></p$1></p$1></p$1></div><div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;"><p$1><p$1><p$1><p$1><p$1><p$1><p$1><span style="font-family: Verdana, sans-serif;">(1) Il s’agit évidemment de Louis Moysès, propriétaire du <i>Bœuf sur le Toit</i>.</span></p$1></p$1></p$1></p$1></p$1></p$1></p$1></div><div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt 18pt; text-align: justify;"><p$1><p$1><p$1><p$1><p$1><p$1><p$1><p$1></p$1></p$1></p$1></p$1></p$1></p$1></p$1></p$1></div><div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;"><p$1><p$1><p$1><p$1><p$1><p$1><p$1><span style="font-family: Verdana, sans-serif;">(2) Lucien Farnoux-Reynaud cite ici, incomplètement, un extrait de la <i>Chanson du Mal-aimé</i> d’Apollinaire : « Soirs de Paris ivres du gin / Flambant de l'électricité » (<i>Alcools</i>, 1913).</span></p$1></p$1></p$1></p$1></p$1></p$1></p$1></div><div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;"><p$1><p$1><p$1><p$1><p$1><p$1><p$1><p$1></p$1></p$1></p$1></p$1></p$1></p$1></p$1></p$1></div><div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;"><p$1><p$1><p$1><p$1><p$1><p$1><p$1><span style="font-family: Arial;"><span style="font-family: Verdana, sans-serif;">(3) Paris, Le Divan, "Les Soirées du Divan n° 4", 1923. Gilbert Charles est l’auteur d’un des premiers articles consacrés au Bœuf sur le Toit : voir « Les potinières littéraires. Le Bœuf sur le Toit » in <i>La Revue Française</i>, 14 janvier 1924.</span></span></p$1></p$1></p$1></p$1></p$1></p$1></p$1></div><div style="text-align: justify;"><p$1><p$1><p$1><p$1><p$1><p$1><p$1></p$1></p$1></p$1></p$1></p$1></p$1></p$1></div></p$1></p$1></p$1></p$1></p$1></p$1></p$1></p$1></p$1></p$1></p$1></p$1></p$1></p$1></p$1></p$1></div><div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><p$1><p$1><p$1><p$1><p$1><p$1><p$1></p$1></p$1></p$1></p$1></p$1></p$1></p$1></div></p$1><div style="text-align: justify;"><p$1><p$1><p$1><p$1><p$1><p$1><p$1></p$1></p$1></p$1></p$1></p$1></p$1></p$1></div><p$1><div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><p$1><p$1><p$1><p$1><p$1><p$1><p$1></p$1></p$1></p$1></p$1></p$1></p$1></p$1></div><p$1><div style="text-align: justify;"><p$1><p$1><p$1><p$1><p$1><p$1><p$1></p$1></p$1></p$1></p$1></p$1></p$1></p$1></div><p$1><div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><p$1><p$1><p$1><p$1><p$1><p$1><p$1></p$1></p$1></p$1></p$1></p$1></p$1></p$1></div><p$1><div style="text-align: justify;"><p$1><p$1><p$1><p$1><p$1><p$1><p$1></p$1></p$1></p$1></p$1></p$1></p$1></p$1></div><p$1><div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><p$1><p$1><p$1><p$1><p$1><p$1><p$1></p$1></p$1></p$1></p$1></p$1></p$1></p$1></div><p$1><div style="text-align: justify;"><p$1><p$1><p$1><p$1><p$1><p$1><p$1></p$1></p$1></p$1></p$1></p$1></p$1></p$1></div><p$1><div style="text-align: justify;"><p$1><p$1><p$1><p$1><p$1><p$1><p$1><p$1></p$1></p$1></p$1></p$1></p$1></p$1></p$1></p$1></div><p$1><p$1></p$1></p$1></p$1></p$1></p$1></p$1></p$1></p$1></p$1></p$1></p$1></p$1></p$1></p$1></p$1></div><p$1></p$1></p$1></p$1></p$1></p$1></p$1></p$1></div><p$1></p$1></p$1></p$1></p$1></p$1></p$1></div><p$1></p$1></p$1></p$1></p$1></p$1></div><p$1></p$1></p$1></p$1></p$1></div><p$1></p$1></p$1></p$1></div><p$1></p$1></p$1></div>Fabrice Lefaixhttp://www.blogger.com/profile/11403480172939232776noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-13547725.post-4984492457526900062010-09-19T22:52:00.015+02:002010-09-20T00:11:10.836+02:00René, Gabrielle et Marcel<span style="font-family:verdana;">C’est avec un peu de déception que j’ai récemment découvert que le <em>Numéro Spécial consacré à l’Exposition de la “Section d’Or”</em> (n°1 et seul paru, 9 octobre 1912),
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<p align="center"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjGofcZSPu3xW-rVut_9ij37TKNj3ekBUtxcibvpsDQdWS3NzwFuIthtxdFRI0Ef6RXcZKXi9nJxwJs2_6RgpFeDBSj5JuXpGU-IPS1HJWYuy9fKwsfhL85aMZvIdnKWL0RaN6s/s1600/La+Section+d%27Or+num%C3%A9ro+sp%C3%A9cial+9+octobre+1912+couv.jpg"><img style="TEXT-ALIGN: center; MARGIN: 0px auto 10px; WIDTH: 314px; DISPLAY: block; HEIGHT: 400px; CURSOR: hand" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5518730815797027026" border="0" alt="" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjGofcZSPu3xW-rVut_9ij37TKNj3ekBUtxcibvpsDQdWS3NzwFuIthtxdFRI0Ef6RXcZKXi9nJxwJs2_6RgpFeDBSj5JuXpGU-IPS1HJWYuy9fKwsfhL85aMZvIdnKWL0RaN6s/s400/La+Section+d%27Or+num%C3%A9ro+sp%C3%A9cial+9+octobre+1912+couv.jpg" /></a> </p>
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<span style="font-family:verdana;">était loin de proposer autant d’articles que de collaborateurs annoncés en première page. J’attendais en effet un article de <a href="http://dadaparis.blogspot.com/2010/06/blog-post.html"><strong><span style="color:#ff0000;">René Blum</span></strong></a> (ici annoncé comme “collaborateur” car auteur de la préface du catalogue de l’exposition du même nom) et ce fut sans.
En revanche, faisant rétrospectivement écho à son article intitulé « Musique d’aujourd’hui » paru dans <em>Les Soirées de Paris</em> en mars 1914,</span>
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<p><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgs6L7cYvjem9cBZ-yR4YwClRQYtml6ubDO_ijsyW75W3fxSLZA_tqXz1HMK2kRenEMpUSzuvNwH2B_15g9-xes_LVgkzdqUfn0c1MJpQGbBQgh3T_4gObDb9nVLapeEP_wQoD9/s1600/Picabia+et+Gabrielle+vers+1910.jpg"><img style="TEXT-ALIGN: center; MARGIN: 0px auto 10px; WIDTH: 400px; DISPLAY: block; HEIGHT: 280px; CURSOR: hand" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5518735268190804562" border="0" alt="" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgs6L7cYvjem9cBZ-yR4YwClRQYtml6ubDO_ijsyW75W3fxSLZA_tqXz1HMK2kRenEMpUSzuvNwH2B_15g9-xes_LVgkzdqUfn0c1MJpQGbBQgh3T_4gObDb9nVLapeEP_wQoD9/s400/Picabia+et+Gabrielle+vers+1910.jpg" /></a> </p><p align="center"><span style="font-family:trebuchet ms;"><strong><span style="font-size:85%;">Francis Picabia et Gabrielle Buffet circa 1910</span></strong>
</span>
</p><p><span style="font-family:verdana;">l’article de Gabrièle Buffet intitulé « Impressionnisme musical » fut une bonne surprise. Il faudrait, idéalement, le commenter et déterminer sa place dans l’histoire de la critique musicale… Comme pour les autres documents mis en ligne sur le blog de L’Œil cacodylate, je livre ici ces deux articles à l’état d’archive, ainsi que la préface de René Blum au catalogue de la Section d’Or.
</span>
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<span style="font-family:verdana;">Une fois encore, c’est à la bibliothèque Kandinsky que j’ai pu consulter une des rares plaquettes publiées par Pierre André Benoît. Publié sans titre, « imprimé 36 fois à Alès par PAB le 1er octobre 1969 », cet hommage à Marcel Duchamp, paru un an après la disparition de ce dernier, comporte quatre textes (Man Ray, Gabrielle Buffet, Pierre de Massot et Robert Lebel), un collage de l’éditeur et une gravure en fin de volume non mentionnée mais sans doute réalisée par Alexandre Calder – auquel on doit également la gravure ornant la couverture de cet opuscule et composée uniquement des lettres du prénom de l’inventeur du ready-made. La légende de la gravure est la suivante :
</span></p>
<p align="center">
<span style="font-family:georgia;">M. Duchamp<em> </em></p></span><p align="center">
Born like a light </p><p align="center">
Lived like a light </p><p align="center">
Out like a light </p><p align="center">
And that was the delightful life </p><span style="font-family:georgia;"><p align="center">
of Marcel Duchamp</span></p>
<p align="center">@ @ @</p><p align="left">
<span style="font-family:georgia;">Impressionnisme musical </p></span><p>
La musique traverse actuellement une période assez semblable à ce qu'a été au dernier siècle l'impressionnisme pour la peinture. <p>
C'est au nom des lois naturelles de la vibration sonore qu'elle s'échappe de la scholastique et de la rhétorique musicale, et réagit contre l'arbitraire ides codes d'harmonie et des lois de composition. <p>
Ainsi en peinture les lois de la vibration lumineuse ont été Je point de départ des théories impressionnistes ; et dans les deux cas ces théories aboutissent plus à une recherche, de réalité objective qu'à un effort de création. <p>
Les impressionnistes et néo-impressionnistes ont tenté de donner sur une toile l'illusion de l'atmosphère, de la lumière vibrante, par l'emploi des complémentaires et la division des tons. <p>
Très semblable à ce système est l'adjonction à l'accord parfait des harmoniques éloignées de la fondamentale, accord qu'on trouve abondamment dans toutes les œuvres modernes et qui donne l'illusion des sons en mouvement dans l'atmosphère. La tonalité s'affirme non plus, par les rapports simples de tierce et de quinte, mais par un subtil amalgame de toutes les subdivisions du son fondamental, dont notre oreille suit à peine la logique tonale. <p>
L'idée musicale n'est plus un discours abstrait, mesuré, coupé de périodes bien définies ; une ligne dont on suit le dessin précis, mais une suite d'embryons de lignes dépendantes du travail harmonique, et que l'on discerne peu dans l'ensemble des subtiles combinaisons et des dissonances. L'impression esthétique que nous en avons, est moins le résultat de la logique suivie de l'idée, que le plaisir tout sensoriel de cet enchevêtrement de vibrations sonores : moins une « ordonnance » que la recherche d'harmonies rares, dont la valeur d'expression ne dépend point d'une idée mélodique directrice, mais de leurs rapports réciproques, de leur relativité. <p>
En résumé, nous constatons un enrichissement prodigieux de la « matière » musicale, l'épanouissement de toutes les ressources naturelles de la musique, mais... la musique elle-même a-t-elle profité de ces nouvelles richesses ? <p>
Nous nous en rapportons aux œuvres pour nous faire une opinion sur ce sujet, et sommes amenés à constater la faiblesse générale, à quelques exceptions près, des productions résultant de ces tendances; leur inconsistance, leur manque de profondeur, qui, d'ailleurs, nous apparaît nettement aussi dans les recherches impressionnistes de la peinture. <p>
La preuve en est aussi dans l'impossibilité de la musique actuelle à vivre d'elle-même, sans un canevas littéraire quelconque. Au contraire de la peinture actuelle qui tend vers une liberté d'expression de plus en plus grande, la musique, malgré la richesse nouvelle de son « matériel », ne se suffit plus à elle-même, et les œuvres pour exister doivent s'étayer sur un programme dont elles prétendent faire la description exacte. <p>
La musique devient ainsi une sorte d'imagerie sonore. Comment ne point comprendre la puérilité de cette recherche, et que plaquer des harmonies si nouvelles, si subtiles soient-elles, sur une carcasse littéraire, sans architecture propre, n'est point faire de la musique ?... <p>
Comment ne point conclure (forts aussi de l'exemple que nous a donné l'impressionnisme en peinture), à l'impossibilité d'un grand essor de la musique actuelle. <p>
Et alors que nous importe d'être sortis des codes harmoniques, des formules, des moules anciens, si ce n'est que pour arriver à un asservissement plus grand de la musique elle-même, à d'autres procédés, qui risquent d'entraver, plus encore son développement ? <p>
</p><span style="font-family:georgia;"><p>
Gabrielle Buffet in <em>Numéro Spécial consacré à l’Exposition de la “Section d’Or”</em>, 9 octobre 1912. N° 1 et seul paru.</span></p><p align="center">@ @ @</p><p align="left">
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<span style="font-family:georgia;">Musique d’aujourd’hui </span></p><p>
<span style="font-family:georgia;">Les tendances actuelles de la musique nous paraissent très indécises et contradictoires. </p></span><p>
L'école de Franck, rigoureusement scholastique, a par sa vigueur même provoqué une poussée violente dans un art plus libre et plus sensoriel, basé sur la recherche des sonorités, des harmonies, des rythmes pour eux-mêmes et non plus sur la logique d'un code musical conventionnel. <p>
Ce fut l'envahissement de tous les domaines défendus : suppression des frontières arbitraires de la consonance et de la dissonance, des lois de tonalité et d'architecture ; transformation de la phrase mélodique à périodes régulières assujetties à un syllogisme tonal en phrase harmonique libre, sans autre limite que la forme de ses rythmes. <p>
L'épanouissement de toutes les ressources de l'orchestre, l'orgie de combinaisons inconnues de sons et de sonorités ; enfin, un considérable enrichissement de toute la « matière » musicale. <p>
Il est curieux de constater, et c'est là la contradiction dont nous avons parlé, que malgré cette vigoureuse réaction, l'œuvre musicale de notre époque, reste sans grande puissance ni originalité. <p>
Ou c'est l'adaptation de musiques anciennes et surtout étrangères A de nouvelles habitudes sonores; ou c'est une recherche de sonorités précieuses et imprévues, mais vides de pensée, dont l'oreille et l'esprit se lassent sitôt l'accoutumance venue. <p>
Le fait d'avoir rejeté les vieilles formes n'a pas suffi à déclencher une évolution précise. Elle est restée superficielle : une évolution de métier. L'esprit musical a été troublé sans être renouvelé. L'inspiration moderne n'a point la force de se défricher line nouvelle route, elle reste timide et indécise et est, malgré tout, un compromis entre les anciennes traditions et les libertés nouvelles. <p>
Sans doute, est-il des époques où tel art correspond mieux qu'un autre aux besoins existants. <p>
Il ne nous semble pas, malgré ln vulgarisation générale de la musique, l'engouement et certes la plus réelle compréhension qu'on eût de cet art, que nous soyons dans une période qu'on ait de cet art, que nous soyons d'ans une période musicale. <p>
Les œuvres ultra-modernes nous en sont une preuve. Plus d'essais de musique pure, mais des formes mi-dramatiques, mi-musicales, c'est-à-dire que l'architecture idéale des formes anciennes, sonates, symphonies, etc., etc., est remplacée par un motif littéraire auquel la musique s'assujettit rigoureusement et qui est la carcasse même de l'œuvre : développement à outrance du poème symphonique, de la musique à programme, avec programme de plus en plus précis, musique de scène, musique de danses, tableaux symphoniques et enfin, le « tout dernier genre », celui des pièces descriptives où l'on peut constater l'absorption de l'élément musical par l'élément littéraire. <p>
Nous donnerons, pour plus de clarté, un exemple du genre en question. <p>
Il s'agit d'une petite pièce pour piano intitulée, je crois : La Bavarde, parfaitement comique, mais qui dans sa cocasserie caractérise bien des tendances actuelles. <p>
Un thème s'expose : c'est l'air connu de tous, « Ne parle pas, Rose, je t'en supplie », qui incarne le mari affolé par le bavardage de sa femme. Suivent une série de rythmes courts dont l'explication nous est fournie par le texte littéraire écrit il même la partition au-dessus du texte musical : ce sont les sornettes que débile la bavarde : « La concierge s'est cassée une côte ... », « Je voudrais un chapeau en acajou massif... », etc., etc. Nouvelles supplications du mari sur le thème de Rose, nouveaux bavardages. Enfin, le thème de Rose revient encore, mais défiguré et assombri, et le texte nous apprend que le pauvre homme est mort excédé.
<p>L'on se rendra compte, par cette analyse, du rôle très restreint de l'élément musical. L'auteur n'a pas même pris le mal de chercher un thème personnel, la popularité de l'air de Rose suffisant à symboliser pour tous, le personnage de son petit drame. La qualité musicale n'y a plus aucun intérêt, et c'est juste ce qui nous intéresse dans cette œuvre (malgré que nous la considérions plus comme une plaisanterie, que comme une tentative sérieuse). <p>
Il s'agit seulement qu'une compréhension s'établisse entre l'œuvre et le public par l'intermédiaire d'un symbole musical quelconque. <p>
C'est l'innovation d'une musique représentative, d'une musique à motifs et à légende.
Nous nous étonnons que l'on n'ait pas encore cherché à élargir à des œuvres plus importantes, à des œuvres d'orchestre, le genre en question. La raison en est, sans doute, la difficulté pour un public de concert symphonique, chacun ne pouvant avoir une partition, de suivre la partie littéraire explicative de la musique. Il suffirait, pour remédier à cet inconvénient qui rend impossible la réalisation au concert d'œuvres de cette sorte, d'installer dans la salle un écran de cinématographe sur lequel apparaîtrait simultanément avec la musique le texte littéraire, et qui pourrait ainsi être suivi de toutes les places. Peut-être, serait-ce le point de départ d'une forme d'art tout à fait neuve, qui n’aurait plus grand point de ressemblance avec ce que nous avons appelé jusqu'à ce jour, musique et composition musicale. Mais serait une sorte de symbolisme sonore. Même poussant à l'extrême toutes les possibilités, on peut émettre l'hypothèse d'un art musical de plus en plus représentatif. <p>
Grâce à des bruiteurs mécaniques et perfectionnés, une reconstitution objective de la vie sonore deviendrait possible. Nous découvririons la forme des sons en dehors de la convention musicale, et ceci est, après tout, aussi vraisemblable, que de voir la peinture abandonner la représentation objective, pour s'échapper dans le domaine de la spéculation pure.
</p><span style="font-family:georgia;"><p>
Gabrielle Buffet, <em>Les Soirées de Paris</em>, n° 22, mars 1914, pp. 181-183. </span></p><p align="center">@ @ @</p><p align="left">
</p>
<span style="font-family:georgia;">PREFACE <p>
Les quelques artistes dont on trouvera les travaux groupés ici, exposèrent l'an dernier dans une galerie où l'espace restreint nuisait à leurs œuvres. Aujourd'hui, présentées dans un cadre plus favorable, suffisamment isolées, elles prennent séparément, ou dans leur ensemble, toute leur signification. <p>
Quelle que soit l'impression que vous laissera cette visite, il vous sera difficile de ne pas louer l'effort tenace de jeunes artistes, poursuivant la voie qu'ils se sont tracée sans souci des obstacles, sans se préoccuper des objections ou des ricanements d'un certain public. Ils n'ont pas de tendances communes, ni, d'entre eux, d'affinités profondes, mais une unique pensée les dirige : dégager l'art de sa tradition, de ses liens surannés, le libérer, en un mot car c'est le libérer que l'asservir étroitement à la personnalité de l'artiste. <p>
Arrêtez-vous devant ces toiles aux couleurs vives, regardez ces bustes aux formes hardies, et tâchez à découvrir une influence. Echappant à toute contrainte, refusant toute direction, les exposants ne doivent rien qu'à eux-mêmes. C'est de leur sensibilité qu'ils reçoivent l'enseignement et l'inspiration. <p>
Ce ne sont point des divergences d'école que vous trouverez ici. Vous ne constaterez que des écarts de sensibilité. Et il faut admettre avec nos artistes qu'à la sensibilité vient se joindre un élément nouveau : l'imagination qui permet toutes les variétés, autorise toutes les forces d'art, favorise les combinaisons les plus audacieuses, leurs heurts les plus inattendus, crée une harmonie presque toujours faite de contrastes. <p>
Cette collaboration permet de dépasser les limites de l'impressionnisme. La formule de Monet n'est plus suffisante. Le peintre ne se soucie plus d'un moment ou d'une couleur; son cerveau peut lui offrir d'innombrables visions de nuances et de formes. La nature n'est plus que l'élément suggestif de son art. <p>
Parmi ces novateurs, quelques-uns furent séduits par une même technique, ce n'est point ici l'endroit de la discuter. Cette discipline n'est pas d'ailleurs l'élément qui nous requiert le plus; ce n'est pas en elle qu'il faut voir le principal attrait d'un art qui vaut surtout par l'affirmation de la personnalité. <p>
Cette conception est encore neuve et les tentatives de nos artistes, bien qu'elles marquent un progrès constant, trouvent encore le public réfractaire et parfois hostile. S'ils n'ont pas le bonheur de convaincre ou ne recueillent pas directement le fruit de leur initiative, du moins, auront-ils le mérite d'avoir montré la route et c'est à eux que pourra revenir l'honneur d'une rénovation. <p>
RENÉ BLUM. Préface au catalogue du Salon de la Section d'or à Paris (10-30 octobre 1912), Galerie la Boétie.</span></p>Fabrice Lefaixhttp://www.blogger.com/profile/11403480172939232776noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-13547725.post-2196226780810539902010-09-05T22:18:00.004+02:002010-09-05T22:44:59.550+02:00L'épistolier enamouré<p>
<span style="font-family:verdana;">Si la correspondance de Francis Picabia est aujourd’hui dispersée et parfois difficile d’accès (les lettres conservées à la Bibliothèque Jacques Doucet ne peuvent être consultées qu’avec l’autorisation de divers ayants droit), pour ne pas dire inaccessible quand les lettres en question appartiennent à des collections privées (1), il reste néanmoins possible de consulter ses <em>Lettres à Léonce Rosenberg 1929-1940</em> </span>
<p>
</p><p><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhnyxYSidq-LRGlhH6l9TQlPmLZpQOUYx0ilRu9xHyQ2W0F-W4CrbIPhluaOp6FXGBTQvOQMbgPda_SEsLYgy9rz-EAnuS75mj_YXTvEZE-sh1pydSe0mElbDLTU40wkEaiMlQL/s1600/couv+cahiers+picabia001.jpg"><img style="TEXT-ALIGN: center; MARGIN: 0px auto 10px; WIDTH: 293px; DISPLAY: block; HEIGHT: 400px; CURSOR: hand" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5513527281595437490" border="0" alt="" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhnyxYSidq-LRGlhH6l9TQlPmLZpQOUYx0ilRu9xHyQ2W0F-W4CrbIPhluaOp6FXGBTQvOQMbgPda_SEsLYgy9rz-EAnuS75mj_YXTvEZE-sh1pydSe0mElbDLTU40wkEaiMlQL/s400/couv+cahiers+picabia001.jpg" /></a> </p><p></p>
<p><span style="font-family:verdana;">ainsi que les</span>
</p><p></p><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh-hFmfHu6YVIP8uaMa1reJWs_in25SnEZ-QKERx8_BVgwQLSNm9K8mKL5tFAxWDBzedMPFoIYoZpjIFTlK8ZnGoDaHB1I5CNgikyL93608YnTvskDPLxBg5EkXvnSNcurumq2s/s1600/couv+lettres+picabia001.jpg"><img style="TEXT-ALIGN: center; MARGIN: 0px auto 10px; WIDTH: 240px; DISPLAY: block; HEIGHT: 400px; CURSOR: hand" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5513527104951953826" border="0" alt="" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh-hFmfHu6YVIP8uaMa1reJWs_in25SnEZ-QKERx8_BVgwQLSNm9K8mKL5tFAxWDBzedMPFoIYoZpjIFTlK8ZnGoDaHB1I5CNgikyL93608YnTvskDPLxBg5EkXvnSNcurumq2s/s400/couv+lettres+picabia001.jpg" /></a>
<p>
<span style="font-family:verdana;"><em>Lettres à Christine</em> (Boumeester). Plus tardives, ces dernières ont été écrites entre 1945 et 1951 et sont suivies, dans l’édition de Jean Sireuil aux Editions Gérard Levovici, par un recueil de textes forts méconnus de Picabia, intitulé <em>Ennazus</em>.
Ennazus, anagramme de Suzanne (Romain), à qui Picabia adressa de nombreuses lettres d’amour et que Les Presses du Réel annoncent comme une de leur prochaine publication :
</span><p>
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhLwTTBGM3SMDixbtlFdpge2inVme2XYo-jKYaVYw2i9IkclaRBZGLyfOoCt2ZY29Xn1mvCpGYCRNF4H-R4kYcSPq7NUcgrdUIGUfclTYXB46z7PgLiF47wkqw8tUlKIUuMq5B2/s1600/couv+boulbes+picabia.jpg"><img style="TEXT-ALIGN: center; MARGIN: 0px auto 10px; WIDTH: 213px; DISPLAY: block; HEIGHT: 300px; CURSOR: hand" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5513526870045889602" border="0" alt="" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhLwTTBGM3SMDixbtlFdpge2inVme2XYo-jKYaVYw2i9IkclaRBZGLyfOoCt2ZY29Xn1mvCpGYCRNF4H-R4kYcSPq7NUcgrdUIGUfclTYXB46z7PgLiF47wkqw8tUlKIUuMq5B2/s400/couv+boulbes+picabia.jpg" /></a>
<p>
<span style="font-family:verdana;"><em>Picabia avec Nietzsche, Lettres d’amour à Suzanne Romain (1944-1948).</em> L’édition de cet imposant volume de 432 pages est le fruit du travail de Carole Boulbès, auteur notamment de <em>Picabia, le saint masqué</em> (Jean-Michel Place, 1998). </span></p><p><span style="font-family:verdana;">
<p>
Il ne fait aucun doute que ce volume occupera une partie de mon automne.
</p></span><p>
<span style="font-family:trebuchet ms;"><em>Picabia était-il un imitateur obsessionnel de Nietzsche ? Quels rapports entretenait-il avec le romantisme allemand ? Peut-on comparer Picabia à Nietzsche et Suzanne Romain à Lou Von Salome ?
Picabia, qui pratique le « collage philosophique » depuis 1917, adresse à partir de 1944 des lettres d'amour à Suzanne Romain en détournant les poèmes et aphorismes de Nietzsche. Rassemblant une sélection de quarante-huit lettres inédites reproduites en fac-similé, mais aussi des dessins, des peintures, des photographies et divers documents, cet ouvrage met en lumière les rapports de l'artiste au philosophe au travers d'une recherche historique approfondie, partant d'une correspondance amoureuse pour développer un questionnement philosophique et esthétique sur l'art, en passant par Goethe, Schlegel, Hegel, Baudelaire.</em> [Les Presses du Réel].
</span><p>
<span style="font-family:verdana;">(1) Telles ces 36 lettres autographes adressées à Jean Van Heeckeren entre le 24 janvier 1949 et le 10 octobre 1951, vendues 52800,- € en décembre 2006 lors d’une vente parisienne organisée par Christie’s, la notice du catalogue précisant « 76 pages manuscrites dont 50 avec dessins originaux, la plupart à pleine page (…) »
La rencontre de Picabia avec Jean Van Heeckeren remonte au début des années 20 et sera, on peut l’imaginer, importante pour les deux hommes. Jean Van Heeckeren préfacera <em>Chi-lo-sa</em> (PAB, 1950) et est l’auteur d’un long essai inédit intitulé « Picabia l’imprévisible ». Il a fait partie des quelques auteurs qui se sont rassemblés après la mort de Picabia pour lui témoigner leur attachement dans <em>In memoriam</em>, une plaquette d’hommage publiée « sous le signe d’Orbes » (20 avril 1955) et entièrement consacrée à l’auteur de <em>L’Athlète des pompes funèbres</em>.</span>
</p>Fabrice Lefaixhttp://www.blogger.com/profile/11403480172939232776noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-13547725.post-7364381214923200312010-07-31T01:50:00.019+02:002010-07-31T16:27:32.216+02:00« J’ai aimé ma vie »<div align="center">
</div><p align="left">
<span style="font-family:verdana;">Même en passant des dizaines d’heures à la BNF, je ne suis pas certain de trouver beaucoup d’informations biographiques sur
</span>
</p><p align="center">
</p><div align="center">
</div><p align="center"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgaEGqzdkLqOZ-vSvgVS7PM3l_Mxs9Xqeu-3I1-k6JHKEx2IE0_5cV9DVBEoAMicIM59Dnkh9uXoQrpeQz_mPCy-GMFgpJTEaS9TJ5GMxQCtn6Gl8Q73VgGAbZMvI89GgMwMJGT/s1600/Jourdan-Morhange+vers+1914.jpg"><img style="TEXT-ALIGN: center; MARGIN: 0px auto 10px; WIDTH: 307px; DISPLAY: block; HEIGHT: 400px; CURSOR: hand" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5499856807454404210" border="0" alt="" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgaEGqzdkLqOZ-vSvgVS7PM3l_Mxs9Xqeu-3I1-k6JHKEx2IE0_5cV9DVBEoAMicIM59Dnkh9uXoQrpeQz_mPCy-GMFgpJTEaS9TJ5GMxQCtn6Gl8Q73VgGAbZMvI89GgMwMJGT/s400/Jourdan-Morhange+vers+1914.jpg" /></a> </p><div align="center">
</div><p align="center"></p><div align="center">
</div><p align="center"></p><div align="center">
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</div><p align="center">
</p><p align="left">
<span style="font-family:verdana;">Hélène Jourdan-Morhange, que Cocteau décrivit ainsi : « la joue contre la belle courbe rouge de son violon, avec le sourire de l’Ange de Reims ». (1) Cette musicienne a très probablement</span>
</p><p align="center">
</p><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgwyOK1wTvEVER6ey1pR2ZOWtrlW8Ga6wqVAR84u5YqvmPJiTBxLqd11deAemexBKpE-yEB98c20hPzRsBklPMGwe7Lj1kBzDS_EpKGPX4sYq97snBprMDnv_ByHFqC-z6VInDq/s1600/Jourdan-Morhange1.jpg"><img style="TEXT-ALIGN: center; MARGIN: 0px auto 10px; WIDTH: 400px; DISPLAY: block; HEIGHT: 180px; CURSOR: hand" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5499856540959333426" border="0" alt="" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgwyOK1wTvEVER6ey1pR2ZOWtrlW8Ga6wqVAR84u5YqvmPJiTBxLqd11deAemexBKpE-yEB98c20hPzRsBklPMGwe7Lj1kBzDS_EpKGPX4sYq97snBprMDnv_ByHFqC-z6VInDq/s400/Jourdan-Morhange1.jpg" /> <p align="center"></a><span style="font-family:verdana;font-size:85%;"><strong>"C'est difficile d'être peintre". H. Jourdan-Morhange</strong></span>
</p><p>
<span style="font-family:verdana;">signé <em>L’Œil cacodylate</em> parce qu’elle faisait alors partie du cercle amical et musical de Gabrielle Buffet. [Dissipons ici tout malentendu : « Gabrielle Buffet » pour l’état civil et « Gabrièle Buffet » pour le monde des arts et lettres. La première graphie de « Gabrièle » apparaît sans doute le 9 octobre 1912 </span><a href="http://dadaparis.blogspot.com/2010/06/blog-post.html"><strong><span style="font-family:verdana;color:#cc0000;">quand elle signe son article</span></strong></a><span style="font-family:verdana;"> dans le « numéro spécial consacré à l’exposition de la “Section d’Or” »] (2) On retrouve bien entendu
</span>
</p><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjykJoyjtIhJ9gkEXhz6h4u6Tz92E_g1qk1Px7GsP_9zDGhHJOZVIwW7WVzhmT2DCTRjiMTJ-0pEHy91KZyNVst3UtrXrh7i9PQyWiT_lhtuBaHADJwXsHisHIVA8pbj8_m1e7m/s1600/Buffet+Gabrielle2.jpg"><img style="TEXT-ALIGN: center; MARGIN: 0px auto 10px; WIDTH: 400px; DISPLAY: block; HEIGHT: 190px; CURSOR: hand" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5499856099357767026" border="0" alt="" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjykJoyjtIhJ9gkEXhz6h4u6Tz92E_g1qk1Px7GsP_9zDGhHJOZVIwW7WVzhmT2DCTRjiMTJ-0pEHy91KZyNVst3UtrXrh7i9PQyWiT_lhtuBaHADJwXsHisHIVA8pbj8_m1e7m/s400/Buffet+Gabrielle2.jpg" /></a>
<span style="font-family:verdana;">« Gabrièle » sur <em>L’Œil cacodylate</em> en 1921.</span>
<p>
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh2VMjQ5mk4AqQ5C2WKr61HyGiLvggupeezINOhx8S9SvODMSN2TNuaeitLFTjGp8VGDmVU43O_jLJHrdBDqR0kjWuiIn1J452drsakFh4SOM4qwr0XXry5p-mNxpfwUgNx4YPW/s1600/Jourdan-Morhange+H%C3%A9l%C3%A8ne+et+Luc-Albert+Moreau+signatures.jpg"><img style="TEXT-ALIGN: center; MARGIN: 0px auto 10px; WIDTH: 400px; DISPLAY: block; HEIGHT: 344px; CURSOR: hand" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5499855597381946050" border="0" alt="" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh2VMjQ5mk4AqQ5C2WKr61HyGiLvggupeezINOhx8S9SvODMSN2TNuaeitLFTjGp8VGDmVU43O_jLJHrdBDqR0kjWuiIn1J452drsakFh4SOM4qwr0XXry5p-mNxpfwUgNx4YPW/s400/Jourdan-Morhange+H%C3%A9l%C3%A8ne+et+Luc-Albert+Moreau+signatures.jpg" /></a>
<p>
<span style="font-family:verdana;">Que dire ? Hélène Jourdan-Morhange a notamment écrit <em>Ravel et nous. L'Homme, l'Ami, le Musicien</em>, ouvrage publié par les éditions du Milieu du Monde en 1945 (Genève). À propos de ce volume que j’attends impatiemment, certains libraires d’anciens notent ceci :
« Photographies et illustrations de L.-A. Moreau en noir et blanc hors-texte. » (3)</span>
<p>
<span style="font-family:verdana;">Et que dire d’autre, sinon citer ici, <em>in extenso</em>, Jeanine Warnod ?
</p></span><span style="font-family:verdana;">
<p>
</span></p>
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh1lF0-51sG2GpvvYF3rDT16tHqK2spV4KZFfo87d5Bed2C42_uyDrLTMKGKHGIjsIwaHz7VCyRbyMkuWX92Pm_c6CZcyQGSnT_PIzVgXQ94VeENEJFUKlViRErrSSqilZXUj3Q/s1600/Couv+Warnod001.jpg"><img style="TEXT-ALIGN: center; MARGIN: 0px auto 10px; WIDTH: 289px; DISPLAY: block; HEIGHT: 400px; CURSOR: hand" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5499863379268417378" border="0" alt="" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh1lF0-51sG2GpvvYF3rDT16tHqK2spV4KZFfo87d5Bed2C42_uyDrLTMKGKHGIjsIwaHz7VCyRbyMkuWX92Pm_c6CZcyQGSnT_PIzVgXQ94VeENEJFUKlViRErrSSqilZXUj3Q/s400/Couv+Warnod001.jpg" /></a>
<div align="center">
</div><p align="left">
<span style="font-family:verdana;">« Montfort-l'Amaury compte parmi les dimanches à la campagne de mon adolescence. Dans une voiture bringuebalante, nous arrivons aux "Mesnul", chez la musicienne Hélène Jourdan-Morhange, le peintre Luc Albert Moreau et leurs trois chats. Hélène, cousine de ma mère, altiste virtuose, avait créé les quatuors féminins dans les orchestres de chambre et recevait des ovations à chacun de ses concerts lorsqu'un drame bouleversa sa vie. Une paralysie du bras avec lequel elle tenait l'archet l'empêcha de poursuivre sa carrière. Aucun diagnostic n'en révéla la cause. On parla de névrite, d'un cas typique d'hystérie de conversion. Pendant des années, elle espéra, à force de traitements, améliorer son état. Ses déboires amoureux pouvaient-ils expliquer sa paralysie ? Un psychanalyste l'aurait-il guérie ? L'interprète de Ravel connut son premier chagrin d'amour avec son fiancé Pierre Lecomte du Nouy. Elle l'adorait mais la mère du prétendant, auteur d'Amitié amoureuse et autres livres à caractère sentimental, ne consentit pas à se séparer de son fils. La violoniste, cruellement blessée, se consola dans les bras d'un jeune peintre, Jacques Jourdan, ami d'enfance et de vacances à Saint-Lunaire, où ma mère et ses cousines retrouvaient, chaque été, les personnalités de la scène parisienne : Georges Feydeau, Tristan Bernard, le poète Jean Richepin et Ève Lavallière, vedette du Théâtre des Variétés avant d'entrer au couvent. Jacques Jourdan épousa Hélène mais disparut peu après, en 1916, au fort de Douaumont. Ce nouveau choc terrassa la virtuose et la priva de toute possibilité de jouer du violon. Mais celle qui fut l'une des premières femmes à nager dans l'océan, à bronzer sur la plage et à conduire une voiture ne se laissa pas abattre. Admirable pour la ferveur et l'audace qu'elle mettait dans tout ce qu'elle entreprenait, elle remplaça l'archet par la plume et proposa à plusieurs journaux des critiques musicales. C'était touchant de voir sa modestie se transformer en admiration pour elle-même. Elle s'étonnait de son talent.
" Comment ai-je pu écrire un si bon texte? " disait-elle en se relisant. "Aux Mesnuls", Luc-Albert Moreau, avec une tonsure de moine et des petits yeux de biche, armé de cannes depuis sa blessure de guerre, nous entraîne dans son atelier et nous montre ses toiles peintes dans le Midi. Je suis en train d'admirer un vieux portrait de Grock, clown au regard tendre que j'avais vu au cirque Médrano tomber de son tabouret de piano, lorsque ma cousine nous appelle pour déjeuner. Dans un décor Louis Philippe envahi d'objets romantiques (bouquets de fleurs d'oranger sous globe comme ceux que peint ma mère, boucles de cheveux d'une arrière grand-mère de Luc conservés sous verre dans un cadre ovale), elle nous sert les produits de son jardin. Le dessert avalé, nous partons chez Colette, dans une forêt voisine. En tenue campagnarde, le visage caché par sa grosse tignasse frisée, l'écrivain jardine et nourrit les oiseaux qui la réveille chaque matin. De sa voix charmeuse de Bourguignonne, roulant les r, la Claudine vieillie m'apprend le nom de chaque arbre, ses amis. Elle vient de commencer un ouvrage sur sa mère, Sido, mais il est défendu de parler des livres qu'elle est en train d'écrire. Hélène m'a raconté l'amitié particulière qui 1a liait à Colette. Elles s'étaient rencontrées en 1925 lors de la présentation de L'Enfant et les Sortilèges, composé par Ravel d'après un poème féerique de l'auteur de Chéri. Séduite, la romancière l'a dépeinte: "Une chevelure bouclée par Melozzo da Forli pour son Ange à la viole d'ou émerge un visage de chat..." De son côté, Hélène confie : « Je voulais lui ressembler, me coiffer comme elle, élever de nombreux chats. » Inconsolable à la mort de "La Chatte", son double en animal, et de son chien "Souci", Colette se rapprocha plus encore de sa "Moune", comme la surnommait Ravel.
Ravel, le dieu d'Hélène, aurait songé à l'épouser. Elle le connaissait depuis 1920, interprétait ses œuvres, écrivit des livres sur sa vie, sa méthode, son style, et publia un ouvrage de souvenirs vécus auprès du maître, Ravel et Nous, préfacé par Colette. Un jour, nous passons devant la demeure du compositeur, les volets sont fermés, il est absent. Je ne vois que l'extérieur de la maison.
Hélène l'a décrite : « vraiment cocasse, coupée en quart de brie sur la route, avec son petit belvédère de boîte à joujoux ! Les pièces y sont peu spacieuses et la chambre du maître donnant à même le jardin semble une sorte de cave étonnée d'être habillée de satin. [ ... ] Il y avait aussi le rite de la visite au jardin révélant à l'invité surpris les termes d'enthousiasme que Ravel réservait aux choses de la nature. Extasié comme au premier jour, il semblait toujours découvrir les milliers de petites fleurs bleues composant sa pelouse japonaise, et ses arbres nains ... » Féministe et gauchiste, critique aux Lettres françaises, Moune, épuisée par trop de travail, décida enfin d'aller à Honfleur chez sa sœur Alice pour se reposer. Prise de malaise à son arrivée, ne ménageant pas ses forces, elle retourna à Paris dans sa voiture au lieu de rentrer en ambulance. L'infarctus ne l'épargne pas. Je lui dis adieu à la clinique : “ J'ai aimé ma vie ! ” murmura-t-elle dans un dernier souffle. » (4)
</span>
</p><p align="left">
<span style="font-family:verdana;">Mais ce serait plus qu’injuste d’oublier le monumental travail d’Ornella Volta, que je n’ai pas osé aborder il y a presque un an le soir où Aube Breton et Jackie Matisse invitaient en avant-première quelques happy few à la projection du film de Fabrice Maze, le premier consacré à la vie de Marcel Duchamp et désormais disponible en DVD chez Sevendoc - Collection Phares :
</span>
</p><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgreFZkwULFG_oTZy_uL_1tInUOiYeQIhunGEVF1P_nA97krHxW9XuPqrYQ4QfJcqGYI7et8VmN7_6axDgsgdhkktzDsnWD7M9Pa27G52h6FlTLI88wqW0dmO6OBuDUhOwtNzDc/s1600/Couv+DVD+Duche001.jpg"><img style="TEXT-ALIGN: center; MARGIN: 0px auto 10px; WIDTH: 293px; DISPLAY: block; HEIGHT: 400px; CURSOR: hand" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5499868835181693810" border="0" alt="" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgreFZkwULFG_oTZy_uL_1tInUOiYeQIhunGEVF1P_nA97krHxW9XuPqrYQ4QfJcqGYI7et8VmN7_6axDgsgdhkktzDsnWD7M9Pa27G52h6FlTLI88wqW0dmO6OBuDUhOwtNzDc/s400/Couv+DVD+Duche001.jpg" /></a>
<div align="center"><span style="font-family:trebuchet ms;"><strong><em>Marcel Duchamp, Iconoclaste et inoxydable</em>, Fabrice Maze</strong>
</span></div><p>
<span style="font-family:verdana;">car c’est dans :</span>
</p><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgQD3xkKJSEMc9CBhj0smKm8-siHk6T0MJWDndW3amOI8CcwMyv7JqSt43i6itaHfL6Q94ectYuLVdQ7_DbvTecaelJ5QkLGVNnxUWcpYNcY7YWc3ynCm89nAhnAYh_lijeKrRO/s1600/couv+satie001.jpg"><img style="TEXT-ALIGN: center; MARGIN: 0px auto 10px; WIDTH: 252px; DISPLAY: block; HEIGHT: 400px; CURSOR: hand" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5499866919536031410" border="0" alt="" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgQD3xkKJSEMc9CBhj0smKm8-siHk6T0MJWDndW3amOI8CcwMyv7JqSt43i6itaHfL6Q94ectYuLVdQ7_DbvTecaelJ5QkLGVNnxUWcpYNcY7YWc3ynCm89nAhnAYh_lijeKrRO/s400/couv+satie001.jpg" /></a>
<p>
<span style="font-family:verdana;"><em>Erik Satie, Correspondance presque complète</em>, réunie et présentée par Ornella Volta, Fayard / Imec, 2000, p. 283, qu’on trouve le fac-similé d’une lettre écrite par Satie à Hélène Jourdan-Morhange le 23 mars 1917 :
</span>
<p>
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiZuZoMgFDP7IlTYetwmwYWNBfsE9mWa0jXZ_rsUGyu9dZr3KHC9Wyu6oFx8iPRNhq4tLaWqmdaY1Sb5aJOmG8cNVZ7tSpFVB3rTG5okRO8nY4XxfkCF6HrisA9FRee5bAP8RUJ/s1600/satie+%C3%A0+morhange003.jpg"><img style="TEXT-ALIGN: center; MARGIN: 0px auto 10px; WIDTH: 263px; DISPLAY: block; HEIGHT: 400px; CURSOR: hand" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5499855027229735042" border="0" alt="" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiZuZoMgFDP7IlTYetwmwYWNBfsE9mWa0jXZ_rsUGyu9dZr3KHC9Wyu6oFx8iPRNhq4tLaWqmdaY1Sb5aJOmG8cNVZ7tSpFVB3rTG5okRO8nY4XxfkCF6HrisA9FRee5bAP8RUJ/s400/satie+%C3%A0+morhange003.jpg" /></a>
<p>
<span style="font-family:verdana;">Ne pas mentionner ce livre serait, vraiment, pure hérésie !</span>
<p>
<span style="font-family:verdana;">(1) Je fournirai bientôt la source de cette phrase de Cocteau.
</span><p>
<span style="font-family:verdana;">(2) La bibliothèque Kandinsky étant fermée jusqu’à la rentrée, je ne suis pas en mesure de proposer l’article de Gabrièle Buffet ici évoqué.
</span><p>
<span style="font-family:verdana;">(3) « Guite » est ici, à n’en pas douter, Marguerite Moreno, intime amie de Colette et qui prit part activement à la publication du texte d’Hélène Jourdan-Morhange alors que cette dernière tentait de publier son texte dans la France occupée.
</span><p>
<span style="font-family:verdana;">(4) Jeanine Warnod, <em>L'Ecole de Paris</em>, Le Musée du Montparnasse / Arcadia éditions, Paris, 2004, pp. 113-114. </span>
</p>Fabrice Lefaixhttp://www.blogger.com/profile/11403480172939232776noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-13547725.post-24780260734297948382010-07-27T00:56:00.028+02:002010-07-29T00:28:17.883+02:00French flappers of the jazz age<p>
<span style="font-family:verdana;">PIERRE DE MASSOT « LIVRES »
</span><em><span style="font-family:verdana;">PARIS- JOURNAL </span><p></em><span style="font-family:verdana;">18 NOVEMBRE 1923 </span><p>
<span style="font-family:verdana;">« <em>Carnaval</em> n'est pas une théorie de pages lyrico-sensuelles non plus qu'un prétexte à faux décors. Il y a deux âmes masquées, tendues jusqu'au pathétique, qui se démasquent, en une atmosphère douce et voilée, mystérieuse et frémissante. Tout est pénombre, demi-jour, allusions, fraîcheur... pas de poings sur la table ni de points sur les i.
"Suggérer, évoquer, voilà le rêve", disait Mallarmé, ce grand prophète.
Voici le style: " La première, la main à la nuque, elle lui prend les lèvres, elle le mord, puis abandonne sa bouche. Il y pénètre comme dans une rose humide et boit. " Voici le charme : " Germaine avait dit : “Je vais mettre une petite robe rose.” En réalité sa robe est noire." (1)
Nouveau ton. Aucune vantardise ne gâte l'amoralisme qui est délicat, froid, pincé comme un veston d'Édouard de Max. <em>Carnaval</em> porte en lui les germes de notre génération : le scepticisme, l'éther, l'opium, le jazz, les cocktails y ont une place parfaitement justifiée. Il porte aussi la preuve par 9 d'un admirable talent que je suis fier de saluer au passage.
Mireille Havet, petite sœur, j'évoque votre curieuse silhouette penchée sur un whisky, au Bœuf sur le toit, quand Wance [sic] (2)
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<p><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhdjYMThc8mmsBHBkn10RQiVTGSHzGp_RxEFp-w2JDk_YuSmIcNjnAyRh_cybY-ajVpJb0ay4MDrgsNSkta6UqLId62HpSzRwlfrSSIvm40fZF-Ia_R6jAuDTipVC8q5egeORkq/s1600/Vance+Lowry.jpg"><img style="TEXT-ALIGN: center; MARGIN: 0px auto 10px; WIDTH: 396px; DISPLAY: block; HEIGHT: 400px; CURSOR: hand" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5498354762330064642" border="0" alt="" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhdjYMThc8mmsBHBkn10RQiVTGSHzGp_RxEFp-w2JDk_YuSmIcNjnAyRh_cybY-ajVpJb0ay4MDrgsNSkta6UqLId62HpSzRwlfrSSIvm40fZF-Ia_R6jAuDTipVC8q5egeORkq/s400/Vance+Lowry.jpg" /></a> </p><p></p><p></p><p>
<span style="font-family:verdana;">jette toute son âme à des êtres qui ne sont pas dignes d'un tel sacrifice. Et je vous offre ainsi l'épigraphe de Ducasse : "Triste comme l'univers, belle comme le suicide." » (3)</span> </p><p>
</p><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjv1vKpqXI8EYqnN4BL1jphTarJustMdppOqMtPOZKcCJbUvNV1XseCx36jyVdv-o8nwLkc7y0CgaV-9dOM67Say-J53MDudOVeeSQHXHJSPkCBHTf7Yqxd5W-VhAxrrIrJR89r/s1600/Havet+carte001.jpg"><img style="TEXT-ALIGN: center; MARGIN: 0px auto 10px; WIDTH: 277px; DISPLAY: block; HEIGHT: 400px; CURSOR: hand" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5498354580524748082" border="0" alt="" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjv1vKpqXI8EYqnN4BL1jphTarJustMdppOqMtPOZKcCJbUvNV1XseCx36jyVdv-o8nwLkc7y0CgaV-9dOM67Say-J53MDudOVeeSQHXHJSPkCBHTf7Yqxd5W-VhAxrrIrJR89r/s400/Havet+carte001.jpg" /></a>
<span style="font-family:verdana;">C’est au stand de Claire Paulhan, en avril dernier, que j’ai acheté le nouveau volume du <em>Journal</em> de Mireille Havet </span><span style="font-family:verdana;">qui couvre les années 1927 et 1928. C’est dans ce volume qu’on découvre la rencontre de Mireille Havet avec Robbie (4) qui fut la compagne de Pierre de Massot et que ce dernier « offrit » bien imprudemment à l’auteur de <p></span>
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhnKWPkDS-dsH8dDelKbcMFCRAEpJZpyt30ckrtF2CF-iJ6I5238_nuQlSiWwtJ3m4r-IOLo-PAh26PtI252vLjWcQet2aWBYq5frXr06m8n-fpfJUu_zRcb4WxI2oNPJwScaJj/s1600/Havet+couv+journal001.jpg"><img style="TEXT-ALIGN: center; MARGIN: 0px auto 10px; WIDTH: 239px; DISPLAY: block; HEIGHT: 400px; CURSOR: hand" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5498353673010065826" border="0" alt="" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhnKWPkDS-dsH8dDelKbcMFCRAEpJZpyt30ckrtF2CF-iJ6I5238_nuQlSiWwtJ3m4r-IOLo-PAh26PtI252vLjWcQet2aWBYq5frXr06m8n-fpfJUu_zRcb4WxI2oNPJwScaJj/s400/Havet+couv+journal001.jpg" /></a>
<span style="font-family:verdana;"><em>Carnaval</em>. [Je noterai ici, bientôt, un extrait de <em>Mon corps, ce doux démon</em> dans lequel de Massot évoque cet insensé cadeau qui l’empoisonna pour de longs mois]. Terrible volume que celui-ci, où l’on suit l’inexorable descente aux enfers de Mireille Havet qui en ces années désespérément folles mettait à profit la moindre rémission dans son mal que pouvaient lui apporter ses voyages hors de la capitale (Nice, Cannes, New York, Grasse …) pour tout aussitôt soumettre un corps, déjà dévasté, aux implacables effets combinés de l’héroïne, de l’opium et de la cocaïne. Le 15 décembre 1927, Mireille se trouve chez Georges Claretie, <p>
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<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi9EppuN7_1zfX-N_M9NZP3ZQYhSwqcN3wGzonLtr9uC2JwlEsYkNVardV-TAqRYU_Df9S5Lm4gCqMnMvQb9We5WPAMIZiKlRS9uMQTexjTNEwaOc7LwQCd57_m3QbEujfIzPci/s1600/Signature+L%C3%A9o+Claretie001.jpg"><img style="TEXT-ALIGN: center; MARGIN: 0px auto 10px; WIDTH: 400px; DISPLAY: block; HEIGHT: 154px; CURSOR: hand" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5498353452792265634" border="0" alt="" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi9EppuN7_1zfX-N_M9NZP3ZQYhSwqcN3wGzonLtr9uC2JwlEsYkNVardV-TAqRYU_Df9S5Lm4gCqMnMvQb9We5WPAMIZiKlRS9uMQTexjTNEwaOc7LwQCd57_m3QbEujfIzPci/s400/Signature+L%C3%A9o+Claretie001.jpg" /></a>
<span style="font-family:verdana;"><p>fils de Jules Claretie [qui est Georges, qui est Jules, qui est Léo ?] (5), discret signataire de <em>L’Œil cacodylate</em>, elle affirme avoir « cherché Robbie », ce jour même où elle rencontre Jacques Rigaut et Georges Auric. On imagine Mireille Havet très lasse, marchant sans plus aucune assurance dans les rues de Paris et d’ailleurs. On imagine les vils flashs que lui procurèrent des excipients plus encore vils. On imagine Mireille Havet la tête orientée vers de trop lointaines étoiles.
La langue de Mireille Havet est sans doute terrible et désespérante, mais elle est belle.
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(1) Il faut rendre justice à René Crevel qui fut sans doute le premier à avoir souligné la figure de style employée par Mireille Havet – et dont de Massot « se souvint » près d’un mois plus tard. C’est René Crevel qui, en effet, débute son article consacré au <em>Carnaval</em> de Mireille Havet en soulignant cette figure. [René Crevel in <em>Les Nouvelles Littéraires</em>, 6 octobre 1923].
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(2) [sic] De Massot évoque ici, très probablement, le saxophoniste (et banjoïste à ses heures) Vance Lowry, auquel Michel Leiris n’hésitera pas à vendre les cadeaux qu’on lui offrit à l’occasion de sa première communion afin de pouvoir fréquenter les bars branchés de son époque. Leiris rappelle d’ailleurs dans <em>Biffures</em> que Vance Lowry fut « l’un des premiers musiciens nègres à être venus en France ».
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(3) La phrase complète de Lautréamont est la suivante : « Tu dois être puissant, car tu as une figure plus qu’humaine, triste comme l’univers, belle comme le suicide... » Chant I, 13.
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(4) « 4 heures du matin. Samedi 14 juillet 1928.
Sale Garce. Ordure. Salope. C’est en t’injuriant immédiatement que je m’éveille, petite Robbie. Ordure de ma vie que j’aimais, qui m’aimait tant, soi-disant, quand nous nous endormions à cette heure-ci, vois-tu, à l’aube, et à regrets encore, on aurait dit de ta part aussi (sale comédienne aussi, sans doute), parce que jusque-là, nous nous aimions, renouvelant dans nos caresses les serments d’amour et les protestations et les chers projets pour les étés d’après et toujours ! ». [Mireille Havet, <em>Journal 1927-1928</em>, éditions Claire Paulhan, Paris, 2010, p. 225].
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<span style="font-family:verdana;">(5) Réponse sera donnée dans un prochain post.</span>Fabrice Lefaixhttp://www.blogger.com/profile/11403480172939232776noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-13547725.post-14282774165029883582010-07-21T00:53:00.008+02:002010-07-21T01:17:36.252+02:00Signatures chez Hippocampe<p>
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjwr9qV46zJ6yJLEIH35uDnNLdx_G9bgSaUPDVIGZ0w5GqNrx8B1f2FwvcOaYD_74u3e7bHUlB4_688CTIbXaM66n_zFBWuKPj8McI3Aa08Zdl5ZaSh_ldRaj5p426Pz8bwwxzh/s1600/couverture%2520hippocampe%25203.jpg"><img style="TEXT-ALIGN: center; MARGIN: 0px auto 10px; WIDTH: 308px; DISPLAY: block; HEIGHT: 400px; CURSOR: hand" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5496125914655229698" border="0" alt="" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjwr9qV46zJ6yJLEIH35uDnNLdx_G9bgSaUPDVIGZ0w5GqNrx8B1f2FwvcOaYD_74u3e7bHUlB4_688CTIbXaM66n_zFBWuKPj8McI3Aa08Zdl5ZaSh_ldRaj5p426Pz8bwwxzh/s400/couverture%2520hippocampe%25203.jpg" /></a>
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<span style="font-family:verdana;">C’est dans l’éditorial du numéro 3 (avril 2010) de la très belle revue <em><strong><a href="http://www.revue-hippocampe.org/"><span style="color:#cc0000;">Hippocampe</span></a></strong></em> (1) que Gwilherm Perthuis rappelle fort justement la première occurrence du terme cacodylate dans l’œuvre de Francis Picabia. C’était donc dans le poème intitulé</span>
</p><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhZ2vxvnadDeTpXtHL0Bzl7_p1GcTsaRzybe8EQKyzXmxIH4hk_a5BqLLl5MlT2KelwE2IJ4pndPQeK3TLtYublKlQm98X7UTOr0aUyKc00Ed1FK6B7Y0U4GJmrZYbjXS7s-wMt/s1600/cacodylate002.jpg"><img style="TEXT-ALIGN: center; MARGIN: 0px auto 10px; WIDTH: 322px; DISPLAY: block; HEIGHT: 400px; CURSOR: hand" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5496125690710552258" border="0" alt="" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhZ2vxvnadDeTpXtHL0Bzl7_p1GcTsaRzybe8EQKyzXmxIH4hk_a5BqLLl5MlT2KelwE2IJ4pndPQeK3TLtYublKlQm98X7UTOr0aUyKc00Ed1FK6B7Y0U4GJmrZYbjXS7s-wMt/s400/cacodylate002.jpg" /></a>
<span style="font-family:verdana;"><em>Cacodylate</em> publié en 1918 et figurant dans le recueil intitulé <em>Poèmes et dessins de la fille née sans mère</em> paru à compte d’auteur aux Imprimeries Réunies (Lausanne). (2)</span>
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<span style="font-family:verdana;">Entièrement consacré au thème de la signature (ceci explique cela),</span>
</p><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjMJ9XDCP9zGwtZCDyRhVxM6Vqx8_1fXSlIA1QbCdsAXTmipr_KWk5Ra0m2F0vk3wht13X20aw0RzQ9jdxTMH9aXdTfGY_UoIbGbmCrLISRIQjTPEFVx8EFRaeiLw66K6xLMvSr/s1600/sign.jpg"><img style="TEXT-ALIGN: center; MARGIN: 0px auto 10px; WIDTH: 297px; DISPLAY: block; HEIGHT: 400px; CURSOR: hand" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5496125459052309874" border="0" alt="" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjMJ9XDCP9zGwtZCDyRhVxM6Vqx8_1fXSlIA1QbCdsAXTmipr_KWk5Ra0m2F0vk3wht13X20aw0RzQ9jdxTMH9aXdTfGY_UoIbGbmCrLISRIQjTPEFVx8EFRaeiLw66K6xLMvSr/s400/sign.jpg" /> <p align="center"></a><strong><span style="font-family:trebuchet ms;">Herwin Blumenfeld, <em>Signatures</em> (1919-1924) *
</span></strong></p><p>
<span style="font-family:verdana;">ce numéro de la revue <em>Hippocampe</em> propose un sommaire des plus alléchants. On y trouve notamment un texte inédit de Enrique Vila-Matas (3) intitulé « Voyager autour », un autre texte inédit de Bruce Bégout (4) intitulé « L’après-midi d’une terroriste », une étude de Fanny Schulmann consacrée au très injustement méconnu Dan Azoulay (artiste « psychogéographe » qu’on situe souvent rapidement dans la lignée du situationnisme et de Fluxus), un entretien avec Tzvetan Todorov, un texte de David Collin intitulé « Pour une généalogie des écrivains fantômes. Arthur Cravan - B. Traven - Roberto Bolaño »... bref, de quoi passer une partie de l’été en excellente compagnie.
</p></span><p>
<span style="font-family:verdana;">
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(1) « Marquée dans sa composition par la question du montage (de Warburg à Bataille …), <em>Hippocampe</em> traite un thème au printemps et un pays à valeur insulaire (intellectuellement) à l’automne. » <p>
(2) Titre disponible chez Allia et présent dans le recueil de l’ensemble des poèmes de Picabia publiés par la Mémoire du Livre (2002). <p>
(3) Qui ne figure pas dans <em>Vila-Matas, pile et face, rencontre avec André Gabastou</em>, Argol, 2010.
<p>
(4) Qui ne figure pas dans le recueil intitulé <em>Sphex</em> paru chez l’Arbre Vengeur à peu près au même moment que <em>Le Park</em> (Allia).
</span>
</p>
<span style="font-family:verdana;">* Reproduit in <em>Erwin Blumenfeld, Dada Montages 1916-1933</em>, Helen Adkins, Hatje Cantz, 2009, p. 59.
</span>Fabrice Lefaixhttp://www.blogger.com/profile/11403480172939232776noreply@blogger.com