« Assis sur une chaise tout au fond de la pièce une mèche sur le front, l’air d’un caniche exotique, et neurasthénique, Tristan Tzara s’ennuie. Le seul mot de Dada peut le réveiller et lorsqu’il fixe son interlocuteur, son regard prend une expression de froide et tranchante cruauté. On devine alors derrière cette impénétrabilité volontaire, sous ce masque énigmatique, l’orgueil prodigué de ce désabusé. […] Tzara, quand il aura épuisé toutes les ressources de son imagination, se jettera par la fenêtre et aplatira son rêve sur le pavé pour qu’on parle de lui et pour recevoir de nouvelles coupures de presse le lendemain. »
Pierre de Massot, « Souvenirs », in Verve, mai 1921.
Cité par François Buot in Tristan Tzara, l’homme qui inventa la révolution Dada, Grasset, 2002, p. 95.