Dans les premiers jours de juillet, Jean Cocteau et Raymond Radiguet partent pour Besse-en-Chandesse, petit village d’Auvergne où les rejoignent Pierre Bertin, Marcelle Meyer et Georges Auric. La petite troupe se retrouve à l’Hôtel de Paris et s’amuse à composer autour de la vie d’Alfred de Musset. Alors que Radiguet endosse le rôle d’un laquais, Cocteau se prend pour de Musset, Pierre Bertin pour le frère de celui-ci, Marcelle Meyer pour sa maîtresse et Georges Auric pour … George Sand. Ils s’essaient à parler en alexandrins en se remémorant des tirades de l’auteur de Lorenzaccio.
Raymond Radiguet et Georges Auric à Besse-en-Chandesse, juillet 1921. Copyright Musée Jean Cocteau.
A la suite d’un différend avec une vendeuse de tarte (surfacturée et immangeable – l’affaire ira jusqu’à la gendarmerie locale !), l’équipe décide de quitter le village, préférant la douceur estivale du bassin d’Arcachon à une Auvergne qu’ils n’apprécient pas trop. Début août 1921, à peu près au même moment que l’année précédente, Cocteau et Radiguet retournent donc au Piquey.
Le Grand Hôtel Chantecler du Piquey
Ils y séjournent jusqu’en septembre et reçoivent de nouvelles visites d’amis, dont celles de Jean et Valentine Hugo et de Georges Auric également. Le séjour de ce dernier ne dut pas s’éterniser car le 21, Cocteau lui adresse une carte postale ainsi légendée : « la côte prise de l’hôtel Chantecler, arrivée d’un courrier. Côte d’Argent. Piquey »
Sources du post : Chloe Radiguet et Julien Cendres : Raymond Radiguet. Un jeune homme sérieux dans les années folles, Mille et Une Nuits, 2003 ; Correspondance Georges Auric / Jean Cocteau publiée par Jean Caizergues, Centre d'étude du XXe siècle, Université Paul Valéry, Montpellier, 1999.