J’avançais dans une note récente que le dommage subi par L’Œil Cacodylate eut peut-être lieu durant le réveillon du 31 décembre 1921 chez Marthe Chenal. Il existe cependant cette autre reproduction 1 du tableau, sur laquelle figurent toutes les contributions (y compris celle de Fatty, la photographie de Man Ray – Femme à la cigarette, circa 1920 – et les deux photographies de la tête de Duchamp) mais avant la « dégoulinade » dont j’ai parlé précédemment. Selon Michel Sanouillet 2, il y eut quatre séances de signature : - chez Picabia, à Neuilly, avant l’exposition de L’Œil Cacodylate au Salon d’Automne (du 01.11.1921 au 20.12.1921,Grand Palais) - après le Salon d’Automne, avant le réveillon Cacodylate, toujours chez Picabia - chez Marthe Chenal, le 31 décembre 1921 au cours du réveillon Cacodylate - à nouveau chez Picabia, après le réveillon Cacodylate et avant la cession du tableau au Bœuf sur le Toit (1923). Au regard de ce qui précède, deux hypothèses sont envisageables : 1) ce cliché date du 31.12.1921 et fut pris juste avant la « dégoulinade »
2) le dommage eut lieu après le réveillon Cacodylate, chez Marthe Chenal, chez Picabia ou dans les murs du Bœuf sur le Toit, ou encore au cours du transport du tableau jusqu’au Bœuf.
J’écarte l’hypothèse d’un dommage survenu en 1967 (année où le Musée National d’Art Moderne achète le tableau) car dans la plaquette d’hommage à Picabia (Francis Picabia 1879.1954) publiée en avril 1955 par la revue Orbes les dégâts sont déjà visibles. 1 In Histoire de la peinture surréaliste, Marcel Jean, avec la collaboration de Arpad Mezei, Seuil, 1959, p.34. La reproduction est de mauvaise qualité (on la retrouve notamment dans Dada surréalisme, Patrick Waldberg, Michel Sanouillet, Robert Lebel, Rive Gauche Production, 1981, p. 301) mais toutes les signatures sont au rendez-vous. 2 In Francis Picabia et 391, Eric Losfeld, 1966, p. 144, note 4.