Je regrette de signaler si tardivement ce film, pourtant rediffusé à plusieurs reprises mais qu’on doit pouvoir retrouver facilement je pense dans les méandres du www.
Après un plan fixe de la Baie des Anges filmée depuis un luxueux balcon (on imagine celui d’un grand hôtel comme le Negresco), les premières images du film évoquent, sous la forme d’une micro-fiction, la danseuse Isadora Duncan traversant à toute allure une étroite rue de Nice à bord d’une splendide Bugatti rouge pilotée par un homme ravi. A ses côtés, la passagère semble heureuse, elle fait voler au vent son long châle (rouge !) qui ne tarde pas à se prendre dans le moyeu d’une splendide roue à rayons chromés.
Baie des Anges, Promenade des Anglais, casino de la Jetée-Promenade, bains de mer … Il y eut sans doute une vie rêvée pour certains, alors que le luxe était l’apanage d’une seule classe qui cultivait ses loisirs et en marge de laquelle certains autres firent le jeu des excès – et jusqu’assez tardivement dans les dernières années du siècle dernier. Ces ultimes frasques furent narrées par Pierre Rey, auteur notamment de longs récits comme Le Grec, La Veuve, Out ou encore Palm Beach, textes qui émaillèrent, dans les années 80, mes longs séjours d’été sur la côte varoise.
Il est fort probable que la citation du peintre et graveur ait été extraite du Catalogue raisonné de l’œuvre gravé de Dunoyer de Segonzac publié par A. Lioré et P. Cailler (8 volumes, P. Cailler éd., Genève, 1958-1970).