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Pour une somme tout aussi insolente et révoltante, il est encore possible de se pencher autrement sur la trajectoire de Jean Crotti. La lecture de
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et celle du catalogue Tabu Dada – Jean Crotti & Suzanne Duchamp – 1915 –1922 (edited by William A. Camfield & Jean-Hubert Martin), Berne, Paris, Houston, Philadelphie, 1983) permettra de souffler un peu en attendant les beaux jours.
* Mes inscriptions 1943-1944, Louis Scutenaire, Paris, Allia, 2007. Double désagrément : non seulement je ne trouve pas ce que je cherche mais je constate que les excellentes éditions Allia (ayant publié Francis Picabia et Clément Pansaers) ont omis de mentionner l’auteur du dessin (fusain, mine de plomb ?) qui orne la couverture de sa réédition : Egon Schiele.
** Jean Crotti. L’Œuvre peint (1900-1958). Catalogue raisonné. Jean Carlo Bertoli, Francis M. Naumann (préface), Marine de Weck. Editions Cinq Continents. Parution 13.09.2007.
*** Son Marcel Duchamp, L’art à l’ère de la reproduction mécanisée, Paris, Hazan, 1999, demeure une référence, en dépit de quelques fâcheuses erreurs de traduction de l’anglais vers le français.
**** Tout de même, lire ceci, en résumé de Le culte du banal. De Duchamp à la télé-réalité, François Jost, Paris, CNRS éditions, 2007 : " La télé-réalité est-elle devenue la réalité ? Et les ultimes avatars de l'art contemporain le degré zéro de la banalité ? Ou plutôt, entre l'un et l'autre, n'y a-t-il pas eu toujours ambiguïté. Duchamp, Warhol ou Perec, icônes de la modernité, n'ont-ils pas été les chantres de l'ordinaire, du quotidien, du banal ? Et n'est-ce pas Barthes en son temps qui a mis à mort la notion d'auteur ? Comment le culte du banal qui fut, jadis, à la pointe du combat contre l'institution s'est-il dilué dans nos petits écrans ? Un essai percutant sur les inversions d'un siècle", a de quoi vous amuser! J'ose espérer que l'auteur et son éditeur ne sont pas à l'origine d'un résumé aussi tragique que décérébrant.
Bonus :
"Deux êtres légendaires et que leur rencontre n'arrache pas à la légende : Marcel Duchamp et Joë Bousquet". L. Scutenaire, p. 136 de l'édition citée.
On lira tout, ou presque, de Joë Bousquet !
Super bonus :
L’indigence du sens ne s’est pas encore généralisée. La 4ème de couverture de Roland Barthes Le discours amoureux. Séminaire à l’École pratique des hautes études 1974-1976 – suivi de Fragments d’un discours amoureux : inédits, Paris, Le Seuil, coll. Traces écrites, 2007, propose non pas un résumé de stagiaire de l’édition, mais un extrait de Roland Barthes – et ceci pour dire que R. Barthes n’a jamais “mis à mort” aucune “notion”, et donc certainement pas la “notion d’auteur”.
« Du milieu de la tempête qui me déracine, me dépossède de mon identité, je veux parfois revenir à l’origine – à mon origine. Une pente invincible me fait glisser, descendre (je coule) vers mon enfance. Mais la force qui produit ce souvenir est ambiguë : d’une part, je cherche à m’apaiser par la représentation d’un temps adamique, antérieur à tout souci d’amour, à toute inquiétude génitale, et cependant empli de sensualité, par le souvenir, je joue ce temps contre le temps du Souci amoureux, mais aussi, je sais bien que l’enfance et l’amour sont de même étoffe : l’amour comblé n’est jamais que le paradis dont l’enfance m’a donné l’idée fixe. »