Serge Charchoune, Eclipse, 28/02/1921 © Bibliothèque Jacques Doucet
Au centre du second cercle tracé par Charchoune, ces mots : « JE ME TROUVE TRÈS ».
Si ce dessin dada de Charchoune (ici signé SCH) n’avait comporté les mots « MAISON TRISTAN TZARA », je n’aurais sans doute pas établi de relation avec l’indication portée par Tzara sur L’Œil cacodylate :
Ce « très » n’a l’air de rien. Cependant, le « très » de Charchoune est daté du 28 février 1921, alors que le « très » de Tzara fut apposé fin 1921. J’ose penser à une certaine continuité, du moins à un certain écho, entre ces deux « très ». On pourra me reprocher de revenir une fois de plus vers Duchamp, qui fit usage d’un autre adverbe mais avec la même gratuité, avec le même geste de jeu, en intitulant son Grand Verre La mariée mise à nu par ses célibataires, même.
Que doit-on lire ? 27.4.1921 ou 27.11.1921 ? Dans les deux cas de figure, cette date ne me paraît pas coller, puisque L’Œil cacodylate fut exposé au Salon d’Automne de Paris (organisé par Segonzac) du 1er novembre au 20 décembre 1921. On pourra revoir ceci, sans toutefois trouver de réponse.
Tout se complique !
(1) Catalogue publié sous la direction de Laurent Le Bon à l'occasion de l'exposition DADA présentée au Centre Georges Pompidou, Galerie 1, du 5 octobre 2005 au 9 janvier 2006.