Que dire de la rencontre, un peu plus tardive, entre Walter Benjamin et Marcel Duchamp ?
Fin 1923, ce dernier « emménage » à l’hôtel Istria,
L'hôtel Istria, tout à fait à gauche, juste derrière l'arbre au premier plan
29, rue Campagne-Première, Paris XIVème. Dada est presque un lointain souvenir. Dans les escaliers de l’hôtel, à la réception, se croisent Francis Picabia, Elsa Triolet, Germaine Everling, Man Ray, Marcel Duchamp et tant d’autres … Autant le dire : des illustres inconnus !
Fin 1923. L’avant-dernier numéro * de Littérature paraît le 15 octobre. Picabia assure encore l’illustration de couverture et la librairie Gallimard (15, boulevard Raspail, Paris 7ème – Téléph. : FLEURUS 24-84 – Nord-Sud : BAC) continue de proposer
des « livres anciens et modernes, [des] ouvrages d’art et de luxe ».
Il faudra attendre juin 1924 pour qu’expire enfin Littérature : le sommaire du numéro 13 et dernier de la « nouvelle série » fait déjà appel au passé. Rimbaud et Apollinaire assurent l’ouverture (la couverture, au sens de faire-valoir ?) de l’ultime numéro de la revue. Son directeur, André Breton, a tout compris : le numéro porte en sous-titre :
La liste des signataires se lit de gauche à droite. Ils ont vécu [X] années
Circa 1890, cette génération (hommes et femmes confondus, source Ined) avait une espérance de vie de 44-45 ans. Du fait que nos artistes ne travaillaient pas au fond de la mine, ils ont pu profiter et vivre au moins 25 ans de plus que leurs contemporains.
![](https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhguru0Dskef0oDP3WHGt8iBSgTwP0nfhtCo4fhDacJV-o7GAPrUEje7ilu1nCJzipflknCuIs2QX_OvCq3akrCWEh_aVffq2qk3-MWTrR81Hiruqjq-8yc4iYk38ApGg7j2kle/s400/%C3%A2ges+des+signataires+en+1921.psd.jpg)
Âge des signataires en 1921
Par-delà les privilèges d'une classe sociale (qui fréquentait Le Bœuf sur le Toit au temps de L’Œil cacodylate ?), je me suis posé cette simple question : en décembre 1921, quel âge avait Isadora Duncan, et Serge Charchoune, et Céline Arnauld, et Francis Poulenc ?
* Plus précisément un double numéro (11 et 12)
** Michel Vanpenne, « Pas perdus pour tout le monde », in Recherches Poïétiques, 6/97, été 1997, Revue de la Société Internationale de Poïétique, Presses Universitaires de Valenciennes – Société Internationale de Poïétique, ae2cg Éditions, Fourqueux, pp.88-89.