01 juillet 2008

Iiazd (1923)

La monographie idéale présenterait en premier lieu son sujet sous la forme d’un document, d’une photographie, d’un fac-similé, et ce en l’absence de tout cadre discursif. On présupposerait un œil sauvage. Eventuellement précédé d’une courte introduction (puisque l’œil sauvage n’existe pas), le sujet serait donné à voir, tel quel, en l’absence de toute indication supplémentaire. Seule une direction de regard, une méthode de lecture, serait mise en avant, mais en l’absence de toute note de bas de page, de tout commentaire parasite. Evidemment, une grille serait déjà active et commencerait, déjà, à introduire le beau sujet. Viendrait ensuite l’exposé.




Ledentu le Phare, Iliazd, éditions Allia, Paris, 1995

S’il n’existe sans doute pas de monographie idéale, celle que publièrent les éditons Allia en 1995 s’en approche de très près. Ledentu le Phare, œuvre complexe composée par Iliazd

Couverture de Ledentu le Phare (Ilazd, 1923)

(Ilia Zdanevitch, 1894 - 1975) fut en effet reproduite par Allia. « Promenade autour de Ledentu le Phare », éblouissante et indispensable étude signée Régis Gayraud, analyse avec force détails l’opus précité. Plus de 70 pages d'analyse nous permettent d'appréhender l'importance d'un livre fondamental, publié à 530 exemplaires au début des années 20.

C’est avant tout à ce texte que je pensais en écrivant les premiers mots de ce billet. J’ai peu après repensé au dernier livre de Jean-Christophe Bailly, intitulé L’instant et son ombre. Autre étude de sujet, autre étude indispensable.

Jean-Christophe Bailly, L'instant et son ombre, Le Seuil, 2008.

Si, dorénavant installé, l’été avignonnais, avec ses 35 ° journaliers, a tendance à m’assommer, il ne m’empêche pas pour autant de me souvenir par la même occasion d’une autre somme, celle que signa André Chastel en 1983 et qui illustre à mon sens l’idée de monographie, d’étude pleine :

André Chastel, Chronique de la peinture italienne à la Renaissance (1280-1580), éd. Office du Livre, Fribourg, 1983